Fin de Partie, Samuel Beckett, 1957, dénouement, page 100 à 110, sort incertain de Hamm, Clov
Les dernières pages du texte constituent un dénouement qui consiste à la mise en abyme du texte et deux tirades qui ressemblent à des soliloques dites par Hamm & Clov. On constate que le texte s'achève par le rideau qui tombe sur la scène, rappelant que la représentation de théâtre doit se terminer. Or le spectateur peut se sentir mal à l'aise, car il ne connait pas le sort des personnages, il ne sait pas s'il y a eu une catastrophe et il ne comprend pas pourquoi on lui rappelle le fonctionnement du théâtre.
[...] On peut supposer que ça a été un déluge puisque Noé est cité régulièrement. On constate que Clov, tout comme Hamm, attend que le texte théâtral s'arrête, ils attendent que la mort mette fin à leur enfer. On a compris que l'enfer ce sont les mots qu'ils ont utilisés les uns contre les autres. Page 107 à 110 : le soliloque de Hamm On constate que Hamm est en manque de mots lorsque l'on voit la multiplication de didascalies internes : il y a plus de didascalies que de mots prononcés par Hamm, les didascalies insistent sur la durée du temps ; page 108 le temps est long Entre les mots de Hamm, il y a du silence, la didascalie montre Hamm qui essaye de sortir de son fauteuil, de le déplacer en prenant appui sur la gaffe : on voit un personnage pathétique qui considère son fauteuil comme un bateau et la gaffe comme une rame. [...]
[...] On retrouve chez Beckett des décisions sans arrêt contredites. La didascalie interne montre que Clov est sur le point de s'en aller (tenue vestimentaire, de plus il est devant la porte, or il a les yeux fixés sur Hamm). Il remet un départ qui est vu et en même temps une gestuelle qui reste, page 109 il reste muet derrière Hamm, page 106 reprise du verbe finir quatre fois comme à la page 13, la déclinaison du verbe finir. Clov pose la question est-ce que la vie n'est qu'un ensemble de mots qui un jour s'arrêteront ? [...]
[...] les gens qui vivaient avant la catastrophe, le déluge. On est sûrement une humanité avant les camps de concentration, avant la bombe, avant la mort de dieu, c'est une humanité qui croyait à l'humanisme, soit prendre comme objet de vie ce qui touche à l'homme. La deuxième partie du monologue va être prise par Hamm qui le fait avec une voix blanche : il fait un bilan de sa propre existence, fondée page 106 sur la souffrance physique. Sa vie a été un chapitre de souffrance. [...]
[...] Beckett a donné à entendre et à voir ce qu'est une pièce du point de vue des comédiens. L'originalité tient aux deux dernières didascalies du texte où on voit Hamm prendre son mouchoir à bout de bras, de le placer sur son visage et le mot rideau indique que la pièce est terminée. Clov dans sa tirade et son soliloque : On relève un certain nombre de didascalies internes révélatrices de son état d'esprit. Page 100 il implore Hamm de le laisser partir. [...]
[...] 1. Résolution de l'intrigue 2. Etre renseigné sur le sort des personnages 3. Connaître le sens de la pièce 1. Chez Beckett, il n'y a pas d'intrigue, pas d'action, mais il y a une suite de micro-événements. Clov doit il tuer Hamm ? Clov va-t-il quitter le refuge ? Est-ce que Nagg meurt à la fin de la pièce ? [...]
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