Fiche de lecture lettre d'une Inconnue Stefan Sweig - Sweig - Stefan Sweig - Lettre à une inconnue
Un écrivain célèbre reçoit à son retour d'une excursion de trois jours dans la montagne une lettre d'une inconnue.
Elle habitait avec sa mère dans un petit appartement à vienne. Un jour leurs voisins déménagent et un écrivain prend l'appartement, la jeune fille est alors âgée de 13 ans. Elle admire les affaires que l'on apporte dans l'appartement voisin : les nombreux livres couverts de dorure, les chandeliers, les meubles... Elle attend en bas de l'immeuble et l'épie plusieurs années. Elle remarque de nombreuses femmes très élégantes qui rendent visite à l'écrivain.
Puis la mère rencontre un viennois avec qui elle part vivre à Innsbruck, elle déménage donc avec sa fille. Celle-ci ne cesse de penser à lui.
A 18 ans elle quitte Innsbruck pour retourner dans sa ville natale ; l'écrivain vit toujours à la même adresse. Elle parvient à rencontrer l'écrivain qui ne la reconnaît pas ; elle passe 3 nuits avec lui et tombe enceinte.Puis elle attend que l'écrivain la contacte ce qu'il ne fait pas, alors, comme elle veut élever son enfant dans les meilleurs conditions possibles, elle sort avec des hommes riches qui tombent amoureux d'elle. Mais elle refuse leurs demandes en mariages, car elle aime toujours cet homme sans coeur, qui l'a si rapidement oubliée.
Elle va élever son fils sans même que l'auteur sache que c'est aussi le sien. Cependant l'enfant meurt de la grippe et l'inconnue sait qu'elle ne pourra pas survivre à cela, elle adresse une lettre à l'auteur pour lui révéler comment, sans qu'il en ait jamais rien su, elle a consacré et brûlé sa vie à son amour pour lui.
[...] 106) Le livre fait naitre le rêve, le rêve d'un amour aussi passionnel même s'il est destructeur. Le lecteur va aussi se retrouver dans l'histoire par le biais de l'amour adolescent soumis aux excès enfantin. Et si, cette inconnue, c'était lui, Zweig, sa lettre une déclaration d'amour à une Europe tant admirée, tant aimée, mais indifférente à ses rêves humanistes d'unification pacifiée . Cet enfant mort, ce projet qui lui tenait tant à coeur, au point qu'en exil il s'en est tué. [...]
[...] La passion est plus forte que la raison. L'amour qui ne peut être partagé et qui s'acharne a rester peut détruire l'être lui même. Plus rien ne compte pour elle autre que d'être aimée en retour. L'amour devient une folie, une obsession. C'est une passion enfantine qui perdure qui laisse à penser que le passage à l'âge adulte ne met pas forcement un terme au excès enfantins. Ce n'est pas parce que l'on grandit que l'on devient un adulte rationnel. Cet amour est aussi obsessionnel. [...]
[...] Mais avant tout, cette femme est une inconnue pour elle même . Ne pas se connaître, l'amène à ne pas être reconnu. Elle n'est connu ni de son lecteur, ni de son amant, ni de ses amis et encore moins d'elle même. D'ailleurs, même la lettre que l'on pourrait penser comme un aveu de son existence n'en n'est qu'un demi, puisque la lettre n'est pas signée. Le besoin de s'épancher face à la mort, face à sa mort prochaine, face à la mort de leur enfant est la cause de cette lettre. [...]
[...] 79) Transposition de l'amour inaccessible sur l'enfant. C'est une thématique commune à beaucoup de couple, la mère va souvent transposer l'amour pour son conjoint sur son enfant ce qui pose certaines difficultés à la naissance d'un enfant. La femme avoue elle même voir en son enfant l'image de son père. En lui offrant son sacrifice comme preuve de son amour, l'inconnue, feignant de le culpabiliser par instant, se ravise et absout l' « Ecrivain » de sa légèreté, de son inconsistance, de son absence totale de sensibilité. [...]
[...] Alors en plus de ces roses, elle lui envoie ses lettres avant d'en finir avec la vie. Lourde de son impuissance et de ses désirs, elle veut seulement laisser une trace et elle réussit. L'homme aimé découvre alors qu'il existait une femme qui l'aimait au-delà du raisonnable et qui restera douceur lointaine, simple passagère, légère et éphémère comme un bouquet de fleurs qui fane mais reste présence au-delà de l'absence : « ( ) il sentit qu'il y avait là un immortel amour : au plus profond de son âme, quelque chose s'épanouit, et il pensa à l'amante invisible aussi immatériellement et aussi passionnément qu'à une musique lointaine. [...]
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