Galsan TSCHINAG bénéficie d'une notoriété limitée en France, qui ne lui permet pas de figurer dans les programmes scolaires.
Son oeuvre apporte toutefois beaucoup de fraîcheur et un goût de liberté. Elle offre aussi une ouverture sur un ailleurs bien lointain et méconnu : la Mongolie.
Une terre où la vie est dure, une terre emplie de magie et de mystère aussi, la terre des Chamans, dont l'influence marque les communautés, notamment celle des Touva (...)
[...] La Fin du chant La fin du chant s'inscrit dans ce cadre, quelque part sur les hauts plateaux de l'Altaï. Des familles nomades de la communauté Touva s'y installent régulièrement pour faire paître leurs troupeaux, se heurtant parfois aux tribus kazakhes qui tuent, kidnappent les femmes, dispersent les membres d'une même famille. Les conditions de vie ne sont pas faciles, mais le roman met surtout l'accent sur la fierté de ce peuple, sa capacité de travail, son indépendance, dans un environnement sauvage et d'une beauté à couper le souffle. [...]
[...] La mort n'a pas tout à fait la même signification, tout comme le temps, qui semble ralenti dans les contrées nomades, où l'âge n'a que peu de prise sur l'apparence des êtres, alors qu'il semble les rattraper ailleurs, dans cette ville où les Touva partent peu à peu, ce lieu de déracinement où la mémoire prend un sens nouveau et devient existentielle. La fin du chant est l'histoire d'une famille Touva, racontée par un autre membre de la communauté, qui en partage les valeurs, les traditions, les déchirements. C'est un voyage magnifique, fait de dépaysement et d'humanité. L'auteur Galsan Tschinag est né en Mongolie en 1944. [...]
[...] Ses livres racontent la Mongolie, ses habitants, leurs vies, le chamanisme que Galsan Tschinag connaît particulièrement bien puisqu'il est lui-même chaman. Ainsi, le monde gris évoque le parcours d'un jeune chaman, peut- être un peu le sien. Tout l'univers de Galsan Tschinag se situe dans ce monde mystérieux, le chamanisme constituant au minimum une toile de fond. Ses romans sont, pour la plupart, traduits en français, et font découvrir différents pans de la culture Touva. Le dernier, l'Enfant élu replace l'histoire de ce peuple face aux tentatives de domination du voisin chinois. [...]
[...] Ils constituent sans doute une des facettes de la façon dont Galsan Tschinag vit sa condition de chaman. Ce dernier a un caractère mystique car il est le lien entre les hommes et les dieux. Il est l'initié, celui qui détient le savoir et cela implique de grandes responsabilités car il convient de savoir enseigner, de savoir être au service des membres de la communauté. Galsan Tschinag enseigne en Mongolie, tisse des liens avec l'Europe pour faire connaître son peuple et l'aider, participe à l'amélioration des conditions de vie des siens via une fondation notamment, les écoutent, les orientent, en un mot assume pleinement ses responsabilités, en utilisant au mieux ce que la modernité lui apporte comme outils. [...]
[...] Nostalgie d'un monde perdu ? Son œuvre s'inscrit dans cette tension entre tradition et modernité. C'est notamment le cas du dernier chapitre de la fin du chant où l'auteur revient sur ce que sont devenus les principaux protagonistes de l'histoire quelques années plus tard, sur le départ de Tasaj pour la ville, sur cette rencontre avec l'auteur qui sonne comme un appel au devoir de mémoire, peut- être plus qu'à la nostalgie. En effet, Tasaj, comme d'autres, a fait le choix de quitter les hauts plateaux d'antan. [...]
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