Dom Juan est à la fois en fuite et en chasse. Il vient d'abandonner la dernière de ses épouses, Elvire, qu'il avait pourtant eu du mal à enlever de son couvent. C'est que la conquête (difficile) seule l'intéresse, comme il l'explique à son valet Sganarelle. Le voici libre de poursuivre une nouvelle proie. Elvire cependant survient, qui lui demande des comptes: Dom Juan, embarrassé, se réfugie dans une imprudente hypocrisie qui lui attirera la colère des frères d'Elvire.
[...] Il repousse toutes les injonctions d'une religion, proche du jansénisme, qui veut le contraindre à faire amende honorable, à demander pardon, à se repentir. Dom Juan ne peut échapper à sa condition humaine ; mais il peut se révolter, se montrer avec le visage romantique de l'anarchiste qui défie les gens de pouvoir, les puissants, ceux qui écrasent les petites gens. Il n'aura aucune pitié envers ceux qu'il trouvera sur son chemin et qui ne pourront pas prouver leur prétendu pouvoir. [...]
[...] Sganarelle à aussi le rôle de ramener à la raison son maître, de lui ouvrir les yeux. D'ailleurs, en étudiant l'étymologie de son nom, on s'aperçoit qu'il vient de sgannare, ouvrir les yeux, dessiller C'est d'ailleurs lui qui voit le premier les signes de la Statue où le changement de figure du Spectre annonçant sa perte. Mais son maître préfère des explications rigoureusement scientifiques et contrecarre les superstitions et la naïveté de Sganarelle par des explications rationnelles, ignorant ainsi les avertissements du monde qui l'entoure. [...]
[...] Mais les importuns se succèdent: M. Dimanche, le créancier, dont il se débarrasse avec de belles paroles; Dom Louis, le père de Dom Juan, et Elvire, tous n'aspirant qu'au changement du comportement de Dom Juan. Mais ce dernier songe surtout à passer à table. Il avait cependant oublié son convive, la statue du Commandeur, qui ne manque pas le rendez-vous et invite Dom Juan à souper pour le lendemain. Acte V : Coup de théâtre: le libertin s'est mué en dévot. [...]
[...] L'édition La Grange de 1682 est triplement modifié: par Molière lui-même (qui a amputé la scène du Pauvre), par La Grange puis par la censure. Une édition faite à Amsterdam en 1683 rétablit les passages supprimés: elle sombre tout de suite dans l'oubli. Ce n'est qu'en 1819, avec l'édition Auger, que le texte authentique est effectivement porté à la connaissance du public. Il faut attendre 1841 pour que renaisse, sur les planches de l'Odéon, le véritable Dom Juan. Mais un siècle sera encore nécessaire pour que Louis Jouvet, en 1947, lui confère toute sa dimension de chef-d'œuvre sur la scène du théâtre de l'Athénée. [...]
[...] Les jeunes filles contraintes sont poussées au bord du suicide. Pour cet auteur, le mariage réussi est celui qui apporte le bonheur, c'est à dire la liberté à deux. VI. Opinion personnelle Je trouve que cette pièce décrit les avatars héroïco-amoureux d'un Dom Juan qui prétend vivre comme un nouvel Alexandre le Grand dans sa frénésie de conquêtes à travers le monde. Dom Juan à l'apogée de son art à l'accomplissement de sa philosophie devient au fil du texte le chasseur réduit au rôle de gibier. [...]
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