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Mill a donné droit de cité, de sens et des conditions d'existence aux sciences de l'esprit, aux sciences morales. Ceci ne devait pas donner une place à ces sciences mais prouver que la méthode scientifique était la seule valable. Au départ, ces sciences morales doivent montrer des lois, des régularités, pour prévoir le déroulement de l'esprit. Or les sciences de la nature montrent déjà avant que c'est impossible car il y a le problème de recensement de données. Il faudrait aussi de l'induction car elle permettrait d'atteindre la généralité et l'induction est possible grâce à la régularité possible elle-même grâce au recensement d'informations. Or l'histoire est une science qui contredit cela : On ne cherche pas à faire d'un lieu singulier un lieu général. Au contraire, on veut que le phénomène soit vu comme unique et historique. Même l'expérience générale ne permet pas d'atteindre une loi universelle. Dans la pensée, on ne peut pas prédire, prévoir et régir l'homme.
Il y aurait les sciences de la nature, et les sciences inexactes pour qualifier les sciences de l'esprit. Ou alors on dit qu'elles ont leur point de départ dans les sciences naturelles. Elles sont toujours négatives. Il y aurait l'usage de l'entendement d'un côté et l'usage de qualité d'un autre ordre. Le triomphe des sciences naturelles restait évident. Il fallait donc donner une légitimité d'abord à l'histoire, une légitimité égale à celle des sciences de la nature, au point où on pensera l'histoire première sur la science, point d'appui de la science. Dilthey, comme Mill, feront partis de ceux qui veulent prôner cette légitimité tout en restant sous l'emprise du modèle des sciences de la nature. La différence entre science de la nature et de l'esprit : ces dernières n'ont pas un sentiment d'infériorité face à leur objet d'étude. Au contraire, elles se pensent les porte-parole de l'humanisme.
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Le concept de formation : La conception antérieure désigne la formation naturelle, autrement dit, l'allure extérieure et la forme engendrée par la nature. La formation c'est le développement des prédispositions données par la culture.
Le concept de culture : "la manière propre humaine de développer les dispositions et les facultés naturelles que l'on dispose". La culture c'est des dispositions préalablement données.
Le concept Bildung : En allemand, bildung c'est le devenir à l'être. On voit plus le résultat que le processus ou le développement de la forme (...)
[...] Ce que Helmholtz appelle tact et sentiment artistique c'est le milieu de formation, où il y a une libre mobilité accordée à l'esprit. Ce n'est pas que la mémoire qui permettrait l'accès à la connaissance. La mémoire est une faculté mais pas que. C'est aussi un trait essentiel de l'homme. L'oublie est condition de vie pour l'esprit selon Nietzsche car il permet le renouvellement. Le tact c'est la sensibilité déterminée à des situations dont nous n'avons aucune connaissance dérivée de principes généraux. On passe sur quelque chose sans le dire. On le voit sans se heurter. [...]
[...] Hegel utilise le mot formation en tant que devoir envers soi. Wilhelm Von Humboldt dira que culture et formation se diffère. La formation est plus élevée et intérieure, c'est la pensée qui se répand harmonieusement sur la sensibilité et le caractère à partir de la connaissance. La science de l'esprit vise la formation. L'homme diffère de l'animal car il rompt avec le caractère immédiat et naturel. Il n'est pas appelé à être ce qu'il est donc il a un besoin de formation. [...]
[...] Ceci ne devait pas donner une place à ces sciences mais prouver que la méthode scientifique était la seule valable. Au départ, ces sciences morales doivent montrer des lois, des régularités, pour prévoir le déroulement de l'esprit. Or les sciences de la nature montrent déjà avant que c'est impossible car il y a le problème de recensement de données. Il faudrait aussi de l'induction car elle permettrait d'atteindre la généralité et l'induction est possible grâce à la régularité possible elle-même grâce au recensement d'informations. [...]
[...] L'art et le génie restent au centre tandis que la nature et sa beauté restent à la marge. Cet idéologisme de l'art a été jusqu'à rendre le génie comme concept universel. Erlebnis. Erlebnis signifie vécu, c'est un terme inventé en 1870. Il dérive de Erleben c'est-à-dire être encore en vie quand quelque chose arrive. Il y a l'idée d'immédiateté avec laquelle on saisit quelque chose de réel. Le vécu c'est ce que l'on a soi-même vécu. Mais cela peut désigner aussi le contenu permanent de ce qui est alors vécu. [...]
[...] Toute œuvre doit être comprise donc l'herméneutique s'applique à elle aussi. Et elle absorbe nécessairement l'esthétique. La distinction esthétique est une abstraction incapable de supprimer l'appartenance de l'œuvre à son monde. Et en même temps l'art est capable de vaincre la distance temporelle grâce à la présence qu'il confère au sens. L'art n'est donc pas simple objet de conscience historique et pourtant pour le comprendre il faut passer par une médiation historique. La tâche de l'herméneutique dans l'art : Schleiermacher pense rétablir par la compréhension la signification première d'une œuvre. [...]
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