Fiche de lecture sur le Discours de la Servitude Volontaire de La Boétie. Écrit entre 1546 et 1548, le Discours de la Servitude Volontaire s'inscrit dans le courant humaniste de l'époque. On y retrouve l'idéal d'entente entre les peuples, reposant sur la tolérance et la liberté. La situation politique qui présente la même acuité que la Réforme protestante est le ferment de la présente réflexion, elle-même héritière d'un renouveau de la philosophie politique. Le Discours de la Servitude Volontaire est une réponse au Prince de Machiavel et à Utopia de Thomas More.
[...] Cela nécessite une certaine éducation, qui n'est souvent pas accessible à la plupart. Et que peut être un soulèvement d'un peuple asservi s'il n'a pas à proposer un système viable pour le remplacer. Caractéristique de l'idéalisme humaniste, la pensée de La Boétie suppose une histoire produite par la seule intention des hommes sans voir que la politique a aussi son autonomie et sa spécificité. L'homme a les moyens de se sortir de l'état de torpeur dans lequel une minorité l'y a plongé ! [...]
[...] Le Discours de la Servitude volontaire est en effet une réponse au Prince de Machiavel et Utopia de Thomas More. * En 1546-48, si François Ier et de Henri II apparaissent davantage comme les rois lettrés et artistes de la Renaissance, on oublie cependant qu'ils jettent les bases de l'absolutisme royal. Louis XII avait laissé une France en bonne santé économique avec une monarchie au pouvoir renforcée sur le pouvoir des féodaux. François Ier, déjà, instaure une logique de cour domestiquée, au travers du cérémonial bourguignon, ancêtre de l'étiquette sous Louis XIV, emprunté à son rival de l'époque : Charles QUINT. [...]
[...] * La Réforme est le contraste de l'Europe humaniste : c'est un véritable bain de sang qui se profile. Les Protestants sont persécutés partout : l'affaire des Placards déclenche les dures répressions contre les Huguenots ; Henri VIII, excommunié par l'Église papale crée son église anglicane schismatique et C.Quint ne digère pas la dramatique paix d'Augsbourg entre prince protestants et princes catholiques dans le SERG. C'est d'ailleurs en pleine guerre de religion, après les sanguinaires massacres de la St Barthélemy (1572) que l'œuvre est publiée en France. [...]
[...] Enfin, la conquête du nouveau Monde, l'extermination des Indiens ou leur exploitation dans des conditions affreuses finit de le convaincre de la nécessité de condamner ce mode de gouvernement et de s'interroger sur la servitude que présentent les individus devant ces tyrans des temps modernes. L'intérêt de cette œuvre, en plus de retracer les errements de son temps, réside dans sa dimension actuelle, presque atemporelle. C'est pourquoi j'ai tenté, au meilleur de mes moyens, d'actualiser les exemples, afin de montrer que nous aussi, nous nous sommes volontairement jetés dans la servitude. III] L'apport conceptuel Pour La Boétie, il ne peut exister de tyrannie sans assentiment du peuple. De ce point de vue, la servitude est donc par essence volontaire. [...]
[...] (Quels sont les ressorts de la tyrannie * La première raison réside dans l'habitude. L'homme qui connaît la liberté n'y renonce que contraint et forcé. Mais on s'habitue à la servitude et ceux qui n'ont jamais connu la liberté servent sans regret et font volontairement ce que leurs pères n'auraient fait que par contrainte Rousseau reprend à son compte dans le Contrat Social cette explication. L'esclavage moderne en se justifie que parce que l'habitude de leur condition les a privé de la volonté de devenir libre. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture