Dans son livre Histoire des pratiques de santé, Georges VIGARELLO raconte comment au fil du temps, nos prédécesseurs ont tenté de prévoir et d'éviter les risques d'altération de leur corps. Dans le cinquième chapitre, intitulé "Mieux-être ?" , il réfléchit sur le XXème siècle.
"MIEUX ETRE ?"
Le sida, la prévention, la responsabilité
Dès le début de l'infection par le virus du SIDA, les gros titres des médias font des comparaisons irraisonnées avec des fléaux majeurs disparus (la peste...). Bien installées dans leurs certitudes techniques, dans un certain confort sanitaire, les citoyens vivent l'irruption d'une maladie infectieuse épidémique comme un traumatisme. Beaucoup soupçonnent un risque de contagiosité élevée, diffus. Les responsables politiques s'alarment d'un possible effondrement de la société ; mais s'installe enfin une réflexion chez les journalistes et hommes publiques pour arrêter cette panique générale tout en mobilisant citoyens, médecins, scientifiques... Ce moment est vécu comme un nouveau défi à relever.
[...] Des « catastrophes » sanitaires à l'imbroglio judiciaire
Avec le sang contaminé, on a assisté à une affaire judiciaire jusqu'ici inconnue. Procès multiples sans fins, ministres sur le banc des accusés, modification des charges au fur et à mesure des découvertes scientifiques... Il fallait satisfaire la soif de justice et de réparation des victimes et du peuple en général. Chacun refusait la fatalité, la prise de risque mesuré, tous se sentaient victimes. A risque nouveau s'est imposée l'installation de nouvelles institutions pour gérer le sanitaire (Haut comité de la santé publique...) et la définition claire de la responsabilité de l'homme politique dans ces actes politiques.
[...] L'entrée du sanitaire dans la société de consommation
Des médias traitant des problèmes de santé se sont développés, avec pour objectif, de faire des bons tirages et d'enrichir leur annonceur. Le marketing (qui a pour but de créer encore d'autres besoins) entre en scène. Cheveux gras et cancer sont traités tout aussi sérieusement. La bulle santé enfle avec le traitement des problèmes de couples, la timidité, la solitude... On veut éviter la maladie mais en plus avoir un bien-être. Cette société de consommation sanitaire crée bien sûr des frustrations qui rendent le citoyen malheureux. Tous doivent se réaliser à tous les moments de leur vie, mission impossible et douloureuse (...)
[...] Dans le livre, Vigarello n'insiste pas assez sur le rôle des associations dont les actions ont été capitales (protection des malades, développement des traitements). Les politiques se sont aussi laissés d'abord dominés par la peur, beaucoup redoutant l'effondrement de la société. Puis assez vite, ils ont repris les choses en main en organisant avec pragmatisme le dépistage, l'information, la recherche scientifique, sans culpabiliser le malade. Le poids du passé est encore plus catastrophique en Afrique dans un contexte économique dramatique. Finalement, nos démocraties modernes ont bien géré le choc. [...]
[...] Décision intelligente, unifiée, pragmatique pour que l'enfant mange équilibré. Par contre, une mesure discutable a été votée : le principe constitutionnel de précaution qui avec la volonté de prévenir tous les risques met un frein à la recherche. Le parlement qui fixe les dépenses de santé de la sécurité sociale a favorisé des mesures pour limiter les dépenses inutiles. L'application des bonnes pratiques par les médecins n'est pas une réussite (mauvaise volonté, exigence du malade, peur des procès, filaire de soins inexistante). [...]
[...] Dans le traitement du thème du déficit de la sécurité sociale (beaucoup plus important encore depuis la sortie du libre en 1999), Vigarello parle peu du gigantesque problème de l'augmentation du nombre des personnes âgées, de l'explosion du secteur II, des déserts médicaux BIBLIOGRAPHIE Source littéraire Jean KERVASDOUE DE, La peur est au-dessus de nos moyens, Plon Source cinématographique Jean Marie COLOMBANI et Jean-Marie LE PEN, L'Heure de Vérité mai 1987. [...]
[...] Depuis 1996, le parlement fixe annuellement les dépenses de santé en fonction notamment du PIB. Des moyens de maîtriser les dépenses de santé qui privilégient les bonnes pratiques ont été mis en place. Les résultats comptables sont négligeables : les règles préconisées n'ont pas été appliquées, les mauvaises habitudes des médecins ont perduré et surtout il n'y a pas eu de mise en place d'un vrai parcours de soin, et enfin les usagers n'ont peu être responsabilisés. La santé en France coûte trop chère pour le budget national. [...]
[...] L'entrée du sanitaire dans la société de consommation Des médias traitant des problèmes de santé se sont développés, avec pour objectif, de faire des bons tirages et d'enrichir leur annonceur. Le marketing (qui a pour but de créer encore d'autres besoins) entre en scène. Cheveux gras et cancer sont traités tout aussi sérieusement. La bulle santé enfle avec le traitement des problèmes de couples, la timidité, la solitude On veut éviter la maladie mais en plus avoir un bien-être. Cette société de consommation sanitaire crée bien sûr des frustrations qui rendent le citoyen malheureux. [...]
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