Fiche de lecture, Figures II, Gérard Genette, langage, état poétique
Durant des millénaires, l'opposition se fonde sur le mètre (critère phonique.)
La fin du XIXe, et le début du XXe, marque l'explosion de ce système, qui provient sans doute de l'affaiblissement continu des modes auditifs de la consommation littéraire.
- La poésie antique était chantée (lyrique) et récité (épopée.)
- La lecture personnelle, même était faite à haute voix (Saint‐Augustin affirme que son maître Ambroise fut le premier à lire en silence.) Le Moyen‐Âge revient à la consommation orale. La diffusion du livre l'affaiblit.
La modernité cherche à exploiter toute la page (cf. Mallarmé, Apollinaire.)
Il y a donc glissement du phonique au graphique, et mise en évidence des caractères formels (au sens hjelmslevien) du langage poétique, en ceci qu'ils tiennent à l'articulation du signifiant et du signifié.
Les aspects sémantiques apparaissent donc de plus en plus déterminants.
[...] Mon sens regrette que le discours défaille à exprimer les objets par des touches y répondant en coloris ou en allure, lesquels existent dans l'instrument de la voix, parmi les langages et quelques fois chez un. A côté d'ombre, opaque, 2 èbres se fonce peu ; quelle déception, devant la perversité conférant à jour comme à nuit, contradictoirement, des timbres obscur, là clair. Le souhait d'un terme de splendeur brillant, ou qu'il s'éteigne, inverse ; quant à des alternatives lumineuses simple Seulement, sachons n'existerait pas le vers : lui, philosophiquement rémunère le défaut des langues, complétement supérieur. Mallarmé C'est ce que Saussure appelle l'arbitraire du signe. [...]
[...] Critique Il est trop commode de prendre des auteurs de la seconde moitié du XVIIe. Des auteurs comme Ronsard ou Du Bellay aurait peut-‐être montré un taux de poésie plus élevé que les romantiques. o Cohen justifie son choix par celui de la postérité (pour Racine, Corneille et Molière.) Cependant, le classicisme, qui est historiquement une réaction devient ici une origine. Le «Enfin Malherbe vint qui était l'aveu inconscient d'un passé désavoué devient chez Cohen : au commencement était Malherbe. [...]
[...] Cohen propose l'écart poétique, non comme déviation, mais comme infraction. La poésie, c'est l'anti-‐prose. Un second principe est que l'évolution diachronique va dans la sens d'une poéticité sans cesse croissante, comme de Giotto à Klee. Deux syllogismes, qui se tiennent l'un l'autre, se mettent en place : o La poésie a de plus en plus d'écart, or elle est de plus en plus proche de son essence, donc son essence est l'écart. o La poésie a de plus en plus d'écart, or son écart est l'essence, dont elle est de plus en plus proche de son essence. [...]
[...] La motivation est en fait dans l'attitude de lecture que le poème impose au lecteur, attitude motivante, qui accorde au discours une présence intransitive et d'existence absolue, qu'Éluard nomme l'évidence poétique. o Le langage poétique révèle sa véritable structure, qui est moins une forme particulière, qu'un état que peut atteindre n'importe quel énoncé, pourvu que s'établisse autour de lui cette margé de silence qui l'isole au milieu du parler quotidien. Le style est bien un écart, tandis que la poésie se retire du langage par l'intérieur. Le langage poétique est alors le langage de l'état poétique. [...]
[...] Corneille L'obscure clarté. Rapprocher le signifiant du signifié : Morphologiquement, en modifiant des formes, ou en en créant de nouvelles (voir Fargue et Michaux.) Sémantiquement, où il s'agit de déplacer : substituer au terme propre un autre que l'on détourne de son emploi (la méprise verlainienne.) o Contrairement au trope littéral, le terme figuré est motivé car il est choisi, et car la substitution du terme procède d'un rapport entre deux signifiés (métaphore, synecdoque, etc.) Dire flamme dit que l'amour brûle : motivation du langage et esquive de l'universel reportage. [...]
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