Le soleil des Scorta est le second roman de Laurent Gaudé. Paru en 2002, il a l'odeur âcre des terres du Sud de l'Italie, brûlées par le soleil, de ses habitants qui tentent, avec leur sueur, d'échapper à la pauvreté, et peut-être à une malédiction.
C'est l'histoire d'un village au fin fonds des Pouilles (Montepuccio) et surtout d'une de ses familles, pas totalement semblable aux autres, mais pas non plus si différente. Cinq générations se succèdent alors que le temps semble longtemps ne pas avoir de prise sur ce petit coin de terre.
L'histoire ordinaire de personnages hauts en couleurs
Laurent Gaudé décrit dans cette histoire le parcours de cinq générations de Scorta, avec une attention toute particulière pour le noeud central composé par Guiseppe, Domenico, Carmela et leur frère de coeur, Raffaele.
Tout commence avec Luciano Malcazone et une terrible méprise. Condamné au bagne, il revient dans son village retrouver celle qu'il a toujours désirée et qu'il veut posséder avant que les gens du village le punissent. Il sera bien lapidé mais la femme qu'il a violée n'est pas celle qu'il pensait. Il s'agit de sa soeur.
Elle ne survit pas à la naissance du fruit de cette union, et l'intervention du prêtre sauve la vie de l'enfant, Rocco. Ce dernier venge son honneur perdu en pillant tout ce qui peut être volé, jusqu'à ce qu'il se marie avec la Muette, dont il a trois enfants : Guiseppe, Domenico et Carmela. A sa mort, il les déshérite tous, léguant ses biens à l'Eglise en échange de la promesse de funérailles grandioses pour chacun des Scorta.
Une fois de plus, le prêtre intervient et offre aux enfants un aller simple pour New York. Le voyage en Amérique ne sera pas tout à fait conforme aux espérances, Carmela étant refoulée par le service de l'immigration, mais ils reviendront tous ensemble, un peu plus riches néanmoins, riches surtout d'histoires et d'une légende qui semble inverser le cours de la malédiction qui pesait sur eux (...)
[...] Le soleil des Scorta Laurent Gaudé Le soleil des Scorta est le second roman de Laurent Gaudé. Paru en 2002, il a l'odeur âcre des terres du Sud de l'Italie, brûlées par le soleil, de ses habitants qui tentent, avec leur sueur, d'échapper à la pauvreté, et peut- être à une malédiction. C'est l'histoire d'un village au fin fonds des Pouilles (Montepuccio) et surtout d'une de ses familles, pas totalement semblable aux autres, mais pas non plus si différente. Cinq générations se succèdent alors que le temps semble longtemps ne pas avoir de prise sur ce petit coin de terre. [...]
[...] La rigueur de la vie est la condition d'une initiation. Elle est plus précisément la condition d'un départ et c'est sur le chemin que s'effectue l'initiation. Pour Guiseppe, Domenico et Carmela, ce chemin est celui de l'Amérique, un rêve dont l'accessibilité n'est jamais garantie. D'autres personnages de Laurent Gaudé ont peut-être plus de chance, comme ce jeune homme qui rejoint l'Europe dans Eldorado, ou Souba qui réalise sa quête dans la mort du roi Tsongor. La terre nourrit les hommes. [...]
[...] Carmela refuse à Elia la possibilité de prendre ce chemin en le punissant sévèrement et en l'éloignant du village après le vol des médailles du saint. Il n'en demeure pas moins que c'est en incendiant le tabac familial que le fils trouve une raison à sa vie, parce que ce geste lui donne l'occasion de se battre et de tout recommencer, lui qui ne souhaitait pas être simplement un héritier, et que ce dénuement lui ouvre le cœur de Maria. L'important n'est pas le point d'arrivée, mais le chemin parcouru et l'image de soi que chacun a. Chez les Scorta, l'exigence est de mise. [...]
[...] Personne ne saura jamais que le voyage en Amérique s'est achevé à Ellis Island. Par ailleurs, si la famille fait de la contrebande, pour survivre, ce qui semble dans l'ordre des choses, elle ne tergiverse pas avec une certaine honnêteté intellectuelle. Ainsi, Donato ne comprend pas que Raffaele ait caché son amour pour Carmela, il n'accepte pas l'hypocrisie de ses proches et seule la mer, qui ne l'a jamais trahie, lui semble digne d'accueillir ses derniers instants. L'espoir, par cette exigence, se teinte parfois de tragique. [...]
[...] A leur retour, il retrouve Raffaele qui les attendait et les aide à enterrer leur mère hors de la fosse commune où elle reposait. Une nouvelle fratrie est soudée et le clan prospère avec la vente de tabac. Carmela a deux enfants : Donato et Elia. Le premier se perdra volontairement en mer, le second, après des débuts difficiles (il vole notamment la médaille d'un saint, provoquant un scandale) et l'incendie du tabac de sa mère, reprend le combat à son nom, avant d'épouser Maria et d'avoir une fille : Anna. [...]
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