Nous, fils d'Eichmann, lettre ouverte à Klaus Eichmann, Günther Anders, condition humaine, solution finale, globocide
L'auteur, Günther Anders (de son vrai nom Gunther Stern). Il est né à Breslau en 1902 et est mort à Vienne en 1992. Il a fait des études de philosophie auprès notamment de Husserl et d'Heidegger au début des années 1920. Il a été marié à la philosophe Hannah Arendt de 1929 à 1936, qui est d'ailleurs l'auteure de « Eichmann à Jérusalem » (ouvrage dans lequel elle développe le concept de « la banalité du mal ». Il fuit en 1933 l'Allemagne pour gagner la France (parce qu'il est juif), puis part aux USA en 1936. Il revient en Europe et s'installe à Vienne en 1950. Il s'oppose à l'arme atomique. En 1966, il visite Auschwitz et déclare « je viens du lieu où en vérité j'étais destiné à mourir, à être tué et transformé en déchet ».
[...] Non, pour cet auteur le monstrueux n'a pas été un cas unique, mais peut revenir. Il n'est pas révolu. Pour lui, ce n'était même qu'un prélude ; nous marchons vers la catastrophe et une catastrophe à répétition qui s'achèvera sans doute par l'anéantissement de l'humanité par elle-même : c'est-à-dire un globocide Pourquoi une telle pensée ? Et bien l'auteur montre qu'il y a d'abord eu Auschwitz (le génocide qui a fait 6 millions de morts), mais nous n'en sommes pas restés là, les deux bombes nucléaires larguées sur les villes d'Hiroshima et de Nagasaki au Japon illustre également une utilisation de la technique à des fins de destruction humaine. [...]
[...] Insuffisance de la perception, on ne se rend plus compte : notre monde devient obscur. Dans la préface du livre (rédigée par Sabine Cornille et Philippe Ivernel), j'ai trouvé que deux exemples illustraient particulièrement bien cette idée : il s'agit du fait de ne plus faire de distinction entre un pot de confiture et une boîte de cyclon B (le gaz que l'on introduisait dans les chambres à gaz des camps d'extermination), ou bien les centrales nucléaires qui prennent, je cite les auteurs de la préface, l'allure rassurante de tranquilles mosquées Cette incapacité de se représenter le monstrueux elle touche aussi les victimes : ex de la femme enceinte qui demande une voiture d'enfant. [...]
[...] Nous, fils d'Eichmann: lettre ouverte à Klaus Eichmann - Günther Anders Cours : La conscience européenne et le prisme d'Auschwitz I. Petite présentation de l'auteur L'auteur, Günther Anders (de son vrai nom est Gunther Stern). Il est né à Breslau en 1902 et est mort à Vienne en 1992. Il a fait des études de philosophie auprès notamment de Husserl et d'Heidegger au début des années 1920. Il a été marié à la philosophe Hannah Arendt de 1929 à 1936, qui est d'ailleurs l'auteur de Eichmann à Jérusalem (ouvrage dans lequel elle développe le concept de la Banalité du mal Il a fui en 1933 l'Allemagne pour gagner la France (parce qu'il est juif), puis part aux USA en 1936. [...]
[...] Et l'on remarque qu'il y a une évolution dans le ton qu'il emploie face à Klaus Eichmann. - Dans un premier temps, il tente de se mettre à la place du fils du criminel, il comprend que sa position soit difficile à assumer et il pense que Klaus Eichmann ressent une double perte de son père : à travers la mort d'un être cher, mais aussi une mort plus morale (lorsqu'il a appris que son père était un nazi responsable de la mort de millions de personnes et ses actes ont tué l'homme qu'il était et sans doute le respect qu'il pouvait avoir pour lui). [...]
[...] Dans les années 1930 et 1940, il travaille sur un roman les catacombes mulussiennes qui ne sera publié qu'en 1992 : il y décrit un pays irréel, mais où règne le totalitarisme et c'est l'occasion pour lui d'y donné sa vision de l'univers hitlérien. En 1979, il écrit Besuch im Hades (visite dans l'Hadès) dans lequel il défend la série télévisée Holocauste car selon lui et je le cite il est nécessaire de rapetisser la vérité, inconcevable par énormité, de manière à ne pas en demeurer complètement exclu III. Présentation de l'œuvre commentée Sujet et contexte : Ce livre regroupe deux lettres que Günther Anders a écrites en s'adressant symboliquement à Klaus Eichmann. [...]
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