Composition : manière dont un tout est formé, son agencement, mais aussi l'action de former un tout.
Architecture : "agencement, organisation des parties de l'oeuvre".
Structure : pour une forme ou architecture interne, un ensemble sous-jacent de rapports entre les éléments d'un tout.
Composition de SGII : 4 chapitres inégaux. Art de la construction dans les grandes lignes et art de la diversité, du détail. Structures de SGII : lignes de force :
· l'enquête sur Sodome et Gomorrhe : toutes les scènes concernant les chasseurs, les conduites furtives de Nissim Bernard dans les sous-sol, les rendez-vous et billets de Charlus, le caractère de Morel et ses aventures ; les scènes concernant Albertine, Melle Bloch, Léa : · Parallélisme juif-homo : la formule "en être", le jeu intégration/exclusion· Poésie du passé : étymologies de Brichot, titres nobiliaires.
[...] Ces trois sortes d'homosexuels ne sont point toujours nettement tranchées; il y a des glissements possibles de l'une à l'autre; mais le plus souvent, la différence entre eux est telle qu'ils éprouvent un profond dégoût les uns pour les autres" Proust adopte une attitude inverse : il prétend ne pas parler de toute l'homosexualité, mais Charlus l'inverti devient un terme générique, ce qui nie la différence introduite par Gide entre sodomite et inverti Proust n'admet pas l'idée qu'on puisse aimer un homme en homme, c'est pourquoi il récuse le concept d'homosexualité ; son dogmatisme repose sur un présupposé : la loi de la complémentarité naturelle ; le désir de l'homme-femme pour l'homme serait de nature hétérosexuelle, malgré les apparences physiques Proust se replie donc prudemment sur le discours médico-légal de la fin du XIX° siècle et qui avait été popularisé au moment des affaires d'Oscar Wilde et d'Eulenbourg (cf Rivers, Proust and the art of love, 1980) la représentation des invertis ds SII apparaît décalée par rapport au plaidoyer de SI : peinture grotesque dans le droit fil de la tradition judéo-chrétienne Charlus : déséquilibré mental, souvent en colère, mégalomanes, mythomane * cf discours médical du temps efféminement mis en évidence : voix aiguë de Charlus (cf scène de la fraisette), visage féminin au repos beaucoup d'autres invertis : duc de Châtellerault, Vaugoubert, Nissim Bernard .c'est "une franc-maçonnerie" ; ils ont ts le souci de se cacher et quand Charlus parle d'inversion c'est parce qu'il croit que personne ne connaît ses moeurs la prostitution est le seul point où le discours théorique de SI est respecté par la mise en fiction ambiguïté du récit par rapport aux invertis : "ce qu'on appelle vice " et qui n'en est pas un, en serait peut-être tout de même un, finalement ; le terme "vice" apparaît plusieurs fois la critique ne sait pas très bien expliquer cette contradiction : peut-être est-ce un symptôme : seul un inverti pourrait à la fois être désireux de disculper l'inversion et manifester tant de dégoût, d'ironie et de sarcasmes à l'égard des autres invertis . b)Gomorrhe : une représentation non théorisée théorie de l'inversion appliquée aux femmes ? [...]
[...] commence à manifester 1 obéissance hypocrite, à ne plus manifester sa propre volonté spontanément : mène-t-elle un double jeu? Morel détraqué pervers ? [...]
[...] de Vaugoubert pris l'ai émerveillé d'Elise s'écriant dans Esther : 'Ciel! quel nombreux essaim d'innocentes beautés/s'offre à mes yeux en foule et sort de tous côtés!/quelle aimable pudeur sur leur visage est peinte!" , ] "je me récitai mentalement: 'le roi jusqu'à ce jour ignore qui je suis, / et ce secret toujours tient ma langue enchaînée' " 66) ( à propos de Vaugoubert) détournements de citations concernent les juifs et txt juifs sont en quelque sorte "profanés" Poésie des noms, poésie de l'Histoire : étymologies, devises et héraldique, généalogies a)les étymologies de brichot : 3 développements: ds le train qui mène le héros pour la fois à La Raspelière : p 280/283: le héros parle de l'ouvrage de l'ancien curé de Combray sur les noms de lieu que Mme de Cambremer lui avait promis , réponse de Brichot : "il fourmille d'erreurs [ ] le mot bricq entre ds la formation d'1 quantité de noms de lieux de nos environs. [...]
[...] " ; p 345, elle confond Fêtes de Debussy et une marche de Meyerbeer : "Mais Morel s'aperçut qu'il ne savait que les premières mesures et par gaminerie, sans aucune intention de mystifier, il commença une marche de Meyerbeer. Malheureusement comme il laissa peu de transitions et ne fit pas d'annonce, tout le monde crut que c'était encore du Debussy, et on continua à s'écrier : 'Sublime " le narrateur utilise des comparaisons musicales : ds la rencontre Charlus- Jupien, il compare les oeillades du baron à des "phrases interrogatives de Beethoven" La peinture aucun peintre n'apparaît ds SGII, Elstir n'est évoqué que de façon dérisoire (La patronne affirme qu'il a gâché son talent, il donne des conseils pour une toque d'Albertine) le héros a assimilé ses leçons et n'a plus besoin de ses tableaux pour contempler ce qu'il ne savait pas regarder avant le premier séjour à Balbec ; il désavoue même Elstir pour son goût fétichiste des vielles pierres 402) ; la peinture aide à mieux dire 206) "une lumière de Poussin" dit le héros pour caractériser la lumière sur la mer : la palette, le style d'1 peintre permettent de donner un nom aux effets de la nature Les conversations littéraires Mme de Cambremer fait allusion à L'Albatros de Baudelaire : témoignage de son snobisme (poète à la mode ) Brichot sur la comédie humaine 439) : pour lui Balzac écrivait mal parce qu'il produisait ses feuilletons dans l'urgence ; il n'aime pas Chateaubriand car c'est un "poseur", et apprécie la littérature où s'équilibrent fond et forme : Voltaire ; il prétend être original par rapport à son temps, mais c'est faux Proust, professeur de goût Narrateur ou héros font souvent remarquer sur la façon de parler des autres personnages, ex: règle des 3 adjectifs de la vieille marquise de Cambremer où les adjectifs sont employés en intensité décroissante la réhabilitation du pathétique p 174 : pathétique considéré comme "populaire, de mauvais goût, par les gens du monde , page qui suit révélations de Françoise au sujet de la maladie de la gd-mère = 1 récit pathétique mais qui touche le héros (larmes) IV. [...]
[...] Proust moraliste Discours gnomique et les "lois générales" selon Proust, écrivain authentique ne photographie pas la réalité mais la radiographie : nrtr proustien ne cherche pas à faire des portraits particuliers mais à composer des personnages qui soient des types psychologiques ou sociaux ex : M. de Charlus devient un terme générique : un Charlus, les Charlus les vérités générales = interventions du narrateur , sous forme de digressions, ou ds des parenthèses, souvent aussi ds des comparaisons : "comme" est un indice d'1 énoncé gnomique Le rôle du Narrateur le N de Narrateur désigne l'instance narratrice, si le récit est raconté par un des personnages on parlera alors de narrateur ds 1 autobiographie fictive menée avec rigueur, narrateur et Narrateur se recouvrent sur le plan narratologique ; ici, ce n'est pas le cas L'épigraphe de SI ou le pessimisme proustien "la femme aura Gomorrhe et l'homme aura Sodome" 78 de "La colère de Samson" ds Les Destinées) les 2 vers suivant explicitent l'idée : "et se jetant de loin des regards irrités, /les deux sexes mourront chacun de son côté" pièce de Vigny n'a pas pour sujet l'homosexualité mais la colère d'1 homme trompé par 1 femme cette épigraphe ouvre la problématique qui va organiser le cycle de Sodome et Gomorrhe: celle des frontières entre les 2 sexes, la jalousie que suscite l'autre a)Gomorrhe et non Lesbos emploi de Gomorrhe pour désigner homosexualité féminine est un néologisme à l'époque de Vigny on parlait de "tribadisme", de Lesbos ; Vigny condamne l'homosexualité féminine de la même manière que de son temps les sodomites étaient moralement réprouvés, alors que "Lesbos" liée à Sapho et à "l'amour grec" appartient sur le plan lexical et littéraire à 1 tradition de tolérance, de culte de la beauté, de poésie Proust a marqué la différence entre Gomorrhe et Lesbos ds son article propos de Baudelaire" (mai 1921) : il voit en Baudelaire un complice des lesbiennes et en Vigny 1 hétéro jaloux; il choisit l'attitude de la réprobation biblique pour le héros ds La Recherche, et l'attitude complice pour Morel b)égalité de traitement entre Sodome et Gomorrhe? [...]
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