Gargantua - Rabelais (1534) - La littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle

Thèmes abordés

Gargantua, Rabelais, 1534, littérature d'idées, XVIe siècle, XVIIIe siècle, modèle humaniste, communication courante, mouvement littéraire, humanisme, Moyen Âge, Renaissance, liberté, rire, savoir, rire grotesque, torchecul, perspective littéraire, éducation, satire, autorité, programme humaniste, jeu littéraire, paix, bienfaits, règlement de conflits, Ulrich Gallet, langage, jeux de mots, Picrochole, guerre picrocholine, force créatrice, écriture libérée, idées avant-gardistes

Résumé du document

Dans ce livre, nous pouvons voir trois aspects majeurs :
• Un modèle humaniste : ses codes, ses valeurs, son esthétique
• Une oeuvre ouverte : modernité de l'oeuvre qui a fait l'objet d'un intérêt croissant de la part des modernes : force créatrice, écriture libérée, certaines idées avant-gardistes (vie sociale ou politique, sur l'éducation)
• Une langue littéraire faisant référence, mais qui n'est pas un instantané du parler de cette époque. La prose de Rabelais était très littéraire, à l'opposé de la communication courante. Jamais personne n'a parlé comme Rabelais écrit.

Extraits

[...] qui se communique jusqu'à monter à la région du cœur et du cerveau » Cette parole est poétique au sens de « poein = faire » du poème. : jeux sonores, répétitions, énumérations, anaphores, inclusion de poèmes à l'intérieur d'une pièce à caractère poétique. Rabelais joue du contraste entre le lyrisme (le style haut du rondeau) et l'extrême vulgarité du sujet = ton héroïcomique : parler sur un ton haut de sujet bas. Le corps guide l'enquête du narrateur : valorisation des sens et de l'expérience (tactile, olfactive). [...]

[...] Il est caractérisé par, les Anciens (Grecs et Romains) comme modèles, la liberté de conscience religieuse, la Foi dans les savoirs et dans l'éducation et la Dignité de l'homme. Le contexte Cette œuvre a été écrite entre le Moyen Âge et la Renaissance. Le contexte a donc inspiré l'écriture. La renaissance : découvertes d'autres mondes De grands voyages sont accomplis par les Espagnols et les Portugais (Vasco de Gama, Christophe Colomb) dès la fin du XVe siècle, de nouveaux espaces sont ainsi mis à jour par les Européens. Au moment de l'écriture de Gargantua, la colonisation des Amériques se met en place. [...]

[...] D'ailleurs, le patronyme de frère Jean est construit à partir du verbe « entomer » (entamer, tailler, couper) ce qui renvoie tout à la fois au domaine militaire et à la nourriture : donc le haut et le bas. D'emblée, l'esprit du texte est celui de la parodie. Le portrait initial (à relire, à partir de « Il y avait alors dans l'abbaye . ») met en avant le caractère débridé, effervescent et truculent (pittoresque, haut en couleur) de Frère Jean, que le lecteur ne voit pas naître et qui apparaît comme un éclat de rire. [...]

[...] » - Chapitre 24 « Ce nonobstant, je n'entreprendrai guerre, que je n'aie essayé tous les arts et moyens de paix, là je me suis résolu. » - Chapitre 28 « Ma délibération n'est de provoquer mais d'apaiser, d'assaillir mais défendre, de conquêter mais de garder mes féaux sujets et terres héréditaires. Auxquelles est entré hostilement Picrochole, sans cause ni occasion, et de jour en jour poursuit sa furieuse entreprise, avec excès non tolérables à personnes libres. » - Chapitre 29 « Quelle furie donc t'émeut maintenant, toute alliance brisée, toute amitié conculquée, tout droit trépassé, envahir hostilement ses terres, sans en rien avoir été par lui ni les siens endommagés, irrité, ni provoqué ? [...]

[...] » - Chapitre 57 « Ce n'est de maintenant que les gens réduits à la créance évangélique sont persécutés. Mais bien heureux est celui qui ne sera scandalisé et qui toujours tendra au but, au blanc, que Dieu par son cher fils nous a préfix, sans par ses affections charnelles être distrait ni diverti. » - Chapitre 58 Étude de la langue Rire et savoir Ce sont des noms communs ou des verbes. RIRE et SAVOIR : le rire est une façon évidente et essentielle de révéler son savoir, son libre arbitre et son humanité. [...]