Georges Balandier, né en 1920, est la figure majeure de l'anthropologie dynamique. Son œuvre s'organise autour de la notion de chaos dans les sociétés. Elle est centrée sur l'étude des formes de pouvoirs et des systèmes politiques dans les sociétés traditionnelles. L'analyse de leur dynamisme constitue l'axe majeur du travail de Balandier. Il renouvelle l'anthropologie alors que celle-ci se trouve confrontée à la décolonisation et au problème de la légitimité de l'ethnologue sur le terrain. A partir de ses nombreux terrains, il va élaborer deux nouveaux concepts : primitivité et universalité de la primitivité. Il explique qu'il existe dans toute société des notions de primitivité. C'est une notion universelle qui ne dépend ni du contexte, ni du lieu, ni des époques.
Balandier va être le premier à donner des propriétés à la primitivité : il caractérise les sociétés et les rapports qu'elles établissent entre leurs membres par rapport à leur taille. L'opposition classique entre sociétés dites « primitives » et « civilisées » va se déplacer du critère racial au critère culturel. Contrairement à Claude Lévi-Strauss, Balandier va prendre en compte l'histoire dans ses études. Il va la relier à la notion de dynamique en déclarant : « Comprendre l'histoire, c'est comprendre le contexte qui va faire naître les ‘états de crise' ». Certaines sociétés sont en voie de déstructuration, c'est-à-dire que des conflits naissent d'un état de crise. Balandier insiste sur le fait que cet état n'est pas forcément négatif en démontrant qu'il peut y avoir destruction puis reconstruction. Cette situation de crise, qui entraîne un changement de l'ordre social, est l'illustration concrète du concept de dynamisme des sociétés. Balandier base son travail sur une méthode extrêmement logique : il considère que chaque système social est instable et laisse cohabiter l'ordre et le désordre et qu'en conséquence il faut interpréter les changements sociaux à travers les révélateurs de désajustement , à savoir les conflits, les tensions, les crises…
Dans Anthropo-logiques, Georges Balandier nous livre sa conception des sociétés et montre qu'une société n'est jamais totalement unie mais surtout que cette unité n'est jamais réalisable et vivable.
Une société parfaitement unie serait une société fermée, dans laquelle rien ne peut bouger, une société « morte ». Il s'intéresse au phénomène de production et de reproduction d'une société. Il défend sa théorie selon laquelle la société se produit continuellement. Chaque individu va jouer sur son environnement et contribuer au renouvellement de la société.
L'extrait prend pour exemple les Malinké et les Ebrié qui présentent une organisation sociale tout à fait intéressante. La base commune de ces deux sociétés distinctes est la hiérarchisation des membres selon des classes d'âge. Nous séparerons notre étude en quatre parties. Tout d'abord Les rapports de générations dans la société Malinké, Présentation des systèmes de hiérarchie puis Construction de l'identité à travers l'organisation sociale et enfin Double organisation sociale chez les Ebrié.
[...] Chaque classe d'âge porte en elle tous les modèles sociaux existants : ordres et castes sont représentés dans leur ensemble. Mais la classe d'âge n'a pas pour but de marquer ces différences, elle s'emploie au contraire à les estomper. Un individu appartient d'abord à une classe d'âge avant d'appartenir à un ordre et une caste. Les différences qui peuvent exister s'effacent par les rapports très étroits qui règnent entre membres d'une même classe. Georges Balandier évoque pour la première fois la place des filles dans l'organisation sociale malinké. [...]
[...] Georges Balandier nous donne dans cette partie un second exemple d'organisation sociale basée sur deux ordres : les Ebrié en Basse-Côte- d'Ivoire. Cette société présente de grandes différences avec celle des Malinké, à commencer par sa taille ou encore son type de filiation, matrilinéaire. Mais au-delà de ces variations se retrouve le principal trait : l'existence de classes d'âge. Là encore l'âge est un modèle de classification important. L'organisation des Ebrié se fait en tribus (unités territoriales : goto) et en clans (mandu). [...]
[...] Georges Balandier nous livre ici ses observations sur les peuples Malinké et Ebrié en nous détaillant leurs organisations politiques. Il insiste sur la possibilité d'obtenir un régime politique construit et durable alors qu'il est basé sur des inégalités : l'âge, le sexe, l'activité sociale ou encore le groupe familial. L'œuvre de Balandier n'a pas reçu de critiques fondées puisque ses théories sont extrêmement pertinentes. Il fait intervenir pour la première fois en anthropologie la notion de dynamique, sur laquelle il va faire reposer toutes ses interprétations. [...]
[...] Toute l'organisation sociale familiale repose sur cette domination du père sur le fils. Balandier évoque la règle de la fa si ya qui démontre clairement que le père domine par sa qualité de père. Un père n'a d'autorité que par sa paternité. Sa qualité de géniteur lui confère un statut à part, lequel lui permet d'être reconnu par la société entière comme détenteur d'un certain pouvoir. Un homme célibataire est considéré comme un raté puisqu'il n'a pas su assurer sa descendance, de même que l'homme n'ayant eu que des filles. [...]
[...] Cette situation de crise, qui entraîne un changement de l'ordre social, est l'illustration concrète du concept de dynamisme des sociétés. Balandier base son travail sur une méthode extrêmement logique : il considère que chaque système social est instable et laisse cohabiter l'ordre et le désordre et qu'en conséquence il faut interpréter les changements sociaux à travers les révélateurs de désajustement[1], à savoir les conflits, les tensions, les crises Dans Anthropo-logiques, Georges Balandier nous livre sa conception des sociétés et montre qu'une société n'est jamais totalement unie mais surtout que cette unité n'est jamais réalisable et vivable. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture