Dans La France aux urnes, Pierre Bréchon brosse de façon quasiment exhaustive l'évolution des comportements électoraux édifiant la vie des grandes forces politiques françaises depuis les débuts de la IVe République jusqu'aux élections municipales de 2008. En s'appuyant sur les scrutins qui ont marqués l'histoire de la scène publique de notre pays, P.Bréchon dresse le spectre des tendances partisanes, des partis modérés jusqu'aux bords extrêmes, qui malgré leurs divergences trouvent leur salut uniformément dans le langage des urnes.
A travers cet essai historique c'est près d'un demi-siècle de suffrages, de batailles électorales, de transformations idéologiques, de revendications, qui sont analysés. Notre politologue se pose ainsi en lecteur initiatique, parfois aventureux, de la vie politique française qui reste, de part sa diversité d'opinion, un tableau souvent opaque. Avec la profusion des consultations électorales, l'inflation des candidatures et des mouvances idéologiques, la mesure de l'influence des différentes formations politiques sur le long terme reste un travail d'expert, un travail d'historien que P. Bréchon se propose d'incarner en signant cet ouvrage.
[...] L'extrême-droite française a pendant longtemps été une force politique marginale notamment après la guerre. Au cours des Trente glorieuses, le « poujadisme » reste l'expression électorale des catégories sociales en déclin, subissant la modernisation. A cette époque, le parti puise son électorat dans les zones rurales à faible développement économique. Cependant par poussée de fièvre (comme lors du référendum de 1962 sur les accords d'Evian), ce courant subsiste comme une tradition idéologique, même s'il ne traduit pas une expression électorale de premier rang. Pourtant cette mouvance idéologique semble pouvoir à tout moment ressurgir notamment si la conjoncture politique est particulière. L'année 1984 où les élections européennes se profilent, illustre ce propos. Petit scrutin à faible enjeux, cette élection marque l'émergence du parti de J-M.
[...] Les écologistes apparaissent comme une figure neuve de la politique contestataire. Mouvement émergeant au début des années 70, il incarne la prise de conscience des dangers de la croissance à tout prix. Les thématiques sont nombreuses : défense de la nature, protection du consommateur, rejet du nucléaire, etc. Le mouvement écologique s'inscrit au départ dans un projet associatif qui décide en 1974 de présenter pour la première fois un candidat à l'élection présidentielle afin de faire connaître ses idées. Le manque de structuration du mouvement écologiste jusqu'à la fin des années 80 est manifeste. Les électeurs boudent le vote « écolo ». Stigmatisée, inconsidérée par son propre bord politique, l'écologie doit attendre une conjoncture politique plus favorable. Elle intervient lors des élections régionales de 1992. Le parti des verts et de génération écologiste profite du désaveu des forces politiques traditionnelles pour obtenir près de 10% des suffrages exprimés. (...)
[...] UEL : Elections et systèmes de partis ETIENNE Nicolas Fiche de lecture : La France aux urnes, Pierre Bréchon INTRODUCTION a. Présentation de l'auteur b. Présentation de l'ouvrage et de sa visée c. Thèse centrale développée dans l'ouvrage Page 2 Page 2 Page 2-3 DEVELOPPEMENT ANALYTIQUE a. Les récalcitrants des processus électoraux b. L'évolution des grandes tendances politiques françaises et de leur électorat Page 3-4 Page 4-8 CONCLUSION a. Synthèses b. Critiques Page 9 Page 9-10 Fiche de lecture : La France aux urnes 1 UEL : Elections et systèmes de partis ETIENNE Nicolas INTRODUCTION a. [...]
[...] La bataille des chefs s'exalte souvent en signe de désapprobation de l'investiture officielle au moment des présidentielles. En effet, une voire plusieurs candidatures dissidentes voient le jour périodiquement (Giscard d'Estain/Royer en 1974 ; Giscard d'Estain/Garaud en 1981 ; Barre en 1988, Balladur en 1995 et Boutin/Lepage en 2002), affaiblissant de ce fait le poids relatif du parti au moment de cette élection. S'amorce parallèlement un progressif déclin de la popularité du gaullisme dans l'opinion publique qui se traduit en 1981 par la perte de l'Elysée puis de Matignon. [...]
[...] Bréchon. Avec sa participation active dans la Résistance, le PCF détient une forte popularité dans le corps électoral français juste après la Guerre. De plus, en encourageant la reconstruction, il apparaît être un auditeur crédible de la classe ouvrière et des travailleurs du secteur industriel en plein essor. Bien que marginalisé politiquement depuis la revendication de son soutien à l'URSS en 1957 et fortement contesté par les autres forces politiques, le PCF maintient à un niveau très élevé son influence électorale tout au long de la IVe République (récoltant 20% des suffrages exprimés en moyenne). [...]
[...] L'évolution des tendances politiques et de leur électorat Pour ne pas dénaturer le balayage des courants politiques dans l'histoire de l'après-guerre à aujourd'hui effectué par P. Bréchon, il apparaît judicieux de respecter la trame de son ouvrage afin de restituer fidèlement son analyse et ses conclusions pour chaque force politique animant le devant de la scène publique. Ainsi toutes les grandes tendances du spectre partisan français seront successivement analysées en allant d'un extrême à l'autre. L'extrême droite : L'extrême-droite française a pendant longtemps été une force politique marginale notamment après la guerre. [...]
[...] En définitive, au fil des rétrospectives partisanes, P. Bréchon délivre un enseignement uniforme : la construction de chaque mouvement politique, de chaque programme, de chaque coalition est une réponse aux attentes conjoncturelles des citoyens. L'évolution des systèmes partisans suit exclusivement celle de son électorat. Seules les deux grandes forces politiques françaises de droite et de gauche paraissent résister à cette règle immuable. Même si la progression du nombre de mouvements partisans semble affecter périodiquement leurs résultats, ces deux systèmes ont l'avantage de détenir un noyau d'électeurs fidèles, les partis satellites du débat public se disputant d'une certaine façon la périphérie du corps électoral, plus volatile. [...]
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