Flore Célestine Thérèse Henriette Tristan-Morcoso, dite Flora Tristan : née à Paris le 7 avril 1803, morte à Bordeaux le 14 novembre 1844, cette femme de lettres, militante socialiste et féministe, fut une figure majeure du débat social dans les années 1840. Flora Tristan est l'une des premières enquêtrices sociales, pionnière de l'association ouvrière et de l'internationalisme. Il est par ailleurs indéniable que la vie de cette femme est l'élément clé quant à la compréhension véritable de son œuvre et des idées qu'elle y développe : femme battue acquise aux idéaux féministes, elle connaît ensuite la misère et se prend de passion pour la condition ouvrière lors de ses voyages à Londres notamment. Ces deux éléments se fondent finalement, pour ne former qu'un idéal : émanciper l'humanité.
Il faut ici se demander en quoi la vision de cette femme se désignant elle-même comme une « paria » s'inscrit au cœur du mouvement social de son époque, au sein d'une société qui s'industrialise à grands pas, en réussissant à mêler critique sociale et critique des mœurs, et comprendre pourquoi elle fut désignée comme la «vraie fondatrice de l'Internationale » par Hélène Brion en 1919.Ainsi, dans quelle mesure Flora Tristan s'inscrit-elle dans le renouveau idéologique de ce début de XIXe siècle ?
[...] Cependant, ce livre existe depuis un demi-siècle, et personne ne le connaît ! Dénonçant la société réactionnaire, Flora ira jusqu'à se déguiser en homme pour pénétrer au sein de la chambre des Lords, interdite aux femmes. C'est au XIXe siècle, à la faveur de révolutions telles que celle de 1830, que naît véritablement un mouvement féministe militant, revendiquant des droits éducatifs, économiques et politiques. En outre, la révolution industrielle, en donnant aux femmes une certaine indépendance économique par le travail salarié, contribue à créer en Europe un climat favorable au développement du féminisme. [...]
[...] C'est de cette manière-là qu'elle liera question féminine et question ouvrière : la femme est ce qui permettra l'émancipation. La femme est tout dans la vie de l'ouvrier, car comme mère, comme amante, comme épouse, comme fille, elle a action sur lui de sa naissance à sa mort. L'issue infernale de ce cercle de misère, une fois posée, est facile à trouver : élevez la femme et vous élèverez l'ouvrier II- à l'idée d'une union universelle des ouvriers et ouvrières Le féminisme apparaît donc comme un socialisme, ce qui nous pousse à présent à nous pencher sur l'inscription de Flora Tristan au sein du courant socialiste utopique, prédécesseur de celui qui nous est plus familier et qui est né en 1848 sous l'égide d'hommes tels que Marx, à savoir le socialisme réaliste. [...]
[...] Flora Tristan affirme également avec force la nécessité de l'instruction de la gente féminine. Mais son combat ne s'arrête pas aux droits des femmes : ainsi, en 1837, elle réussit à faire paraître dans le journal Le Bon Sens de Louis Blanc une pétition en faveur du rétablissement du divorce. Dans Le Journal du peuple de Michel Dupoty le 16 décembre 1838, un autre de ses textes réclame l'abolition de la peine de mort. Elle s'évertue aussi à dénoncer la mainmise de l'Eglise et de la religion sur les esprits, et condamne les luttes d'intérêts qui sont menées en son sein. [...]
[...] Flora Tristan est l'une des premières enquêtrices sociales, pionnière de l'association ouvrière et de l'internationalisme. Il est par ailleurs indéniable que la vie de cette femme est l'élément clé quand à la compréhension véritable de son œuvre et des idées qu'elle y développe : femme battue acquise aux idéaux féministes, elle connaît ensuite la misère et se prend de passion pour la condition ouvrière lors de ses voyages à Londres notamment. Ces deux éléments se fondent finalement, pour ne former qu'un idéal : émanciper l'humanité. [...]
[...] Sa critique est admirable ; elle fait ressortir dans toutes leurs vérités les maux provenant de l'organisation actuelle de la famille ; et la force de sa logique laisse les contradicteurs sans réplique. Elle sape hardiment cette foule de préjugés dont le monde est enveloppé ; elle veut, pour les deux sexes, l'égalité des droits civils et politiques , leur égale admission aux emplois, l'éducation professionnelle pour tous, et le divorce à la volonté des parties. Hors de ces bases, toute organisation sociale qui promettra le bonheur public mentira à ses promesses. [...]
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