2021, Littérature, Histoire, La Résistance, Vichy, mémoire collective, François Azouvi, résistantialisme, années noires, génocide, collaboration, compromission de l'État, la Libération, maréchal Pétain, maréchalisme, Charles Péguy, guerre, après-guerre, guerre d'Algérie, Syndrome de Vichy, Henry Rousso, coup d'État, légitimité du pouvoir, Charles De Gaulle, Gestapo, Max Ophüls
La thèse centrale défendue par l'auteur est une dénonciation de l'idée admise que la Résistance aurait été, sitôt la France libérée, une sorte de glorieux cache-misère, connue sous le nom de « résistantialisme », mettant entre parenthèses la réalité de Vichy pour éviter aux Français de la voir en risquant de s'y retrouver. Selon cette idée, les Français auraient été oublieux de ce qui s'était passé pendant les années noires (génocide, Vichy, collaboration, compromission de l'État). Il aurait fallu l'action des démystificateurs des années 70 (les cinéastes notamment) pour déciller les yeux des Français.
[...] Le syndrome « apparaît au tournant des années 1970 et non au lendemain de la guerre ( . ) nullement parce que les Français apprendraient à ce moment seulement qu'il y a eu un État de Vichy, un maréchal de France pour le diriger, une police pour exécuter ses basses œuvres, une Milice et des camps d'internement ; tout cela, ils le savent depuis longtemps, en vérité depuis toujours. ( . ) Ce n'est pas en 1971 que les Français apprennent tout cela. [...]
[...] Français, on ne vous a rien caché. La Résistance, Vichy, notre mémoire - François Azouvi (2021) - L'expérience résistante La thèse centrale défendue par l'auteur est une dénonciation de l'idée admise que la Résistance aurait été, sitôt la France libérée, une sorte de glorieux cache-misère, connue sous le nom de « résistantialisme », mettant entre parenthèses la réalité de Vichy pour éviter aux Français de la voir en risquant de s'y retrouver. Selon cette idée, les Français auraient été oublieux de ce qui s'était passé pendant les années noires (génocide, Vichy, collaboration, compromission de l'État). [...]
[...] Mais c'est à ce moment-là qu'ils en tombent malades parce que c'est dans ces années que la figure du héros qu'il était requis jusque-là d'admirer cède la première place à la figure de la victime à l'égard de laquelle on ne peut que s'estimer coupable. Le syndrome de Vichy s'empare des Français et bouleverse pour longtemps leur rapport au passé. ( . ) les Français qui, à la Libération, n'avaient évidemment pas cru avoir été tous d'impeccables résistants pendant la guerre, se mettent à croire qu'ils l'avaient cru. [...]
[...] Parmi les amis de la France libres, deux auteurs discutent ces affirmations : R. Aron, J. Vialatoux Joseph Vialatoux (Le Problème de la légitimité du pouvoir, 1945). Les deux développent `idée que l'État vichyste a été légal, en tout cas jusqu'en 1942. Les adversaires de de Gaulle abondent dans ce sens : la France libre est illégale et illégitime (Bardèche, Fabre-Luce). L'URSS, les USA, le Vatican avaient des ambassades à Vichy. Par conséquent, aucune chape de plomb n'a été posée sur la tête des Français durant ces années. [...]
[...] Le film Jéricho (1946) : description d'une prise d'otages de villageois. Il y a des actes de bravoure, mais un refus de l'héroïsme clinquant. Ils sont tous dans leurs cellules, vont être fusillés. Ils se fichent de chanter la Marseillaise avant de mourir. Le film dégonfle la baudruche de l'héroïsme clinquant. Jean-Louis Curtis, Goncourt 1947 avec Les Forêts de la nuit : ce livre est écrit au vitriol : une petite ville du sud-ouest de la France, avec sa bonne bourgeoisie, étrillée. [...]
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