Eugen WEBER est un historien Américain, né en 1925 à Bucarest et mort en 2007 à Los Angeles. Sa carrière académique s'est toujours déroulée à l'Ouest. Il étudie à Cambridge et à Sciences Po, où à l'occasion de sa thèse il explore le thème de la droite nationaliste en France avant 1914.
Dès 1956, Eugen Weber est nommé professeur à l'UCLA (Californie) où il y enseigne l'histoire culturelle et politique, en Europe et en France. Il commence par s'intéresser à l'histoire de l'idéologie française, notamment dans son premier livre, Le renouveau nationaliste en France et le glissement vers la droite (1905-1914) (1958), puis dans son second livre, Action française (1969). Une transition logique le mena, dans le livre Fin de siècle (1986), à étudier l'importance politique du sport, puisque l'activité physique était considérée comme un instrument de régénération nationale par beaucoup de nationalistes français. Un autre de ses thèmes de prédilection est, bien sûr, la modernisation du monde paysan de 1870 à 1914. Ce thème est central dans La fin des terroirs. La modernisation de la France rurale (1976), et dans Comment la politique vint au paysans (1982).
Le contexte de rédaction :
Dans les années 1960-70, le monde rural fait l'objet d'une attention particulière des universitaires. Les recherches en histoire qui prennent pour axe d'étude les paysans, s'orientent souvent vers des questions relevant des rapports sociaux qu'ils entretiennent, et leur transformation dans le temps.
Un discours prononcé par Maurice Agulhon en 1977 (qui a notamment publié La république au village en 1970), lors d'un colloque fait référence aux « Vues nouvelles sur la France rurale du XIXe siècle ». Il fait état d'un élan productif en matière d'histoire rurale française qui se traduit par la publication de nombreux ouvrages de recherche depuis le début des années 1970 : des thèses d'histoire sociale principalement rurales (la thèse d'Alain Corbin sur Le limousin pendant le deuxième tiers du XIXe siècle (1975), celle de Gilbert Garrier (...)
[...] Ce qui importe pour lui, c'est de montrer l'intégration de ce facteur dans un processus global. La périodisation de l'entrée des ruraux dans le monde moderne et donc dans les affaires politiques de l'Etat, est aussi un grand débat historiographique. Ainsi, la thèse d'Eugen Weber qui replace ce moment durant les années 1870-1914, s'oppose à celle de deux autres écoles historiographiques. La première envisage la Révolution comme l'élément fondateur de l'entrée en politique des ruraux. S'y rattachent les travaux de Lucien Lefebvre, d'Albert Soboul, qui soutient que La révolution française a complété la nation, qui est devenue une et indivisible. [...]
[...] En 1867, un décret est destiné à accélérer la construction des chemins vicinaux. Cependant, c'est surtout sous la Troisième République, plus précisément après la loi de 1881 (qui reconnaissait la construction des routes rurales d'intérêt public que les changements réels sont survenus. Cependant les plans furent inégaux en fonction des régions (ainsi la Bretagne a toujours eu moins de routes que les autres régions). Des communes avant habituées à passer cinq mois d'isolement l'hiver (comme Aurillac, Meulan se sont ouvertes à une possibilité de circulation et de désenclavement. [...]
[...] On peut donc analyser ces moyens de communication comme des moteurs de l'unité nationale. Le passage des paysans à une économie de marché. Dès l'élargissement des réseaux de communication, les petites industries basées sur des matières premières locales et sur la vente à une clientèle proche et rurale ont commencé à disparaitre (par exemple le drap de Savoie). Les paysans sortirent de leur autarcie régionale et commencèrent à acheter des tissus importés, de meilleures qualités. De même, certains commencèrent à ajuster leur production en fonction des besoins du marché, qui est devenu directement plus accessible. [...]
[...] A la fin du service, en 1896, un conscrit sur trois ne rentre pas dans son village (p.437). Le service militaire est donc un facteur d'acculturation et d'immigration. Les résultats de l'intégration des paysans à la vie nationale. La politisation des paysans Avant la modernisation de la société rurale, les principales réactions politiques sont dues aux solidarités villageoises, et à la peur du rétablissement de la féodalité. Les hommes d'un même village se regroupent souvent sous le prestige d'un notable local, qu'elle que soit sa couleur politique. [...]
[...] L'instruction s'est développée une fois que le système métrique, le Franc, la maitrise du français, ont été reconnus comme des connaissances avantageuses et socialement acceptables. Ainsi, l'école est devenue un facteur d'acculturation essentiel qui a permis de former des individus à une culture différente et plus vaste que les leurs. Le service militaire : En France la conscription obligatoire remonte à 1795. Le premier janvier 1873, la substitution (le remplacement d'un conscrit) a été abolie et en 1889, la dispense de 1500 francs fut abolie. [...]
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