Les fleurs du mal, Baudelaire, voyageur, spleen, imagination
Baudelaire pense qu'en chaque homme se cache un voyageur, en effet à plusieurs reprises dans le texte, l'auteur nous montre que chacun est libre et capable de voyager, que ce soit consciemment ou inconsciemment, grâce à son âme et à son imagination.
[...] Le vers suivant, est une phrase exclamative qui exprime un constat. Exclamation qui donne une importance plus grande à ce constat : O le pauvre amoureux des pays chimériques ! Faut-il le mettre aux fers, le jeter à la mer, Ce matelot ivrogne, inventeur d'Amériques» Les pays chimériques sont des pays imaginaires dont l'Homme n'a pas accès. Mais paradoxalement l'homme s'en sert pour voyager, l'imagination est donc ici au centre du vers. Le thème de l'imagination est très abordé dans ce passage, car on a le champ lexical de l'imagination (Icarie, chimériques, inventeur). [...]
[...] Ici l'homme est tellement imaginatif qu'en chaque ruine il y voit quelque chose de magnifique, qui pourra à terme lui faire atteindre un idéal. Mais aussi dans celle-ci : Nous voulons voyager sans vapeur et sans voile ! Faites, pour égayer l'ennui de nos prisons, Passer sur nos esprits, tendus comme une toile, Vos souvenirs avec leurs cadres d'horizons. Dans la strophe précédente, la Mémoire des voyageurs, fait voyager les Hommes curieux de connaitre le monde, on en conclut donc que pour Baudelaire tout est moyen et prétexte de voyage. [...]
[...] Baudelaire conclut finalement ce passage et le livre par la partie VIII qui traite de la mort. La mort qui pour lui est le dernier et seul voyage intéressant, celui qui apporte quelque chose de nouveau (v.144). Baudelaire utilise une allégorie qui rend vivante la mort et la transforme en vieux capitaine cette allégorie est d'autant plus accentuée par la majuscule au nom habituellement commun, la mort : O Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l'ancre ! Ce pays nous ennuie, ô Mort ! Appareillons ! [...]
[...] Puis il y a l'ancre, peut être que Baudelaire joue sur les mots, il parle peut être de l'ancre du bateau que conduit la Mort, ou peut-être l'encre qu'utilise Baudelaire pour écrire son poème, ce qui serait tout à fait probable car on arrive à la fin du recueil : levons l'ancre Le spleen de Baudelaire pourrait donc être du à deux choses, le fait que le recueil de poème se finisse, ou la fait que la vie le lasse La deuxième hypothèse pourrait se vérifier si l'on s'appuie sur les derniers vers : que le voyage se finisse au ciel ou en enfer, peu importe tant qu'à la fin de ce voyage il y est du nouveau, contrairement à la vie qui paraît si ennuyante à ses yeux. Le spleen est un thème important de ce passage, Baudelaire le fait ressentir dans plusieurs des parties. Le spleen nous montre donc la lassitude qu'éprouve Baudelaire vis-à-vis du voyage. [...]
[...] Tous les deux les déçoivent, pour Baudelaire entre rester et partir il n'y a pas de différences, donc autant rester. Le spleen continue dans le passage, notamment dans la partie VI, avec l'utilisation de noms et adjectifs à notation négative, qui expriment la déprime des voyageurs, par exemple : esclave, vile, orgueilleuse, dégoût, tyran goulu, paillard, cupide, amer ; autant de mot qui reflète bien le spleen qu'éprouve Baudelaire. Ici il n'a pas une bonne vision du voyage : Amer savoir, celui qu'on tire du voyage ! [...]
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