Le chapitre III des Grandes Espérances fait écho au premier chapitre du livre, dans lequel Pip rencontrait le forçat Magwitch pour la première fois. Sous la menace, Pip, âgé de sept ans, promettait de lui rapporter dès le lendemain matin une lime et des vivres (...)
[...] Le sentiment de culpabilité qui habite, pour des raisons différentes, les deux personnages, semble prendre sa source dans un interdit posé sur leur vie et sur leur naissance. Nous pouvons penser que si Pip, narrateur de sa propre histoire, se souvient de cette confidence du forçat, c'est que cela l'a marqué, dans le sens où la peur et la culpabilité qui entraînent l'imaginaire dans la déraison hyperbolique peuvent appartenir aussi bien à l'enfant qu'à l'adulte fort et menaçant, et cela aussi fait partie d'une découverte. [...]
[...] Le jeu sur les sonorités cliquetantes en k ainsi que sur click et clock nous fait entendre qu'à l'intérieur même du forçat, l'heure de la mort va bientôt sonner. Mais l'isotopie de la mort ne peut s'arrêter là, car Pip est de nouveau saisi au collet, à croire qu'il était revenu à sa première idée de me trancher la gorge. Perishing of cold le forçat entend de telles menaces de mort, qu'il croit voir cent détachements, et comme ils tiraient ! Revenant à lui, Magwitch repense au deuxième forçat I'll pull him down, like a bloodhound. . [...]
[...] Une illusion fantastique inquiétante La description du paysage triste nous avait préparé à trouver dans ce chapitre une tonalité du même registre. Dickens va plus loin encore, en faisant vivre aux personnages de cette scène, ici Pip, et plus loin ce sera Magwitch, une illusion fantastique si forte qu'elle s'associé à une hallucination auditive exprimant la force de la culpabilité. En premier lieu, l'épais brouillard empêche Pip de se repérer, il se sent perdu au double sens du mot, et touche alors un poteau indicateur avec un bras de bois certes, Dickens justifie ce bras, puisqu'il s'agit d'un poteau indicateur, mais cela suffit pour alimenter la peur de l'enfant, et sa conscience oppressée en fit un fantôme qui le vouait aux pontons Première illusion où le petit Pip lève les yeux pour voir ce grand fantôme menaçant, qui pourrait bien être pris pour un fantôme de père castrateur, au pouvoir de vie et de mort, d'autant qu'en français, (car le texte anglais ne joue pas là-dessus, mais sur le sens) la paronomase poteau [ ] ponton renvoie aux bateaux-prisons. [...]
[...] Organisation du chapitre : 1. Début à avec sa queue Un paysage effrayant, miroir de la peur et de la culpabilité de Pip Description réaliste et symbolique à la fois d'un paysage humide et désolé, relevant du fantastique, où Pip prend un poteau pour un fantôme menaçant. Le brouillard devenait . à avec sa queue La culpabilité de Pip est telle qu'elle provoque une vision hallucinatoire, lui faisant prendre un bœuf noir qui le fixe, pour un juge qui l'accuse d'avoir volé, et devant qui Pip se défend comme un enfant Je m'avançais toujours . [...]
[...] Le froid lui mord les jambes et les pieds, comme les fers blessent les pieds du forçat. - Proximité affective où Pip fait preuve de la tendresse d'un fils envers son père malade, voire d'une sollicitude toute maternelle à l'égard du forçat que la fièvre faisait trembler avec une telle violence Il ne fait pas bon ici, repris-je, vous avez dormi dans les marais, il n'y a pas pire pour attraper la fièvre et des rhumatismes. Cette compassion traduit là encore une inversion des rôles, mais surtout, le vocabulaire utilisé en cette circonstance fait sourire le lecteur qui croirait entendre les savantes explications d'un médecin mettant en garde son patient contre le danger de dormir dehors ! [...]
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