Cet essai intitulé L'école des chances écrit par F.Dubet nous fait réfléchir sur la question : ?Qu'est-ce qu'une école juste ?. Dans ce livre, l'auteur ne cherche pas à créer une école parfaite mais il milite pour un système éducatif moins inégalitaire. Dubet se place ici du point de vue des vaincus afin de nous faire comprendre que leur sort n'est pas si juste que cela.
[...] Dubet nous explique alors qu'un : “système moins complexe et distinguant mieux la certification finale et le droit d'entrer dans d'autres formations aurait toutes chances d'être moins inégalitaire.” Après avoir étudié le principe d'égalité distributive des chances, on verra qu'il faut aussi s'interroger sur la question de la culture commune, des biens scolaires et de l'éducation Mettre en place l'égalité sociale des chances. L'égalité sociale des chances vise à annuler les inégalités sociales sur les inégalités scolaires en mettant en place une culture commune. On s'interroge sur la base de connaissances que doivent posséder les élèves pour être égaux. La III ème République avait défini l'école obligatoire en termes de culture scolaire commune. [...]
[...] Une des propositions de Dubet est donc de “revoir la carte scolaire ou de la lever pour que les riches ne soient pas les seuls à tricher.” De plus, nous pouvons souligner que les élèves défavorisés sont regroupés dans des classes appelées “ghettos scolaires” et ces établissements “n'ont toujours pas atteint l'égalité des moyens.” Donc pour que les niveaux des élèves soient plus égaux, Dubet pense qu'il “n'est sans doute pas souhaitable d'établir des quotas de places scolaires réservées à des individus définis par leur appartenance à un groupe ou à une minorité.” Pour l'auteur un des concepts fondamentaux est de pratiquer discrimination positive” tournée vers les individus et non plus vers les groupes. Dubet montre que les inégalités sociales sont directement liées à chaque individu. Nous devons donc cibler une aide discriminante là où se manifestent à la fois un mérite, un projet et des handicaps. Par ailleurs, le renforcement de l'offre scolaire et la discrimination positive doivent être accompagnés “d'une politique agissant plus nettement sur les acteurs afin d'accroitre leur mobilisation et leur information.” Tous les parents pourraient alors avoir les compétences pour utiliser l'offre scolaire ce qui diminuerait les inégalités. [...]
[...] La fiction de l'égalité des chances renforce le sentiment de culpabilité des perdants due à leur échec. Cela les mène à une perte d'estime de soi et un sentiment de défaite profond qui ressort soit par la dépression soit par un rejet total de l'école et une agression envers leurs enseignements et envers les bons élèves car comme l'explique Dubet : l'école méritocratique est cruelle aux vaincus, c'est aussi parce qu'elle ne protège pas du mépris des vainqueurs.” Parallèlement à cela, Dubet montre que l'école est injuste envers les vaincus car elle les dirige souvent vers des filières professionnelles et donc des études courtes et moins rentables. [...]
[...] Dubet parle donc de l'égalité individuelle des chances comme un principe essayant de combattre les inégalités sociales découlant de la hiérarchie des diplômes. Pour l'auteur, “l'école produit un bien éducatif particulier qui est la formation des individus comme sujets capables de maitriser leurs vies, de construire leurs capacités subjectives de confiance en soi et de confiance en autrui.” L'école doit donc s'occuper mieux du sort des vaincus pour pas qu'ils ne sortent du système éducatif avec un sentiment de défaite mais surtout elle doit “fournir des connaissances utiles à l'intégration sociale des individus et à la construction de citoyen d'une société démocratique et solidaire.” Une question se pose donc face à ces inégalités, savoir si la sphère scolaire doit entrainer autant de conséquences et d'inégalités dans la sphère professionnelle car aujourd'hui l'absence de qualifications scolaires est considérée comme un handicap lourd entrainant souvent une exclusion sociale. [...]
[...] Cependant, le choix n'étant pas seulement technique et pédagogique mais aussi moral et politique, cela sera donc conflictuel et difficile à réaliser. Après le problème de la culture commune nous allons nous interroger sur celui des inégalités découlant de la hiérarchie des diplômes Mettre en place une égalité individuelle des chances. L'école est considérée comme juste si tous les élèves peuvent prétendre être égaux dans la sphère scolaire et par la suite avoir les mêmes chances dans la sphère professionnelle. [...]
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