Angélique et Tancrède forment le couple phare du roman "Le guépard", à tel point qu'ils auraient pu en être les héros éponymes, si Lampedusa n'avait préféré adopter le point de vue de don Fabrice. Dès leur première rencontre, ils tombent sous le charme l'un de l'autre et, cinquante ans plus tard, veuve depuis trois ans, Angélique évoque avec attendrissement son « cher Tancrède ». Nous étudierons ainsi comment les relations entre Angélique et Tancrède sont placées sous le signe du désir amoureux, et comment cet amour évolue au fil du temps.
[...] Il compare Angélique au fouet du Duc-Saint, ce qui est une manière de lui dire qu'elle n'est qu'un moyen pour lui de redevenir possesseur des fiefs perdus et qu'il a toujours considérés, aristocratement, comme ceux de la noblesse. Le mariage entre Angélique et Tancrède, bien que durable, a été une cohabitation orageuse et intermittente (p. 242). Angélique a été la maîtresse de Tassoni, un compagnon d'armes de Tancrède devenu un riche industriel. Quant à Tancrède, il avait, dès le temps de l'idylle, acheté un saphir d'occasion en guise de bague de fiançailles pour Angélique, et offert avec le reste de l'argent donné par le Prince une broche à sa maîtresse, la Schwarzwald. [...]
[...] Ils sont certes attirés l'un par l'autre, mais la durée de leur mariage s'explique surtout par leur forte complémentarité sociale. De ce fait, trop opportunistes, ils n'incarnent pas, autant que Concetta, la passion amoureuse. Toutefois, à la fin du livre, les anticipations pessimistes que Lampedusa prophétisait dès le temps de la symphonie des désirs à Donnafugata laissent place à la tendresse d'un amour adouci par le deuil. Angélique a tellement cherché à imiter les manières aristocratiques de son époux que, comme lui, elle croise et tord gracieusement ses mains, en un geste propre à Tancrède (p. [...]
[...] Ainsi, ce que l'un a (l'argent ou le rang), l'autre ne l'a pas, et le veut. La réussite sociale et politique de deux ambitieux On le voit, les situations respectives de Tancrède et Angélique, très complémentaires, sont propices à la recomposition sociale en Italie, après la révolution de 1860, ou la noblesse, pour assurer son avenir, s'allie à la classe bourgeoise montante. Angélique et Tancrède attendent la même chose l'un de l'autre: le plaisir et la réussite sociale. Tous deux sont ambitieux, sans état d'âme et sereins. [...]
[...] Angélique voit en lui la promesse d'une place de premier plan dans la haute société sicilienne (p. 132). De son côté, Tancrède souhaite épouser une femme riche, pour redorer le blason de sa famille ruinée, pour simplement s'assurer un avenir dans une société ou l'argent prend l'ascendant sur les titres de noblesse. Le mariage avec la fille d'un parvenu relève de la même logique, pour Tancrède, que son engagement dans le camp des Garibaldiens: suivre le cours de l'histoire pour préserver ses intérêts, ceux de la noblesse. [...]
[...] Giuseppe Tomasi de Lampedusa, "Le guépard" - la relation entre Tancredi et Angelica Angélique et Tancrède forment le couple phare du Guépard, à tel point qu'ils auraient pu être les héros éponymes du Romain, si Lampedusa n'avait préféré adopter le point de vue de don Fabrice. Dès leur première rencontre, ils tombent sous le charme l'un de l'autre et, cinquante ans plus tard, veuve depuis trois ans, Angélique évoque avec attendrissement son cher Tancrède Cette union de cinquante ans n'est cependant pas seulement amoureuse; elle ne serait sans doute pas née d'ailleurs si elle n'avait pas été nourrie, dès le début, par l'ambition; le pragmatisme et l'opportunisme des jeunes gens. [...]
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