Les états généraux n'ont pas eu lieu depuis 1614. Dans sa lettre pour la convocation des états généraux du 24 janvier 1789, le roi rappelle l'objectif assigné aux futurs états : « Nous avons besoin du concours de nos fidèles sujets pour Nous aider à surmonter toutes les difficultés où Nous Nous trouvons, relativement à l'état de nos finances, et pour établir, suivant nos voeux, un ordre constant et invariable dans toutes les parties du gouvernement qui intéressent le bonheur de nos sujets et la prospérité de notre royaume » et plus loin le roi invite à travailler à « l'établissement d'un ordre fixe et durable dans toutes les parties de l'administration ». Le règlement fixe les dispositions essentielles réglant les élections et rédactions successives de cahiers de doléances dans lesquels les assemblées notent voeux et demandes jusqu'à leur présentation à Versailles. C'est donner soudain à l'entrée en politique des Français un caractère massif par le biais des discussions en assemblée et de la rédaction des cahiers de doléances. C'est offrir aux sujets une représentation politique beaucoup plus large que celle incarnée par les notables en 1787. Les cahiers de doléances portent la voix du peuple, si peu présente car la majorité des Français de la fin du XVIIIème siècle ne maîtrisent guère la culture de l'écrit (...)
[...] Les cahiers de doléances témoignent de l'intérêt croissant pour cette idée. Sur 1032 communes étudiées 20,8% évoquent la notion de bonheur. La plupart adoptent le terme de bonheur les autres félicité Ces mentions témoignent d'une sensibilité nouvelle dans les campagnes. Les communautés qui se sont contentées d'évoquer le bonheur sans le définir sont minoritaires. Près de 90% des assemblées sensibles à l'idée ont présenté la source du bonheur des communautés désignent le ou les destinataires du bonheur terrestre. Les communautés définissent les sources du bonheur et les bénéficiaires du bonheur. [...]
[...] La clarté de la maison n'est pas vitale pour le paysan qui vit et travaille dehors. Peu de paroisses dénoncent l'insuffisance du logement. Le logement n'occupe qu'une très faible part des budgets, loin derrière les dépenses alimentaires. Son insalubrité ne choque que ceux qui n'y vivent pas. Le chauffage est le seul confort revendiqué. L'habitat et le logis sont, aux yeux des paysans de 1789, un signe extérieur de richesse qui faciliterait une répartition équitable de l'impôt et réclament la taxation des vitres, fenêtres, cheminés, portes. [...]
[...] Comment les paysans énoncent-ils le discours de la liberté et de l'égalité ? Quelle en est leur conception ? Les notions de liberté et d'égalité remportent un franc succès des assemblées réclament la liberté l'égalité en exigeant une plus juste répartition dans l'impôt, une abolition des privilèges, un accès à l'emploi, etc. Les partisans de la hiérarchie, de l'interdiction, de la réglementation ou de la conservation restent très minoritaires. Les demandes conservatrices visent à atténuer l'audace des autres revendications. En effet, une fois exigées l'égalité de l'impôt, un nombre égal de députés et des places au mérite, la distinction honorifique peut être maintenue. [...]
[...] les paysans de 1789 ont compris la difficulté de concilier le bonheur des individus et le bonheur de tous. Le droit de tous l'emporte sur l'individu. Dans l'esprit de ces villageois, la société fondée sur l'exception et les privilège a vécu. Mais beaucoup estiment que la conciliation entre l'individuel et le collectif reste envisageable. La société villageoise a le sentiment d'appartenir à une communauté de valeurs et d'intérêts où la prospérité du royaume n'a plus une valeur supérieure et transcendante. [...]
[...] Les cahiers de doléances ne font pas de la santé une priorité. Seuls des 6581 cahiers étudiés réclament un médecin, un chirurgien ou une sage-femme éclairée. Les médecins exercent donc une influence notable dans les cahiers de doléances qui s'intéressent à la médecine. Dorénavant, la mort d'un homme, même d'un vieillard, choque, quand elle aurait pu être évitée. Certaines paroisses voient dans le faible nombre de vieillards le signe tangible et irréfutable de leur pauvreté. Les villes monopolisent l'encadrement médical et disposent des médecins les mieux formés. [...]
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