Electre est une pièce en deux actes et en prose, écrite par Jean Giraudoux (1882-1944) et mise en scène par Louis Jouvet au théâtre de l'Athénée, le 13 mai 1937.
Encouragé par le succès de La Guerre de Troie n'aura pas lieu, Giraudoux a choisi de reprendre à sa façon un épisode du mythe antique des Atrides (...)
[...] Bien que Giraudoux reprenne de nombreux codes propres à la tragédie classique, nous verrons en quoi le dramaturge a su s'approprier le thème pour en faire une oeuvre originale et profonde, résolument moderne. RESUME DE LA PIECE Acte I La pièce se déroule dans la ville d'Argos. Un après-midi, deux cortèges arrivent au niveau du Palais des Atrides. Le premier est celui du Jardinier, qui tient à célébrer ses noces avec Electre; le second entoure un étranger, en fait Oreste, mené par des petites filles qui lui font visiter la ville. Ces dernières sont en fait les Euménides et sont entourées d'une aura plutôt inquiétante, puisqu'elles ne cessent de parler de sang. [...]
[...] La bienséance est elle aussi bien respectée, puisque le mendiant raconte le meurtre, évitant ainsi de le représenter sur scène. L'originalité de Giraudoux Toutefois, Jean Giraudoux est connu pour sa manière habile de détourner l'histoire comme il l'entend. Ainsi, il reprend le mythe d'Electre pour en faire le mythe de la vérité Car la renaissance de l'héroïne doit d'abord passer par sa victoire contre le mensonge, puis par une sorte d'enquête/révélation qui la conduira à la vérité sur le meurtre de son père. [...]
[...] En fait, elles prendront la dénomination d'Euménides après l'acquittement d'Oreste auprès de l'Aéropage et l'intervention d'Athéna, qui les transformera en divinités protectrices. Chez Sartre, elles sont souvent remplacées par des Mouches. Le mendiant C'est un personnage très énigmatique. D'ailleurs, Jamais on n'a vu de mendiant aussi parfait comme mendiant, aussi le bruit court que cela doit être un Dieu Ici, il incarne également le Choeur antique à lui tout seul; en effet, il est omniprésent à chaque action importante et se montre capable d'anticiper l'avenir, de raconter ce qui n'a pas eu lieu sur scène, et de nous livrer ses jugements. [...]
[...] Mais Electre ne veut pas abandonner son plan de vengeance, même si cela implique la perte d'Argos. C'est alors que la reine déclare toute sa haine envers Agamemnon, auquel sa fille est si fidèle. Elle sort exhorter l'armée pour que cette dernière suive Egisthe. Survient le mendiant, qui raconte comment Egisthe a tué le Roi des rois, aidé de son amante, puis comment le fils a vengé son père en tuant sa mère et son amant. La ville d'Argos est envahie par l'ennemi et touche à sa fin, tandis que les Euménides, désormais adultes, poursuivent Oreste. [...]
[...] Nous assistons alors au Lamento du jardinier, qui vient briser l'illusion scénique en annonçant au public ce qu'il ne peut voir sur scène, ainsi que la devise de l'existence, Joie et Amour Puis le jour paraît, et Electre s'éveille aux côtés de son frère. Les Euménides ont encore grandi. Elles viennent alors tenter Oreste en lui faisant l'éloge de la vie et du bonheur; en vain. Entre-temps, la nuit a porté conseil à la jeune fille, qui comprend qu'Agamemnon n'est pas mort accidentellement, mais qu'il a été assassiné. Electre interroge sa mère, qui commence par tout nier; puis elle avoue qu'il s'agit bien d'Egisthe. Un nouveau problème se pose, car l'ennemi est aux portes d'Argos. [...]
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