Les Lettres portugaises sont un roman épistolaire de Gabriel-Joseph de La Vergne, le comte de Guilleragues, qui a vécu de 1628 à 1685. L'ouvrage est publié pour la première fois chez Claude Barbin, à Paris, en 1669.
Si le libraire de l'auteur présente le recueil comme un ensemble de lettres authentiques (ce qui correspond d'ailleurs au choix de l'écrivain), la postérité (soit le début du Xxe siècle) est venue contredire cette thèse en vogue à l'époque de la publication, celle de personnages réels (Mariana da Costa Alcoforado et le comte de Chamilly) (...)
[...] Ne trouvez point que mes sentiments soient assez violents! Soyez plus difficile à contester! Mandez-moi que vous voulez que je meure d'amour pour vous! On lit dans cet extrait de la troisième lettre qe*ue le vocabulaire de la faute et de la punition appartient au roman et vient renforcer cette influence perceptible de Racine que nous avons évoquée ci- dessus. Il est important de noter qu'on a beaucoup reproché à Guilleragues la spontanéité et le non-conformisme de son écriture de la passion. [...]
[...] Cette lettre est marquée par un fort sentiment de solitude, qui se développe toujours plus intensément dans l'esprit et le coeur de la religieuse. On y croise, entre autres considérations, l'image de la mort, bien que les sentiments passionnés continuent d'y être avoués. Lettre IV Cette partie de la correspondance est très longue. Mariane y revient sur les transports qu'elle avait perçu chez le jeune jomme lorsqu'il l'avait séduite. Puis elle décrit son propre état, ainsi que les réactions des religieuses de son entourage. [...]
[...] Il s'agit donc d'un type de communication indirecte, légèrement décalée dans l'espace et dans le temps d'évolution des personnages. Ici, les cinq lettres restent sans réponse. Nous nous concentrons donc sur le point de vue de Mariane, et sa réaction à , justement, l'absence de réponses. L'expansion du genre épistolaire aux XVIIe et XVIIIe siècles s'explique par un goût prononcé de la société de cette époque pour la mise en abyme et l'enchâssement d'un récit dans le roman, mais aussi au théâtre. [...]
[...] Il en joue d'ailleurs, en présentant les lettres comme des documents authentiques. D'ailleurs, dans une édition étrangère de l'ouvrage, datant de 1669, une précision est apposée au texte: Le nom de celui auquel on les a écrites est M. le chevalier de Chamilly, et le nom de celui qui en a fait la traduction est Cuilleraque On voit que même dans le milieu littéraire professionnel, un doute subsiste. Dès le XVIIe siècle, la thèse alcaforadiste tient le devant de la scène, dès que l'intellectuel Boissonade écrit que la religieuse qui a écrit ces lettres se nommait Mariane Alcaforada, religieuse à Beja Ce n'est en fait qu'en 1926 que d'autres éléments viennent remettre cette thèse du réel en cause. [...]
[...] L'ouvrage devient un modèle de lettre amoureuse et contribue à la forte diffusion du genre du roman épistolaire. Même Stendhal écrit qu'il faut aimer comme la religieuse portugaise, et avec cette âme de feu dont elle nous a laissé une si vive empreinte dans ses lettres immortelles L'hommage n'est donc pas des moindres . RESUME DU ROMAN EPISTOLAIRE Le roman épistolaire se compose de cinq lettres, toutes écrites par une religieuse portugaise nommée Mariane, à destination d'un gentilhomme français ayant servi au Portugal. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture