C'est à la suite d'un séminaire au Collège de France relatif au versant médico-légal, à l'aspect institutionnel et répressif, tant de l'enfermement que de l'exclusion sociale que Michel Foucault rédige Surveiller et punir. Il étudie le rapport existant entre le pouvoir de punir et le corps en retraçant l'évolution de la pénalité en France durant l'âge classique. Il met en lumière l'idée selon laquelle le XVIIIème siècle constitue un tournant dans cette évolution (...)
[...] La peine doit faire une impression durable et efficace sur les esprits. Foucault dresse une liste de conditions que doit remplir une peine pour être juste : elle ne doit pas être arbitraire, c'est à dire qu'elle doit correspondre au crime commis, son exécution doit conduire à diminuer l'idée d'attrait du crime et à augmenter l'idée que la peine est redoutable. La peine : - doit pouvoir être modulée dans le temps suivant l'évolution personnelle du condamné ; - doit apparaître utile - doit faire l'objet de peu de publicité. [...]
[...] Selon Foucault, il faut étudier les systèmes punitifs comme des phénomènes sociaux. Les mesures punitives ne sont pas seulement des moyens de répression et d'exclusion mais elles engendrent aussi un effet positif : elles apportent une main d'œuvre supplémentaire. Au XVIÏÏè siècle, le but n'est cependant pas de réprimer moins mais de réprimer mieux. Pour cela, la réforme pénale va chercher à dissocier l'arbitraire du pouvoir monarchique, de la fonction des juges. II. La punition Le XVIIIè siècle se caractérise par un double mouvement, d'une part les crimes perdent de leur violence, d'autre part les punitions s'allègent. [...]
[...] La décomposition de chaque mouvement a pour but de le rendre le plus rapide et le plus efficace possible, afin qu'aucun instant ne soit inutile et que le temps puisse être capitalisé. Le corps est pris dans cette évolution temporelle, de manière à ce qu'il progresse vers une docilité automatique (p. 198). Selon Foucault, cette microphysique du pouvoir s'exerce par la surveillance hiérarchique où le surveillant est lui-même surveillé, et par la sanction normalisatrice qui réprime tout ce qui est non conforme (p. 210). [...]
[...] Il étudie le rapport existant entre le pouvoir de punir et le corps en retraçant l'évolution de la pénalité en France durant l'âge classique. Il met en lumière l'idée selon laquelle le XVIIIème siècle constitue un tournant dans cette évolution. En effet, on passe d'une punition corporelle expression du pouvoir d'un seul, à l'enfermement symbole d'une société de surveillance. Il décrit le développement d'une société disciplinaire, fondée sur une politique du détail, un contrôle constant de l'individu, dans les domaines éducatif, hospitalier, militaire et répressif. [...]
[...] Reprise dès sa parution en 1975, l'analyse de l'auteur sur le développement d'une société disciplinaire n'a pas fait l'objet de réelles critiques. Il s'agit d'ailleurs plutôt d'une analyse visant à un constat, l'auteur ne se prononçant pas sur une autre possibilité que l'emprisonnement. Le Monde diplomatique de janvier 2008 nous rappelle l'actualité de son analyse dans un article consacré au développement du nombre de vigiles dans nos sociétés contemporaines, illustration nouvelle de notre société disciplinaire ( Martin Mongin, Du supermarché au musée, alarmante banalisation des vigiles Le Monde diplomatique, n°646, janvier 2008, pp.l ; 4-5). [...]
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