HLP Humanités Littérature Philosophie, Gargantua, Rabelais, humanisme, ironie, satire, éducation, Religion, critique, guerre
Fiche de révision pour le bac
Prologue - Rabelais donne le mode d'emploi pour lire son livre : ne pas se fier à l'apparence comique, le sérieux est présent, comme la moelle dans l'os que le chien casse, comme le contenu de la bouteille, comme les boîtes des « apothicaires » antiques représentant des créatures grotesques (les silènes) mais contenant des remèdes précieux, comme Socrate laid à l'extérieur, mais d'une belle sagesse à l'intérieur. Il ne faut donc pas s'en tenir à une lecture au premier degré (littérale) de l'oeuvre, comme le préconisait déjà Érasme.
[...] ~ Frère Jean, un moine pas comme les autres (chapitre 27) : alors que les moines prient en chantant pour repousser l'assaut des hommes de Picrochole contre l'abbaye de Seuillé, Frère Jean des Entommeures agit car il veut préserver la vigne. Comme son nom l'indique (entommeures = hachis) il massacre (joyeusement) les agresseurs. Rabelais parodie l'épopée en utilisant son savoir médical. ~ Le manoir des Thélémites (chapitre 55) : on y retrouve les réalités de l'époque (galeries de curiosités, jeux de paume, verger, labyrinthe, ménagerie, oiseaux de volerie, chenil), une référence livresque (la fontaine du Songe de Poliphile de Francesco Colonna). Dans une atmosphère de luxe, les hommes y rendent visite aux femmes. [...]
[...] Il est un des maîtres de Rabelais, qui le considère comme son père et sa mère. Il correspond avec lui. Érasme est tolérant, pacifiste et sa foi est évangélique (chrétien, il critique les dérives de l'Église catholique sans la quitter comme le font les protestants). Jusque-là, Gryphe n'avait pas publié d'ouvrage de médecine. Rabelais lui fait imprimer les Lettres médicinales de l'italien Manardi (1532) ainsi que Galien et Hippocrate (1532). En 1532 toujours, paraît à Lyon, anonymement, une petite plaquette, Les grandes et inestimables chroniques du grand et énorme géant Gargantua. [...]
[...] Il s'y était lié avec l'évêque humaniste Geoffroy d'Estissac. Rabelais publie, en caractères gothiques, Gargantua, à Lyon, chez François Juste, en 1534 ou, plus probablement, en 1535. 3 ~ Chapitres significatifs ~ Dizain Aux lecteurs : l'?uvre doit faire sortir le lecteur de la tristesse, la gaieté est primordiale. Le dixième vers, inspiré d'Aristote, contient la célèbre maxime « Pour ce que rire est le propre de l'homme ». L'exhortation « Vivez joyeux » correspond au pantagruélisme défini à la fin de Pantagruel : « vivre en paix, joie, santé, faisant toujours grande chère ». [...]
[...] ~ La naissance de Gargantua (chapitre 6) : se faisant par l'oreille gauche de Gargamelle, cette naissance extraordinaire reprend à l'envers le dogme de l'immaculée conception (l'Esprit saint rentre par l'oreille de la Vierge). ~ L'éducation sexuelle de Gargantua (chapitre 11) : Rabelais reprend la question des jeux sexuels des gouvernantes que dénonçait Érasme. Mais l'épisode est relaté dans la gaieté : ces gouvernantes sont vues favorablement. ~ Le torche-cul (chapitre 13) : Rabelais aime les listes : le meilleur torche-cul, l'oison vient en dernier. Le comique résulte de l'inadéquation de tous les autres torche-culs. C'est l'occasion de donner un coup de griffe aux avocats et au maître scolastique, le docteur franciscain Jehan d'Ecosse (Duns Scot). [...]
[...] Il publie aussi la Pantagruéline Pronostication pour l'an 1533. C'est à Lyon qu'un élève de Michel Ange, Antonio Mini fait circuler une copie du tableau du maître, « Léda et le cygne » où l'on voit la jeune femme ressentir une « volupté mirifique » procurée par le cygne qui a pris place entre ses jambes. On a pu penser que c'est là l'origine de l'épisode du torche-cul, qui révèle l'intelligence du très jeune Gargantua (Gargantua, chapitre 13) : « vous sentez au trou du cul une volupté mirifique tant par la douceur de ce duvet que par la chaleur tempérée de l'oison ». [...]
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