La légende d'Okichi l'étrangère est bien connue au Japon : cette célèbre geisha de Shimoda avait été forcée à se mettre au service de Townsend Harris, premier consul américain au Japon, en 1857. Okichi avait accepté ce sacrifice tout en sachant qu'elle serait déshonorée et méprisée par ses compatriotes, qui la considèreraient désormais comme une rashamen (mouton). De la même manière, Madame Butterfly, opéra en trois actes de Giacomo Puccini composé en 1904 relate la passion d'une geisha Madame Butterfly pour son mari, l'Américain Benjamin Franklin Pinkerton qui l'a abandonné après l'avoir épousé. Lorsque la geisha comprend qu'elle a été jouée, elle se donne la mort tandis que Pinkerton regrette son geste.
[...] Celle- ci est proclamée le 11 février 1889. Institutionnellement, l'influence européenne est prégnante : l'influence des modèles anglais ou français consacre l'émergence d'un bicaméralisme et d'un gouvernement responsable devant l'empereur que les chambres peuvent faire tomber en cas de désaccord sur la loi du budget. Cependant, le progrès institutionnel, s'il est décisif, reste assez incomplet : les libertés individuelles sont encore largement confisquées et l'armée et la noblesse conservent une très forte influence sur les affaires de l'État. La constitution est en fait qu'une façade à l'occidentale et le Japon est loin d'être une démocratie libérale. [...]
[...] Les peuples européens se voient chargés d'une mission civilisatrice, éclairante et se vantent de diffuser les idéaux des Lumières, les progrès de la médecine, etc . à l'intérieur de leurs colonies. La conférence de Berlin entre novembre 1884 et février 1885, fixe les règles du jeu d'une européisation du monde (R. REMOND). L'Amérique latine quant à elle, se trouve désormais dans le giron économique et politique des États-Unis qui, s'il n'exerce pas une domination directe d'occupation, profitent de leur avancée économique et politique pour mutiler l'indépendance des pays d'Amérique latine. [...]
[...] Giacomo Puccini, Madame Butterfly (1904) Introduction La légende d'Okichi l'étrangère est bien connue au Japon : cette célèbre geisha de Shimoda avait été forcée à se mettre au service de Townsend Harris, premier consul américain au Japon, en 1857. Okichi avait accepté ce sacrifice tout en sachant qu'elle serait déshonorée et méprisée par ses compatriotes, qui la considèreraient désormais comme une rashamen (mouton). De la même manière, Madame Butterfly, opéra en trois actes de Giacomo Puccini composé en 1904 relate la passion d'une geisha Madame Butterfly pour son mari, l'Américain Benjamin Franklin Pinkerton qui l'a abandonné après l'avoir épousé. [...]
[...] En effet, l'Europe vit alors une époque plutôt opulente et les plus aisés voyagent désormais à travers le monde. Les voyageurs ramènent des objets du Japon (céramiques, estampes, gravures) et des collections privées se forment, point de départ du japonisme (Cernushi et Duret sont parmi les collectionneurs français les plus célèbres). Cette vogue favorise l'implantation de magasins japonais à Paris d'abord (le premier ouvre en 1878), puis à Londres (1885), Vienne(1903) À partir de 1888, Bing publie la revue Le Japon artistique, documents d'art et d'industrie qui contribue à diffuser le gout pour l'art japonais. [...]
[...] Conclusion Il serait faux de considérer que Madame Butterfly est parfaitement représentative des relations entre l'Occident et le Japon. En effet, l'opéra est indéniablement stéréotypé : Madame Butterfly fait preuve d'une naïveté désarmante et Pinkerton d'une cruauté mise au service de l'intrigue. Puccini se sert des clichés de la spiritualité japonaise et de l'innocence pieuse de Madame Butterfly pour renforcer le caractère dramatique de la pièce. Cependant, cet opéra nous renseigne sur l'image véhiculée par les arts japonais en Europe. [...]
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