Gargantua est une œuvre écrite par Alcofribas Nasier, de son vrai nom François Rabelais, paru en 1542. Il s'est caché sous ce nom anonyme de tous pour se protéger de la censure. De plus, cette personne inventée de toutes pièces est annoncée comme mort. Rabelais est un humaniste, ayant vécu un certain temps dans une abbaye. Les humanistes aspirent à bien faire l'homme en toute liberté, d'où pour eux la lecture active et critique des textes anciens. Ainsi Rabelais dans le prologue de son second roman invite son lecteur, à l'instar des disciples de Socrate « laids de corps, mais de divin savoir », à lire dans un esprit attentif et ouvert son roman apparemment léger et comique. Un prologue est un avant-propos, la première partie d'une œuvre littéraire servant généralement à situer les personnages et l'action. Le prologue de Gargantua est original par ses différentes fonctions. Bien sûr, il a la visée informative renseignant le lecteur du principal propos du texte, mais il en a des autres moins courants dans un prologue. Dans ce prologue, Rabelais donne aussi un mode d'emploi à l'adresse des lecteurs pour pouvoir lire Gargantua, mais aussi diffuse les idéaux de l'Humanisme. Nous verrons comment à travers une construction rigoureuse, Rabelais dresse le portrait du lecteur idéal et diffuse les idéaux humanistes en utilisant un registre burlesque.
[...] La substantifique moelle est la récompense. Il promet à son lecteur d'extraordinaires révélations et une obtention de la virtuosité. Ce prologue a une dernière fonction : celle de diffuser les idéaux humanistes. Pour commencer, le prologue de Gargantua est atteint d'un retour à l'Antiquité. En effet, Rabelais fait beaucoup référence à des personnages antiques et leur œuvre ou bien discours comme par exemple Platon et son discours Le Banquet Socrate, Alcibiade ou bien même Homère. [...]
[...] Il passe d'un sujet à un autre sans vraiment d'explications logiques et véritables. Rabelais utilise beaucoup de métaphores appelantes à l'humour. Par exemple, Rabelais compare le lecteur à un chien rongeant son os pour trouver la substantifique moelle c'est-à-dire ce qu'il y a de meilleur, de plus précieux ou de plus profond, le sens caché des choses. La substantifique moelle y est ici une métaphore qui désigne ce que le lecteur actif doit extraire ou comprendre dans le texte qu'il lit, ce qu'il peut découvrir entre les lignes, le sens parfois caché du texte. [...]
[...] Fiche de lecture : Gargantua Gargantua est une œuvre écrite par Alcofribas Nasier, de son vrai nom François Rabelais, paru en 1542. Il s'est caché sous ce nom anonyme de tous pour se protéger de la censure. De plus, cette personne inventée de toutes pièces est annoncée comme mort. Rabelais est un humaniste, ayant vécu un certain temps dans une abbaye. Les humanistes aspirent à bien faire l'homme en toute liberté, d'où pour eux la lecture active et critique des textes anciens. [...]
[...] En effet, Rabelais dans son prologue utilise beaucoup le lexique du vin et de l'alimentation, par exemple : buveurs «bouteille au tire-bouchon os à moelle nourriture boire vin plus friand huile fromage blanc et boire à ma santé La nourriture et la boisson sont des réels moyens de comédie et de burlesque pour Rabelais, il va jusqu'à inventer des titres de livre comme Des Pois au Lard Il utilise de nombreux procédés pour mettre en place une dimension comique dans son texte par exemple l'énumération des animaux imaginaires peints sur les boites, qu'il qualifie de figures amusantes et frivoles par exemple des figures comme des harpies, satyres, oisons bridés, lièvres cornus, canes bâtées, boucs volants, cerfs attelés qui selon lui ont été inventé pour inciter les gens à rire Il énumère aussi un physique peu engageant, celui de Socrate : le nez pointu, le regard d'un taureau, le visage d'un fou, ingénu dans ses mœurs, rustiques-en son vêtement et le compare aux qualités intérieures de celui-ci : une intelligence plus qu'humaine, une force d'âme prodigieuse, un invincible courage, une sobriété sans égale Socrate est même comparé à une pelure d'oignon tant qu'il est décrit comme laid et ridicule, alors qu'il est décrit quelques lignes après comme un homme à suivre tant il a de qualités recommandables et appréciables. Il met en scène une pelure d'oignon pour faire réfléchir le lecteur. Toutes ces figures de style sont emboitées sans liens logiques de la part de Rabelais. [...]
[...] C'est pour cela que Rabelais donne, par le biais de ce prologue, un mode d'emploi de lecture pour lire Gargantua. Le prologue est en contradiction avec le dizain introductif Aux lecteurs dans lequel l'auteur demande au lecteur compréhensif de ne pas interpréter de façon négative et de chercher avant tout à se perfectionner dans le domaine du rire parce que " rire est le propre de l'homme ".En effet, Rabelais veut que ses lecteurs sachent comment lire et comprendre son œuvre, il ne veut pas qu'ils trouvent en Gargantua que l'aspect comique, mais aussi l'aspect humaniste, l'aspect sérieux. [...]
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