(...) Lorsqu'une personne possède un stigmate, celle-ci est discréditable, puis discréditée une fois que celui-ci est révélé. Il existe trois types de stigmates : les monstruosités du corps, les tares de caractère, les stigmates tribaux (race, nationalité, religion).
Les "normaux" réalisent donc une discrimination autour du stigmate qui engendre des comportements. Par exemple certaines "personnes s'adressent aux aveugles en criant comme si ils étaient sourds" (...)
[...] Du fait de son handicap, un geste banal va alors prendre pour les autres un aspect extraordinaire, et, à l'inverse, toute erreur sera excusée. Mais ces erreurs seront aussi les preuves du stigmate que tout le monde recherche. Ainsi, pour les personnes possédant un stigmate visible, ces interactions mixtes sont toujours "flottantes et angoissées". Le processus par lequel un individu intègre le point de vue des normaux puis apprend dans le détail toutes les conséquences de la possession d'un stigmate est nommé par Goffman "l'itinéraire moral". (par exemple, c'est souvent à l'école, par les railleries qu'un enfant apprendra qu'il possède un handicap). [...]
[...] Ces traits spécifiques font qu'une analyse d'un groupe aussi hétérogène que celui des stigmatisés est tout à fait justifiée d'un point de vue sociologique. Cet article montre l'importance de la prise de recul dans le métier de conseillère ESF. En effet, chaque jour ce travailleur social est confronté à des personnes en difficulté, des individus bien souvent stigmatisés. Cet ouvrage permet de comprendre combien il est important d'évaluer la situation de l'individu avec objectivité, d'être ouvert à ses valeurs et habitudes. Une professionnelle ne doit pas porter de jugement sur les personnes mais au contraire chercher à les comprendre. [...]
[...] On peut recenser les différentes stratégies de faux-semblant : cacher ou effacer tout signe révélant un symbole de stigmate, faire passer les signes stigmatiques pour les caractères d'un stigmate moins grave, se confesser aux personnes les plus à même de l'identifier pour s'en faire des alliés, maintenir délibérément une certaine distance, ou encor se dévoiler volontairement (suppose une certaine acceptation de soi) Les individus stigmatisables vont alors avoir tendance à organiser les situations sociales pour se garder une couverture. Dans un troisième temps Erving Goffman traite de l'alignement sur le groupe et de l'identité pour soi. L'identité pour soi se distingue de l'identité personnelle et de l'identité sociale parce qu'elle est subjective et ressentie par l'individu affecté d'un stigmate. [...]
[...] Enfin dans une cinquième partie l'auteur aborde les notions de déviations et déviance. Il ne faut pas confondre le déviant et le stigmatisé. Le second peut ne pas être vu comme déviant pourvu qu'il applique les règles qui sont édictés pour ses semblables d'infortune lors des relations sociales. De plus la déviance n'est pas forcément néfaste à la société dans la mesure où, selon le groupe de référence que nous utilisons pour l'étudier, elle peut remplir des fonctions vitales à la cohésion du groupe. [...]
[...] François Chloé Fiche de lecture GOFFMAN Stigmates, Les usages sociaux des handicaps Paris Ed. de Minuit (1ère éd. 1963) Cet ouvrage d'Erving Goffman a pour objet la stigmatisation. Il s'appuie sur de nombreux témoignages pour étudier ce phénomène, très présent dans nos sociétés Tout d'abord l'auteur développe une première partie : stigmate et identité sociale. Stigmate vient de stigma en grec qui signifie marque physique d'infamie. Aujourd'hui le mot de stigmate servira à désigner un attribut spécifique qui jette un discrédit profond. [...]
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