Cette nouvelle s'ouvre sur une focalisation interne : un personnage non identifié, dit "Cette fille, je l'aime". L'écriture est fortement marquée par l'oralité, censée reproduire la pensée du personnage principal, les phrases étant juxtaposées et courtes. La "jeune personne" veut aller au McDo, lieu que déteste le narrateur, lui préférant l'atmosphère des brasseries. En espérant lui faire un jour découvrir un lieu moins populaire et dans lequel ils prendraient le temps de consommer de la bonne nourriture, le narrateur semble avoir un rôle formateur auprès de la jeune fille (...)
[...] Ces indices auraient dû nous révéler l'âge de la femme qui accompagne le narrateur. Lui veut apprécier le moment avec elle, elle veut se faire plaisir, en mangeant gras : Les expressions qui désignent la fillette : Pour conserver le suspense intact, le narrateur appelle l'enfant de différentes manières, usant de beaucoup de périphrases : cette fille l 1 (première marque d'affection puisqu'elle n'est pas une fille parmi tant d'autres) ; cette jeune personne l 9 (qui oscille entre affection et révélation de l'âge véritable de l'enfant ; la plus jolie fille de la rue l 26 (cette phrase prépare la réaction des autres consommateurs dans le McDonald et insiste toujours sur l'admiration du narrateur) ; celles qui se savent belles peut aussi la désigner, à la ligne 51 ; ma chérie l 154 (cette expression joue toujours sur le débordement d'affection mais sa relative imprécision on prend toujours alors la jeune fille pour une amante, malgré ses attitudes enfantines et ses exigences) ; c'est la mienne l 170 (le narrateur joue ici sur la polysémie de fille (qui désigne à la fois le sexe, un rapport familial ou un surnom affectueux), Valentine l 171, (révélation du prénom final qui est d'autant plus forte que l'on comprend que le narrateur est sans doute aussi celui qui l'a choisi) : La description négative du McDo par le narrateur : Des lignes 27 à 102, le McDo, que le narrateur a en horreur, est scruté, le second s'arrêtant sur chaque détail qui l'horripile. [...]
[...] Parfaits ( ) oreilles ne sont pas percées l 107 ; son nez ( ) deux petites courbes de chaque côté délicates et frémissantes. Roses. Douces. Adorables l Moral : elle s'offusque du compliment sur ses chaussures, à la ligne 23 ; elle sent quand son père est tendu et lui caresse la main pour le rassurer, ligne 38 ; elle hésite entre plusieurs déserts au McDo, ligne 42 ; elle se régale l 87 ; sourire triomphal l 91 ; elle s'en fiche de ce que je viens de dire l 124 ; elle va râler ( ) elle aussi aime me faire plaisir l Gestes : elle retrousse son mignon petit nez et tortille une mèche de cheveux l 42 ; elle m'ouvre la voie l 49 ; elle ne les voit pas l 50, {elle} me sourit encore l 53 ; elle défait lentement son écharpe, dodeline trois fois de la tête avant de laisser voir son cou gracile l 54 ; elle ouvre délicatement sa boîte de nuggets comme s'il s'était agi d'un coffret à bijoux l 75 ; elle trempe ses morceaux de poulet décongelés dans leur sauce chimique ; elle ne me parle pas beaucoup l 97 ; ( ) regarder les tables voisines l 99 ; elle minaude ; elle commence par manger tous les petits éclats de cacahuètes et puis tout le caramel l 126 ; travail de fourmi l 145 ; charmant pépiement l 151 ; elle plie sa serviette en deux ( ) elle lisse sa jupe et réajuste le col de son chemisier l 162 ; me désigne du regard l'endroit où je dois reposer nos plateaux l 164 ; c'est mon bras qu'elle prend l 169. [...]
[...] La petite n'est jamais dure avec son père, même si elle le voit comme un ringard Elle est tendre avec lui, et le père est ému à sa vue, aimant la contempler tout au long de la nouvelle. Instant intéressant, le père se demande si Valentine s'est verni les ongles pour lui. A la ligne 114, le narrateur cherche son paquet de cigarettes, sans succès. C'est encore une fois sa fille qui lui indique où se trouve ce qu'il cherche, prouvant une nouvelle fois sa proximité avec le personnage. [...]
[...] Sa figure oscille entre adolescente aux formes plantureuses et femme autoritaire, qui prend les décisions pour deux. D'abord, elle est particulièrement coquette, vernissant ses ongles d'un beau violet, habitude peu répandue chez les enfants de son âge. Elle a aussi posé deux libellules dans ses cheveux, qui ne retiennent pas grand-chose puisque la majeure partie de sa chevelure blonde se déverse. L'inutilité de certains de ses attributs relève d'une volonté de séduire autrui. Pourtant, elle feint l'ignorance quand les gens la regardent, étonnés par l'apprêt d'une enfant. [...]
[...] Un nouveau regard amoureux à la fillette, puis un double regard, conduit par la petite. Elle regarde un homme dégoûtant se moucher dans une serviette, et le narrateur fait de même, avant de se concentrer sur celle qu'il accompagne. On comprend ainsi que le narrateur déteste les fast-foods pour plusieurs raisons. Les odeurs de graisse l'assaillent ; les clients y sont populaires et le choix de nourriture y est limité, faisant d'eux des consommateurs butés ; les clients sont laids et l'on habille mal les serveuses ; McDonald, chaîne de fast-foods qui dispose donc de sa copie conforme dans bon nombre de pays, essaye de recréer une atmosphère mais échoue lamentablement c'est comme si le restaurant empêchait pleinement le narrateur de profiter de celle qui l'accompagne, le regard des autres consommateurs l'horripilant particulièrement : Une figure de style utilisée par le narrateur pour exprimer sa détestation du McDo : Pour exprimer son dégoût, le narrateur use aux lignes 29 à 32, de questions rhétoriques, marquées par l'anaphore pourquoi Elles mettent en valeur son abattement devant le consumérisme général, dénué de bon sens. [...]
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