Fiche de lecture sur l'ouvrage L'Amérique en col blanc d'Olivier Zunz. A la fin du XIXème siècle, une profonde mutation de l'économie se met en marche avec l'essor des activités de services. Aux Etats-Unis, les grandes entreprises américaines instaurent une bureaucratie de cadres et d'employés, hommes et femmes, dont les gratte-ciel et les firmes conquérantes sont les principaux symboles. La période qui s'étend de 1870 à 1920 correspond à la révolution managériale aux Etats-Unis. Elle consiste en une parcellisation et une individualisation des tâches, au service de la course aux résultats des entreprises. La nouvelle génération de cadres de la fin du XIXème au début du XXème siècle est pétrie de cette culture de l'entreprise ; il s'agit d'une véritable mécanisation des esprits et des corps avec cependant de nouvelles formes de sociabilité qui se mettent en place au bureau. C'est de l'histoire de ce grand capitalisme que traite Olivier Zunz dans son ouvrage L'Amérique en col blanc, l'invention du tertiaire 1870-1920, paru en 1991.
[...] L'image d'une femme de l'organisation apparaît. Par ailleurs, une séparation visuelle et spatiale prend forme : Les femmes et les hommes ont leur propre uniformes, leur propres salles à manger. De plus, hommes et femmes rentrent dans les immeubles par des portes séparées. Cependant, les gratte-ciels sont davantage des espaces de changement que des lieux de tradition. Des lieux de distraction apparaissent dans les gratte-ciels, comme des salles de danse où hommes et femmes de cols blancs apprennent à se connaître. [...]
[...] Or, bien qu'il y eut une collaboration entre les fermiers et les entreprises, les premiers méprisaient les seconds. Les trusts provoquaient la colère des fermiers. Trouver les territoires où pourraient exister de forts viviers de partenaires et de clients pour les entreprises fut du ressort du commis voyageur. Les commis voyageurs furent les précurseurs des vendeurs salariés des grandes firmes. Ils voyageaient dans tous les Etats à la recherche de clients potentiels. Cependant, ils étaient confrontés à la concurrence de grandes firmes puis à celles des autres commis des grandes firmes. [...]
[...] Peu à peu, ceux-ci perdirent leur prédominance au profit de l'industrialisation du pays. Les rôles sont inversés à la fin du XIX ème siècle, les fabricants à la recherche d'économies d'échelle s'affranchissent du joug des marchands. Certaines fabriquent devinrent même de grandes entreprises comme dans les chemins de fer. La fin du XIX ème siècle voit donc une profonde mutation dans les relations de pouvoir entre les marchands et les propriétaires de grandes firmes. La domination des marchands repose sur l'isolement de leur communauté. [...]
[...] En effet, l'auteur n'a pas brossé tout le champs des exclus des cols blancs. Par ailleurs, ce livre est à mon sens trop idéaliste dans la mesure où les relations entre les managers et les grands patrons ne sont pas représentatives de la réalité. Les historiens ont parlé d'une tradition de système féodal au sein des entreprises américaines. Cet argument est défendu par Corey Robin dans son livre La peur, histoire d'une idée politique paru récemment. [...]
[...] Pour Olivier Zunz, ils ont joué un rôle important dans la promotion d'une nouvelle culture de travail, ont exporté la révolution managériale dans les secteurs-clés de la société. La méthode de l'auteur est originale, il étudie les groupes qui ont fait l'histoire sociale américaine, au travers de biographies collectives établies à partie des registres du personnel de grandes entreprises. Le livre de l'auteur se structure en 7 parties, les premières ayant une approche plutôt économiques, et les dernières une dimension à dominante sociologique. [...]
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