Généralement, le jeu est décrit comme une activité amusante, non sérieuse, faite pour le plaisir et non pour l'utilité. Et pourtant, de nombreux chercheurs se sont penchés plus en détail sur le jeu, notamment Roger Caillois qui tente dans son ouvrage d'en donner une définition et de montrer le lien entre les jeux et la culture. Pour cela, il se propose de faire un recensement et une classification des jeux existants ...
[...] Par ailleurs, l'apparition de règles, l'arbitrage, et le contrôle de soi dans les exercices où se libèrent les affects et les pulsions, est ce qui permettra, entre autre, à Norbert Elias et Eric Dunning, dans leur livre Sport et civilisation, la violence maîtrisée (1994), de différencier les jeux anciens du sport moderne (théorie que reprend aussi Georges Vigarello dans son ouvrage Du jeu ancien au show sportif. La naissance d'un mythe, 1999). L'agôn et l'alea constituent donc les principes complémentaires d'un autre type de société en créant le droit, l'extase et la pantomime. Mais est-ce que la mimicry et l'ilinx ont complètement disparu ? En fait, Roger Caillois explique qu'ils existent toujours mais on qu'ils ont été dissociés. [...]
[...] La fonction essentielle du jeu apparaît alors dans la réduction des tensions nées de l'impossibilité de réaliser ses désirs. L'historien néerlandais Johan Huizinga (1872-1945), quant à lui, va considérer le jeu comme fondement de la culture. Il affirme qu'il est à l'origine de toutes les institutions sociales, pouvoir politique, guerre, commerce, dont il met en lumière l'élément ludique. Roger Caillois va prendre pour point de départ le travail de Johan Huizinga qui a donc analysé plusieurs caractères fondamentaux du jeu et qui a montré l'importance de celui-ci dans le développement de la civilisation. Dans son livre Homo Ludens. [...]
[...] Mais c'est une définition trop limitée selon Roger Caillois, car elle exclut certains jeux qui ont une grande influence dans l'économie et la vie quotidienne des différents peuples (comme les paris ou les jeux de hasard). Il va donc définir le jeu comme étant une activité : libre, où l'activité doit être choisie pour conserver son caractère ludique ; séparée, avec des limites de temps et d'espace ; incertaine, puisque l'issue n'est pas connue d'avance ; improductive, car elle ne produit ni biens ni richesse ; réglée, car soumise à des conventions et enfin, fictive, parce qu'elle est accompagnée d'une conscience spécifique de réalité seconde ou de franche irréalité par rapport à la vie courante (page 43). [...]
[...] Chez certaines populations où le travail ne régit pas l'ensemble de l'existence quotidienne, il est fréquent que les jeux de hasard acquièrent une importance culturelle, et on pourrait qualifier ces sociétés de "sociétés intermédiaires" (page 281), c'est à dire, se positionnant entre les sociétés dites à "tohu-bohu" et les "sociétés à comptabilité". Le jeu est donc un phénomène total, il a été étudié par beaucoup de disciplines et il intéresse l'ensemble des activités humaines. On voit dans Les jeux et les hommes que le jeu permet de découvrir des principes qui correspondent à ceux des développements des civilisations. [...]
[...] Etapes principales, progression du raisonnement Roger Caillois introduit la notion de jeu en expliquant qu'elle est assez complexe à définir. En effet, il existe une très grande diversité de jeux qui recouvre, par ailleurs, des sens différents puisqu'on parle aussi bien d'un jeu de carte, que d'un jeu d'acteur ou encore de l'expression "avoir un beau jeu". Le jeu implique donc des notions implicites mais il reste, selon Roger Caillois, un ressort primordial de civilisation (page 11) puisque les jeux de compétition ont abouti aux sports, les jeux d'imitation ont préfiguré les actes de spectacle et les jeux de hasard ont été à l'origine de certains développement mathématiques. [...]
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