Genres et formes de la poésie, 2003, Jean-Louis Joubert, genre littéraire, narration, Furetière, Hegel, Mallarmé, Jakobson, Nietzsche, oeuvre apollinienne, Giambattista Vico, origines de la poésie
Mallarmé oppose "littérature" (poésie par excellence) et "reportage" (écrits qui se contentent de rendre compte du monde) dans "Crise de vers". La narration serait donc contraire à la poésie. Or, beaucoup de poèmes des "Fleurs du Mal" de Baudelaire sont fondés sur un principe narratif, souvent souligné dès les premiers vers, par exemple : "J'ai longtemps habité sous de vastes portiques" ("La Vie antérieure"). Le recueil se lit comme un cheminement spirituel dont la plongée finale est la chute du dernier poème des Fleurs du Mal : "Le voyage" : «"au fond de l'inconnu pour trouver du nouveau". Breton reproche, dans le "Manifeste du surréalisme", de mettre sur le même plan ou la même continuité narrative les "minutes des dépressions, de faiblesse", les "moments nuls" et ceux de grandes intensité où "l'imagination reprend ses droits" dont seule la poésie peut donner idée.
[...] » = ivresse tempérée par la science – l'art peut produire ce beau désordre mais ne doit être produit par le désordre. → Romantiques :cf Mme de Staël dans De l'Allemagne - « la poésie est l'apothéose du sentiment » car « enthousiasme signifie Dieu en nous » = retrouver l'inspiration en nous = retrouver Dieu – d'où la légitimité de l'exaltation du moi → modernité : je n'est plus vu comme seul porteur d'humain, de divin, de sublime, mais est également chargé d'animalité = la poésie devient expulsion, mise à jour brutale & cruelle de ce qu'il y au fond de bêtise et d'animalité Exemple :Le poulpe Jetant son encre vers les cieux, Suçant le sang de ce qu'il aime Et le trouvant délicieux, Ce monstre inhumain, c'est moi-même. [...]
[...] → le décasyllabe a longtemps été le vers noble des 1ères chansons de geste mais a été détrôné par la Pléiade → l'alexandrin : hémistische 4+6 (plus rare – alexandrin 6+6 parce que dès qu'un vers a plus de 8 syllabes la perception de l'oreille se brouille, d'où la césure. Malherbe et Boileau recommandent de faire coïncider césure articulation classique nette parce que cela donne un sentiment de très forte régularité. En alexandrin romantique la scansion 6/6 devient de plus en plus difficile : « fortes tresses, soyez la houle qui m'enlève » → Hugo dans Les Contemplations « J'ai disloqué ce grand niais d'alexandrin » Dans ce vers la césure est toujours là mais est contredite par la métrique ternaire. [...]
[...] La théorie des genres : Platon et Aristote Platon dans La République distingue 3 modes de représentation dans les diégèsis (« fiction ») d'après le critère de l'ordre de l'énonciation : - purement narratif (récit du poète) - purement mimétique (par exemple théâtre où les personnages dialoguent en direct pour rendre l'action) - mixte (alternance récit et dialogue comme épopée homérique) condamnation des poètes car immoralité des sujets et les poètes mimétiques ne présentent qu'une copie dégradée du réel éloignée de la vérité idéale. Il chasse de la Cité le poète « sulfureux » : celui qui sait tout imiter, y compris le vil : « nous l'enverrions dans une autre ville, après avoir versé de la myrrhe sur sa tête et l'avoir couronné de bandelettes » en 397b-398b. Mais il ne condamne pas la poésie lorsque c'est un « pur récit » ou une « pure fiction ». [...]
[...] » article « Beau » dans l'encyclopédie de Diderot → importance de la construction mais aussi de l'inspiration – règles incapables de définir ce qui permettra d'atteindre la vraie beauté poétique cf : le Traité du sublime traduit et publié par Boileau : la beauté est donnée par un « je ne sais quoi » La poésie romantique → Premier grand choc romantique avec la publication des Méditations de Lamartine qui présentent non pas une nouveauté de forme ou de thèmes mais une relation nouvelle entre le poète et son chant, une absence de distance, presque une fusion. Cf : Gaëtan Picon dans l'Encyclopédie de la Pléiade « Ce qui apparaît avec le romantisme, c'est la poésie comme existence » = s'abandonner à modulation du chant intérieur de la poésie : le langage n'est plus vu comme une donnée a priori mais une reproduction de l'esprit humain. Influence de Kant : le sujet est la seule origine de ses représentations. [...]
[...] Mais il se pourra que les mots que nous cherchons nous viennent d'eux-mêmes. Quand les mots qui nous faut jaillissent d'eux-mêmes nous avons composés une nouvelle chanson » → Pour Paul Zumthor dans Introduction à la poésie pure 3 situations sont possibles : - l'oralité pure des sociétés qui ignorent l'écriture - l'oralité mixte qui fait coexister la pratique de l'écriture (souvent pour des spécialistes) et une communication orale largement dominante cf Moyen Âge - l'oralité seconde : domination hégémonique de l'écriture qui impose sa marque aux pratiques vocales voir les réduit parfois à la déclamation Toutes visent une performance = la réalisation concrète d'un acte de langage par une personne qui cherche à transmettre quelque chose à un auditoire = acte unique qui nous parvient par des témoignage seconds donc variables cf Tristan et Yseut → trait essentiel de l'oralité = présence auditoire donc intervention du public dans la performance à plusieurs niveaux : - sur la durée de séance = qualité d'écoute assistance - sur le déroulement de la récitation= applaudie, interrompue, redirigée - sur le contenu même, celui qui récite peut faire évoluer son récit selon la composition du public La poésie dans l'Antiquité → St John Perse dans Amers «Une même vague par le monde, une même vague depuis Troie » = pouvoir fécondant de la poésie homérique qui semble avoir irrigué toute la poésie occidentale La poésie des troubadours → chansons célébrant la plénitude d'un amour pur – fin'amor – la femme aimée (domina) est l'incarnation de toutes les vertus. [...]
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