Dès le début de l'oeuvre Sonetchka apparaît au lecteur comme un personnage pathétique. Sa mère, Catherina Antonovskya était professeur de piano et décéda à cinquante-cinq ans, la jeune femme fut son premier et unique enfant (...)
[...] Ce contexte historique dans lequel évolue la jeune femme, la façonne et lui permette de survivre : elle devient l'accompagnatrice d'un vieux chanteur qui mourut peu de temps après. Bientôt, elle est engagée chez les Travine et se retrouve confrontée à un monde extrêmement différent du sien. Un milieu aisé qui lui inspire de la haine et de l'amertume, un milieu dans lequel vit Maria Nikolaevna Travina, une femme Elle avait dix ans de plus que moi et, bien entendu, ne le cachait pas, parce qu'elle est belle, et moi pas moi je suis petite, sèche, d'apparence maladive bien que je ne sois jamais malade. [...]
[...] On comprend alors qu'une relation difficile va se créer entre les deux femmes, un rapport qui sera essentiellement mal vécu du côté de Sonetchka. On ne peut pas dire que Sonetchka soit jalouse de Maria, mais qu'à l'inverse elle éprouve un sentiment d'injustice dont Dieu serai le seul responsable, celui-ci ayant créé cette femme. Elle envie tout de même Maria d'aimer et d'être aimée, chose qui lui à toujours manqué dans sa vie : Je me rappelai mon existence Evguéni Ivanovitch qui était parti et n'est pas revenue, un visage tendre et à peine connu dans un wagon entre Petersburg et Moscou, que je n'ai pas revu, mon étudiant de première année à Rostov dont Maria Nikolaevna s'est tellement moquée, et c'était tout. [...]
[...] Cette trahison que Sonetchka préparait depuis ses deux dernières années, cet acte qui lui aurait permit de s'affirmer, la laissa au compte de son inutilité totale. Elle irait désormais à une vie solitaire et jouerai d'un avenir plus qu'incertain. Ce roman tragique se termine néanmoins sur une note d'espoir. Celui du moucheron qui prétend à la magnificence universelle : Je ne cesserai d'attendre et de me dire Il y a encore une dette que, peut-être, tu pourras un jour recouvrer si Dieu existe. [...]
[...] L'accompagnatrice, BERBEROVA Nina BERBEROVA (1901-1993) écrivaine et poétesse russe du XIXème siècle, émigre en France durant les années vingt. Elle débute comme femme de lettres en tant que journaliste, pour le quotidien de l'émigration russe à Paris : Dernières nouvelles et y publie ses premières nouvelles. Si cette activité lui permet d'être appréciée de ses lecteurs, elle devra néanmoins attendre pour que son œuvre soit reconnue du public français; C'est le cas en 1985 avec la parution de son roman court : l'Accompagnatrice. [...]
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