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Quand on connait le personnage de Charles, on ne peut que s'attendre à une mort lente à la dérive de Charles. Sa mort est à son image. Il meurt seul, en solitaire, discrètement, ... Cela crée un contraste avec la mort théâtralisée d'Emma. La description de Flaubert est très discrète comme si le personnage s'éclipsait à l'insu de tous et de lui-même. Flaubert va se modeler sur son sujet car le texte devient aussi silencieux que le personnage. Le personnage s'éclipse et la forme du texte est laconique. Les causes du décès sont inexpliquées. On a une ellipse au moment de sa mort. Ceci est une retenue volontaire du romancier, non pas pour rendre le personnage plus froid mais pour que le lecteur soit au plus près du personnage. Ceci participe au réalisme.
On a une vision interne avec le "il", ce qui signifie que Charles est placé à l'extérieur. De plus, la description du paysage faite par Charles est très idyllique et bucolique. C'est une grande phrase constituée de juxtapositions dans le but de montrer les sensations de Charles. En outre, tous les sens sont représentés car on n'a aucune prévision réelle de la mort de Charles. On a un jeu d'ombres et de lumières aux lignes 2 et 3 pour la vue, l'adjectif "embaumé" pour l'odorat, les "cantharides" pour l'ouïe. Pour autant, avec l'expression "Charles suffoque", on passe d'un narrateur interne à un narrateur omniscient. Le lecteur est forcé de passer dans la conscience de Charles. Il se trouve alors complice de sa tristesse. On a une description extérieure puis intérieure mais aucune pensée personnelle du personnage n'est exprimée. On a donc un récit introspectif avec le retour sur soi-même. Flaubert impose le personnage par son ressenti personnel (sensibilité, émotion, ...). C'est un aspect nouveau de l'écriture avec une rupture avec le roman psychologique des années 50. Avec Claude SIMON, Flaubert recherche un nouveau roman. On constate la présence d'Emma dans la description notamment avec la couleur du bleu (puisqu'Emma était vêtue de bleu) et la mèche de cheveux, même si elle n'est pas nommée dans le passage. L'amour que Charles porte à Emma semble se dissiper dans le paysage à la ligne 7. On a un abandon à la rêverie par Charles avec le bain de jouvence. En ayant accès au paradis, le personnage de Charles prend de la grandeur, transcendance. Il rejoint ainsi Emma dans la mort (...)
[...] Madame BOVARY est un roman de l'échec. Emma entraine dans sa chute, Charles et Berthe, seul Homais sort vainqueur de ce roman. Sa réussite est exemplaire mais l'ironie de Flaubert est là et par l'écriture, il rappelle le désenchantement du romancier, sa volonté de se désolidariser d'une société dont il constate un insolent triomphe. Cependant, l'humour glacé du narrateur ne l'empêche pas de se rapprocher de son personnage, Charles. Charles ouvre et ferme le roman. Flaubert de toute la lignée des auteurs du siècle montrant des personnages dépossédés, très éloignés des romanciers mais qui par leur inadaptation même représentent tout un pan de l'existence moderne. [...]
[...] Il est la cause de la chute des Bovary. Ce thème pervertit la société du siècle notamment avec les lignes 20-21. On assiste aussi au déclassement de la fille Berthe, obligée de travailler dans une usine pour survivre à la ligne 26. Homais est un profiteur sans scrupule, car son personnage n'est pas un simple pharmacien. Il s'empare de la clientèle des médecins illégalement des lignes 27 à 31. On peut faire ici un parallèle avec les paragraphes 5 et du chapitre 3 dans la seconde partie. [...]
[...] On a une ellipse au moment de sa mort. Ceci est une retenue volontaire du romancier, non pas pour rendre le personnage plus froid mais pour que le lecteur soit au plus près du personnage. Ceci participe au réalisme. On a une vision interne avec le il ce qui signifie que Charles est placé à l'extérieur. De plus, la description du paysage faite par Charles est très idyllique et bucolique. C'est une grande phrase constituée de juxtapositions dans le but de montrer les sensations de Charles. [...]
[...] Flaubert aurait pu terminer sur la mort de ses deux héros, conforme au romanesque. De plus, il ouvre son roman sur Charles, donc il aurait été logique qu'il le clôt sur le même personnage. Mais Flaubert voulait en finir avec le romanesque, c'est pourquoi il finit son roman sur une dénonciation de la société. Le roman survit donc à ses personnages principaux, qui n'ont pas su s'adapter. Il consacre la fin de son œuvre au triomphe d'Homais, qui a su s'adapter. [...]
[...] Flaubert donne deux dénouements : o La fin physique de Charles de la ligne 1 à 16. o Le triomphe d'Homais, de la ligne 17 à 32, qui consacre toute une société bourgeoise. C'est l'occasion pour Flaubert d'adopter un ton sarcastique dans le bilan de son roman. De plus, l‘Eden du début s'oppose avec l'enfer de la fin. Le réalisme désenchanté est prononcé par le registre lyrique en début de roman et le registre réaliste en fin de roman. I. [...]
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