Simone de Beauvoir, Geneviève Fraisse, introduction du Deuxième Sexe, feminisme, privilège de Simone de Beauvoir
Dans son essai Le deuxième sexe, Simone de Beauvoir adopte une démarche analytique, explicitée en Introduction, celle de comprendre ce qu'elle appelle « la réalité féminine ». Dans un effort d'étude presque scientifique sur ce qu'elle se refuse à appeler condition de la femme, celle-ci dépasse le simple constat et introduit la femme dans une perspective de devenir. La philosophe Geneviève Fraisse cherche alors dans son ouvrage Le privilège de Simone de Beauvoir à comprendre la démarche suivie par Simone de Beauvoir dans Le deuxième sexe, concentrant essentiellement analyse sur l'Introduction. Geneviève Fraisse propose d'étudier comment l'écrivaine s'est empreinte de privilèges, pluriels, en tant qu'acquis et moyens d'accéder à l'analyse de la femme dans son Histoire comme à la fois objet et sujet de pensée.
[...] La philosophe met en lumière l'objectif d'universalité de Simone de Beauvoir dans son ouvrage Le deuxième sexe, explicitant comment la femme est pensée et comme elle-même se pense à son tour, cette appropriation étant rendue possible grâce ce qu'elle appelle le privilège de la pensée de Simone de Beauvoir. Geneviève Fraisse cherche précisément à comprendre comment s'est tracé le chemin du privilège de la pensée dont Beauvoir fait usage dans son étude de la femme : à partir d'où, pourquoi et par quels moyens cette dernière s'est-elle interrogée sur l'autre sexe ? [...]
[...] Le privilège de la pensée de Simone de Beauvoir, mis en lumière par Geneviève Fraisse, apparait alors comme un moyen plus qu'une finalité de raconter et d'analyser la femme. Le privilège est un avantage singulier qu'elle a 'a conquit, qui, s'il n'est propre qu'à Simone de Beauvoir, est pourtant offert à tous. Comme le note Geneviève Fraisse en introduction puis en conclusion de son ouvrage, il n'y a pas de transmission, mais appropriation Néanmoins, une question subsiste : ce privilège, tel qu'explicité par Geneviève Fraisse, permet-il à la pensée de Simone de Beauvoir d'inscrire sa pensée dans une finalité universelle ? [...]
[...] Peut-être alors serait-il opportun de replacer l'écriture du Deuxième sexe dans son contexte. Comme le note Fraisse, c'est d'abord Sartre qui l'invite à se pencher sur la condition de la femme. Le Deuxième sexe ne serait-il pas la formulation d'une théorie qui viendrait légitimer que son auteur se penche, dans un deuxième temps, sur elle-même dans ses Mémoires ? [...]
[...] Dans une certaine mesure, les femmes deviennent complices de leurs oppresseurs, les hommes. S'exprime ici ce que Geneviève Fraisse considère comme la tension la plus proche de la pensée nécessaire à aujourd'hui à savoir le devenir de la femme sujet en face de sa permanence en tant qu'objet. Analysant ainsi la façon dont la femme se positionne par rapport à l'homme, Simone de Beauvoir se place alors dans une démarche universelle, celle de penser la femme en l'isolant comme objet de pensée pour mieux la comprendre. [...]
[...] Simone de Beauvoir l'énonce en postulat de départ, Geneviève Fraisse le souligne : je suis une femme La philosophe analyse ainsi que Simone de Beauvoir renverse le cogito : si l'homme pense donc il est, la femme est donc elle est. Dans son ouvrage, Geneviève Fraisse met en lumière que le mélange de la femme qui pense avec son objet de pensée est inévitable et pose la question quant à la démarche de Simone de Beauvoir : peut-elle réellement accéder au luxe de l'impartialité ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture