Gérard Genette est un théoricien et critique littéraire du milieu du XXème siècle. Figures I est son premier ouvrage, il est constitué d'un rassemblement d'études littéraires. Ses études portent principalement sur l'analyse structurale des récits, mais également sur la rhétorique baroque, le Nouveau Roman, mais aussi la poétique romanesque. Figures I a donné suite à trois autres ouvrages du même type : Figures II, Figures III et Figures IV.
Cet ouvrage composé de multiples critiques, comporte également des citations permettant d'illustrer et de mieux comprendre les études réalisées.
Six chapitres seront étudiés et expliqués dans cette fiche de lecture : « L'univers réversible », « Complexe de Narcisse », « L'or tombe sous le fer », « Le serpent dans la bergerie », « Mots et merveilles » et « Hyperboles ».
[...] Il fait ainsi comprendre que la seule merveille qu'il faut voir, c'est le langage. Hyperboles G. Genette étudie dans ce chapitre, les Sonnets d'Amour de Sponde qui utilisent de nombreux procédés permettant de comparer son amour à des objets, phénomènes, actions, venant de l'histoire ou de la mythologie. C'est avec un grand nombre de comparaisons qu'il définit son amour. Ces comparaisons ne sont néanmoins pas des comparaisons ordinaires, puisqu'elles sont originales et inattendues. Les comparaisons d'ordre historiques culturalisent le sentiment humain, alors qu'avec une comparaison plus courante au monde cosmique naturalise le sentiment. [...]
[...] La deuxième image que distingue G. Genette dans ce chapitre est ce reflet de l'univers céleste sur l'univers aquatique. La question qui se pose est de savoir si cette image est illusoire ou réelle, s'il s'agit simplement d'un reflet ou alors d'un double. Le fait que le reflet trouve son support sur de l'eau soulève le côté mystérieux que peuvent cacher les profondeurs de ces eaux. C'est la question d'un univers symétrique au nôtre qui est alors posée, d'une dualité complète de notre monde avec un monde double, qui aurait par exemple son propre soleil. [...]
[...] La littérature baroque ne se limite pas aux hommes en ce qui concerne ce reflet en éternelle fuite, elle s'adresse également aux animaux, mais au Soleil également avec Saint-Amant. L'image du reflet est présentée comme étant un double de ce qu'il est dans le monde réel. L'idée baroque de l'existence serait donc une sorte de vertige conscient de tous les êtres vivants ou non, entre le monde réel et le monde fictif de son reflet. L'or tombe sous le fer Dans ce chapitre, G. Genette distingue la thématique matérielle du baroque. [...]
[...] L'antithèse propre au baroque se retrouve dans ce chapitre, les deux éléments comparés n'ont rien en commun, pourtant ils sont rassemblés dans une syntaxe forcée pour exprimer une même idée. Les hyperboles seraient donc les effets par lesquels le langage rapproche comme par effraction des réalités naturellement éloignées dans le contraste et la discontinuité (p. 252). Le baroque est fondé sur la surprise et l'écart qu'elle fait franchir à la pensée. La figure hyperbolique montre l'improbabilité du rapprochement entre deux choses, tout en permettant de faire aller plus loin la pensée. [...]
[...] En ce qui concerne le fer, on désigne la matière pour parler de l'objet. L'or tombe sous le fer veut dire que les épis de blé tombent sous l'action de la faux. Ainsi on préférera la formule baroque qui donnera l'impression d'un conflit de métaux, au lieu d'évoquer une rencontre banale qui ne créera aucun effet particulier. Ce recours magique aux unités matérielles du monde permet de faire une sorte d'alchimie et de donner un nouveau sens aux choses, par exemple on pourra reconstituer une fleur à partir de ses cendres. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture