Fiche de lecture, Cendrillon, Eric Reinhardt
Eric Reinhardt est né en 1965 à Nancy. Il vit et travaille à Paris.
Editeur de livres d'art, il travaille avec des artistes tels que le chorégraphe Angelin Preljocaj, l'architecte Christian de Portzamparc, le plasticien Sarkis ou encore le créateur de chaussures Christian Louboutin.
Il est l'auteur de Demi-sommeil (1998), du Moral des ménages (2002) et d'Existence (2004).
Dans ces deux derniers romans se dégage une satire cruelle des valeurs du capitalisme moderne prenant appui sur des figures centrales d'antihéros qui, convaincus du tracé linéaire ascendant de leur carrière, vont finalement d'échecs en échecs.
[...] Fiche de lecture Cendrillon, Eric Reinhardt Eric Reinhardt est né en 1965 à Nancy. Il vit et travaille à Paris. Editeur de livres d'art, il travaille avec des artistes tels que le chorégraphe Angelin Preljocaj, l'architecte Christian de Portzamparc, le plasticien Sarkis ou encore le créateur de chaussures Christian Louboutin. Il est l'auteur de Demi-sommeil (1998), du Moral des ménages (2002) et d'Existence (2004). Dans ces deux derniers romans se dégage une satire cruelle des valeurs du capitalisme moderne prenant appui sur des figures centrales d'antihéros qui, convaincus du tracé linéaire ascendant de leur carrière, vont finalement d'échecs en échecs. [...]
[...] Cendrillon est ainsi comme un dé comptant mille faces, dé que l'on lance et retombe au hasard sur l'une ou l'autre des faces. A la densité du fond s'ajoute la densité du style qui se fonde entre autre sur deux procédés récurrents qui sont l'usage abusif des adjectifs et l'énumération. S'agissant des adjectifs, cela donne un certain charme à l'écriture, en lui donnant figure humaine en quelques sortes au sens où cet usage presque compulsif des adjectifs multiples semble traduire parfois une incapacité à décrire un sentiment, un être humain, un concept, un objet, en un seul mot : « Clothilde restait patiente, évasive, délicate, presque tendre » (p256), « Je les sens palpitantes, intimidées, charmées, désireuses. [...]
[...] Et ces milles connections apparaissent comme une immense toile d'araignée minutieusement réalisée, où chaque détail en évoque un autre : « La magie est donnée par l'automne. La magie est donnée par Cendrillon ( ) Proserpine est donnée par ma cave au Palais-Royal. L'automne est donné par Proserpine. Le temps est également donné par Cendrillon. L'absolu est donné par minuit. » (p586). [...]
[...] Le lecteur se trouve comme entrainer dans une percée au cœur des pages du roman, voyage résumé en quelques lignes, essence du roman lui-même : « Et bien voilà, cela s'appelle le système Cendrillon. Il résulte de ce système la formation d'un certain nombre d'autoportraits mentaux aléatoires. Les éléments fondamentaux de ce système, que celui-ci est destiné à connecter de milles manières » (p585). Voilà la clé du roman, de ce flot ininterrompu de mots, de phrases, voilà la clé de cette densité. [...]
[...] » (p358), « Blondes Menues Sincères Bavardes Emues Sirupeuses Larmoyantes Maquillées Tracassières » (p237). L'énumération, quant à elle, joue un rôle central dans le roman, elle lui donne ce poids, donne à l'écriture quelque chose de brillant, de vertigineux et d'agaçant à la fois et entraine le lecteur de périphrases en périphrases, comme dans un tourbillon qui cherche à se rapprocher de l'essence même de l'idée, de l'image pure : « Elles s'étonnent, c'est dans leurs yeux, c'est dans leur traits qui s'illuminent, de devenir si audacieuses, entreprenantes, de se transfigurer, de s'affranchir de leurs prisons, de leurs maris, de leur timidité de petites filles. [...]
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