François-René de Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, étude de l'incipit du livre 3 : "Le chant de la grive"

Résumé du document

Dans ses Mémoires, Chateaubriand relate des évènements dont il a été témoin et auxquels il a participé. Chateaubriand a ainsi voulu se démarquer de Rousseau. En effet, il préfère relater l'histoire de ses pensées plutôt que celle de ses faiblesses ou de ses passions. L'écrivain a joué un rôle important dans l'histoire politique de son temps. Il se sent donc obligé de laisser un témoignage car il se croit être le symbole d'une époque.
Ce texte, extrait du livre 3 chapitre 1 des "Mémoires d'outre-tombe" relate une partie des souvenirs de jeunesse de l'écrivain. Cet extrait est important. En effet, l'autobiographe entend un chant d'oiseau qui le fait replonger dans le passé lui donnant ainsi l'impulsion de continuer ses mémoires qu'il avait abandonnés. Il décrit ainsi ici le phénomène de la mémoire affective ou involontaire qui est déclenché par une sensation. Chateaubriand a ouvert la voie aux recherches de Proust et de sa fameuse madeleine.
Nous étudierons donc dans un premier temps le phénomène de la mémoire affective. Puis, dans un second temps nous mettrons en relief la méditation que Chateaubriand entreprend sur sa vie. Enfin, nous mettrons en relief la Méditation de l'écrivain sur sa vie et son œuvre.

Extraits

[...] On comprend ainsi que Chateaubriand a conscience d'avoir occuper un rang important. Il le dit par ailleurs clairement aux lignes 18-19-20 : Je n'ai plus rien à apprendre, j'ai marché plus vite qu'un autre, et j'ai fait le tour de la vie. Le rythme ternaire de cette phrase donne par ailleurs un côté majestueux et solennel. Chateaubriand a tout de même une certaine prétention vis-à-vis du bilan qu'il peut faire de sa vie se plaçant ainsi au dessus du commun des hommes. [...]

[...] Puis, dans un second temps nous mettrons en relief la méditation que Chateaubriand entreprend sur sa vie. Enfin, nous mettrons en relief la Méditation de l'écrivain sur sa vie et son œuvre. Phénomène de la mémoire affective / involontaire Le rôle de la nature Le contexte même que Chateaubriand nous présente ici est propice à la méditation. En effet, il est seul. Nous pouvons même dire que le cadre est romantique : le soleil se couche (ligne le ciel ressemblait à un ciel d'automne (ligne le vent froid soufflait (l2). [...]

[...] François-René de CHATEAUBRIAND, Mémoires d'outre-tombe, étude de l'incipit du livre 3 : "Le chant de la grive" Introduction Dans ses Mémoires, Chateaubriand relate des évènements dont il a été témoin et auxquels il a participé. Chateaubriand a ainsi voulu se démarquer de Rousseau. En effet, il préfère relater l'histoire de ses pensées plutôt que celle de ses faiblesses ou de ses passions. L'écrivain a joué un rôle important dans l'histoire politique de son temps. Il se sent donc obligé de laisser un témoignage car il se croit être le symbole d'une époque. [...]

[...] L'emploi de l'impératif souligne l'urgence que ressent Chateaubriand face au temps qui passe trop vite et au très peu de temps qu'il lui reste. Par ailleurs, nous noterons que le futur et le présent se confondent dans le dernier paragraphe. En effet, il écrit que la terre s'éloigne au présent et utilise le futur proche va bientôt disparaître dans une même phrase. Cette confusion est révélatrice de la méditation de l'auteur sur son œuvre et sa vie. En effet, la brièveté de la vie est ici étroitement associée à la nécessité de finir son œuvre qui devrait lui prendre beaucoup de temps et pourtant qui devra être fini avant sa mort. [...]

[...] II - Méditation sur le temps Comparaison de différentes époques Chateaubriand, après nous avoir fait voyager spatialement, nous invite cette fois dans un parcours temporel. Il passe ainsi d'un passé proche à un passé lointain. Il écrit en effet à la première ligne Hier soir et évoque par la suite son enfance à Combourg. L'auteur compare ainsi le moment où il était jeune et le moment où il est en train d'écrire. Malgré cette comparaison, le sentiment de la tristesse est constant dans les deux points temporels A la ligne 12 en effet, il écrit : j'étais triste de même qu'aujourd'hui Toutefois, nous noterons qu'il ne s'agit pas de la même tristesse. [...]