Fiche de lecture sur l'ouvrage de Raoul Girardet : Mythes et Mythologies politiques. L'auteur s'attache à transcender l'opposition entre sphère réelle (techniques et outils politiques) et sphère imaginaire (mythes politiques).
[...] Il est jeune et prône l'action immédiate. C'est le héros de la jeunesse et du mouvement. C'est par exemple le jeune Bonaparte. Le 3ème modèle est celui du législateur, qui se projette dans la durée. Il pose les règles de la vie collective de demain en faisant des lois. Enfin, le dernier modèle est celui de Moïse le prophète. Il est porté par une impulsion sacrée ; on assiste à un processus d'identification d'un destin individuel et d'un destin collectif. [...]
[...] Par ailleurs, l'accent est mis sur la personnalité du héros. Le mythe garde l'empreinte du personnage. Il garde aussi l'empreinte du cadre spatio- temporel. En outre, Raoul Girardet fait un parallèle intéressant entre les crises de légitimité du chef de l'Etat (dues aux changements réguliers de systèmes politiques ces deux derniers siècles) et l'appel au Sauveur. Le Sauveur apparaît alors comme le substitut de l'autorité paternelle, ou bien comme un meneur de bande qui ramène une nouvelle identité. Quelque soit la figure du Sauveur, il est un agent de socialisation des âmes (Maurice Barrès), et inspire la dévotion, la soumission, l'enthousiasme ; il structure la vie collective. [...]
[...] Apparaît là une dimension explicative du mythe de l'Age d'Or : la peur de la modernité. Il y a une véritable angoisse du changement, alors on préfère se tourner vers l'arrière. L'espérance d'un possible retour en arrière, d'un recommencement, subsiste. L'Unité Dans l'histoire politique on peut tracer une ligne de partage entre : d'un côté la valorisation de l'individu, la libre disposition, l'acceptation de différences et de conflits au sein de la société ; et de l'autre côté, la volonté de rassembler et de fondre la société en une masse homogène et cohérente, en se basant sur de grandes exaltations collectives. [...]
[...] Plus précisément, l'auteur veut préciser les rapports entre histoire et analyse mythologique. Il veut montrer en quoi les deux disciplines se complètent, s'enrichissent mutuellement : les grandes constructions mythologiques expliquent certains enchaînements d'évènements politiques, mais en même temps ces derniers ne peuvent être considérés sans leur spécificité de lieu et d'époque. Girardet choisit de positionner son analyse sur les 3 derniers siècles en Europe, pour assurer une certaine cohérence des constructions mythologiques. On l'aura compris, l'objet de l'ouvrage est, comme il le souligne lui-même, de transcender l'opposition entre le rationnel et l'imaginaire En mettant en relief les interrelations entre réel et imaginaire, il relativise le rôle de l'historien : ce dernier veut comprendre le déroulement de l'aventure humaine, mais sans connaissance de l'émotion qui a guidé les hommes, les a mobilisé, et les a fait agir. [...]
[...] Raoul Girardet met donc en avant la fonction sociale du mythe, qui peut paraître paradoxale. Mais, par les réponses qu'il apporte, l'anxiété qu'il évite, il est profitable à la société. Au fond, le mythe du complot pourrait être analysé comme le fruit d'une société paranoïaque, qui se sent menacée par la modernité. Bref, il serait l'expression d'un malaise social, d'angoisses enfouies, ou justement de désirs inassouvis : le rôle d'acteur déterminant dans l'instauration d'un ordre nouveau. Le sauveur Pour illustrer l'image du sauveur Girardet prend 2 exemples : Antoine Pinay, le héros de la normalité et Tête d'or héros d'exception L'auteur s'attache ensuite à distinguer 4 modèles de sauveurs. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture