[...] L'enquête a donné lieu à 302 heures d'observation dans trois classes maternelles, deux classes élémentaires et une classe de perfectionnement.
Dans le groupe classe, les chercheurs veulent voir les interactions agressives.
Il y a « contingence des lieux » c'est-à-dire que les caractéristiques des lieux d'observation varient : l'âge, les règles de classe qui instaurent le cadrage social (et donc influence les conduites de violence), l'échantillon d'enfants, la personnalité de l'enseignant (notamment la manière dont il conçoit son rôle dans le traitement de l'agression).
[...] Au départ, l'étude portait sur des enfants dont le développement personnel ou intellectuel était gravement perturbé. Les chercheurs avaient opéré ce choix car les conduites agressives chez ces enfants sont fréquentes, parfois graves et marquées d'angoisse. Cela a permis de comprendre que l'agression est une forme de communication. Comme toute communication, il y a l'expression d'un message dedans. Ici il s'agit d'un appel au secours. Cependant, ce premier constat centre l'étude sur la dimension individuelle de l'individu. Or l'étude ne souhaitait pas s'arrêter à l'individu isolé, elle souhaitait prendre en compte l'interaction.
[...] ? L'agression physique donnée comme jeu est faible chez les petits puis augmente jusqu'à 5-6 ans et se stabilise. Les enfants font semblant de transposer, symboliquement, c'est une communication réglée. Les objectifs sont différents en fonction de la nature de l'agression : soit on veut obtenir la soumission soit on veut convier à un jeu. On a aussi un ensemble d'attitudes, de conduites, qui visent la domination, la position de rivalité, la compétition, voir rendre autrui objet, passif, manipulé. Cela se constate à travers les vols, les destructions (bien que plus rare).
Les agressions physiques sont majoritaires et diminuent en grandissant mais reste majoritaires chez les filles. Augmentent aussi les agressions verbales. (...)
[...] Au final, soixante-six modalités d'interactions agressives sont répertoriées. Pour réaliser ces grilles ils ont écrit des séquences découpées en étapes notées par S + V + cplmt. Volume et durée des agressions, natures des agressions et des réponses, objectifs, particularités. Côté agresseur : Par la suite ils ont cherché à connaître le volume d'interactions agressives. Leurs résultats montrent que c'est en petite section qu'il y a le plus de violence car c'est la première exposition à la vie collective, aux règles à intégrer ; il y a une agression par minute. [...]
[...] Durant ce mois, il y a eu une augmentation des défis et de la soumission dû à l'instauration de nouvelles règles et au fait qu'il y avait plus de pression avec cette institutrice. Ce climat a aussi augmenté les interactions agressives entre enfants. Ensuite il y a des facteurs propres à la personnalité de l'agresseur et la personnalité de la victime, la relation entre les deux. Tout cela va définir une intention et un sens de l'agression qui est finalement très peu interrogé dans les recherches actuelles. C'est aussi parce que c'est difficile du fait du nombre d'agressions et de sa complexité. [...]
[...] La violence, une interaction normée entre agresseur et agressé. Par conséquent à ce stade de l'enquête, le champ sociologique a fait son entrée. C'est à ce moment de l'enquête que les chercheurs ont alors orienté les observations vers des enfants âgés entre trois et neuf ans, ne présentant aucun handicap. L'interaction ici se déroule entre un agresseur qui a l'intention d'agresser et une victime qui a été désignée. Il faut s'agir de deux élèves mais aussi d'un élève et d'un adulte ou d'un élève face à une institution. [...]
[...] Durant les observations, deux problèmes ont été rencontré. Tout d'abord l'influence de l'observation sur un sujet aussi sensible que la violence. Le fait d'être observé peut bien sûr faire que les conduites de violence vont être réprimées par les acteurs. Notamment, l'enseignant connait l'objectif du chercheur il peut donc être influencé dans sa pratique. Pour contrer ce problème, l'observation a été volontairement longue afin d'habituer les enquêtés à ce procédé. Ensuite il a été compliqué de trouver une définition satisfaisante et complète des conduites agressives. [...]
[...] Perron R., Desjeux D., Mathon T., Mises R., Les interactions agressives chez l'enfant. Étude par observation directe dans différents groupes de vie Enfance, T.33 pp157-178. Sommaire La problématique Les champs disciplinaires de l'enquête Méthodologie de l'enquête Les problèmes rencontrés L'hypothèse de départ Résultats de l'enquête La violence comme communication La violence, une interaction normée entre agresseur et agressé Grilles d'agressions et de réponses aux agressions Volume et durée des agressions, natures des agressions et des réponses, objectifs, particularités Facteurs qui influencent la violence La problématique Les auteurs interrogent les conduites agressives des enfants, leur fréquence et leur facteur d'influence ainsi que leur rôle. [...]
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