Face à la prospérité de l'économie mondiale et au fait que les inégalités entre pays du Nord et pays du Sud tendent à se réduire, on assiste à une montée des inégalités internes aux pays du Nord. D.Cohen se dresse contre la tentation de tisser un lien de causalité entre ces deux constats, lien qui reviendrait à imputer la responsabilité de la crise et de l'appauvrissement des pays riches à l'enrichissement des pays « pauvres » par l'intermédiaire du commerce mondial. Opposé à cette idée, D.Cohen émet l'idée selon laquelle la mondialisation ne se fait pas contre les travailleurs peu qualifiés des pays riches ...
[...] Ainsi écrit-il en guise de conclusion la phrase suivante : c'est en se convainquant que la menace qui pèse sur leurs sociétés vient du dehors, que les pays riches se rendent aveugles aux transformations qu'ils ont eux- mêmes engagées L'auteur met en avant les risques au devant desquels les pays industrialisés courent par une telle attitude : d'une part l'illusion de la nécessité d'affaiblir l'Etat-Providence pour pouvoir affronter la concurrence salariale des pays du Sud, et d'autre part des réflexes protectionnistes inadaptés. L'ouvrage de Cohen est remarquable de par sa clarté et la qualité du raisonnement de l'auteur. [...]
[...] Ainsi, seuls les travailleurs peu qualifiés des pays riches seraient les perdants de la mondialisation. L'auteur reprend notamment la terminologie de R.Reich : la mondialisation favorise les manipulateurs ou producteurs de symboles (p. et cela au détriment des travailleurs routiniers et cela a pour conséquence un enrichissement inégal et un creusement des inégalités au sein des pays riches. Mais, selon D.Cohen, il faut envisager le mouvement inégalitaire comme étant en fait le premier ; c'est dans son sillage que vient s'inscrire le commerce international. [...]
[...] L'auteur ne blâme donc pas absolument la mondialisation, il y entrevoit plutôt un moyen pour les pays du Sud de concrétiser ce qu'il nomme comme étant le grand espoir du XXIème siècle à savoir le resserrement des inégalités entre les pays riches et pauvres. Il faudrait dans cette optique que les pays industrialisés repensent et réactualisent leur politique, mais l'auteur se montre finalement pessimiste sur ce point. [...]
[...] C'est le cas notamment des propos tenus sur la crise de la famille ou le romantisme par exemple. Il n'en reste pas moins que l'ouvrage de Cohen se distingue par une volonté d'aller à contre-courant dans un débat qui tend à attribuer, à tort ou à raison, la responsabilité des maux des pays industrialisés à la mondialisation et à l'enrichissement des pays pauvres qui comblent progressivement le retard qu'ils ont accumulé au fil des siècles vis-à-vis des pays riches. Cohen détourne ici le débat sur la forme moderne du capitalisme et non sur la seule mondialisation. [...]
[...] Richesse du monde, pauvretés des nations Daniel Cohen Richesse du monde, pauvretés des nations est l'un des ouvrages majeurs écrits par Daniel Cohen, professeur de sciences économiques à l'ENS et à l'université de Paris-I. Avec cet ouvrage publié en 1997, D.Cohen s'interroge sur les parts de mythe et de réalité qui gravitent autour de la mondialisation ; plus précisément, il cherche à dépasser les idées préconçues en mettant en évidence le caractère erroné de ce qu'il appelle la grande peur de l'Occident à savoir la peur d'une paupérisation des pays du Nord par le biais du commerce avec les pays du Sud. [...]
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