Fiche de lecture sur la pièce de théâtre "Andorra" de Max Frisch. Elle se compose d'une présentation de la vie de l'auteur et de sa personnalité, d'un résumé de l'intrigue et s'achève sur une analyse de cet ouvrage.
[...] Il couchait d'ailleurs sur le papier de ses journaux intimes des séries de questions sans les faire suivre d'aucune réponse : "Avez-vous le sens de l'humour?", immédiatement suivie de la question "Même quand vous êtes seul(e)?" Après la parution de nombreuses pièces dont "Biedermann et les incendiaires", "Don Juan ou l'amour de la géométrie", "Andorra" et du roman "Stiller", Max Frisch reçoit le prix Georg Büchner en 1958. Il publiera encore pièces, romans et journaux, dont deux versions de Biografie : ein spiel. Max Frisch est mort en 1991. Andorra, l'œuvre dont il est ici question est une pièce en douze tableaux, datant de 1957. Elle se passe dans un lieu imaginaire (une ville nommée Andorra), sans que l'époque soit précisée. Le personnage principal de cette œuvre se nomme Andri. [...]
[...] Cette pièce est donc bien loin d'être une histoire pour enfants. Son sens est profond : profondément dur, mais aussi profondément juste et beau. L'auteur dénonce de façon violente les mœurs de ses congénères, mœurs qui ne sont pas "l'apanage" de ses compatriotes. Si l'on peut difficilement juger de la beauté de la langue lorsque non germanophone, il n'en reste pas moins que ce texte est touchant, et alors qu'il commence d'un ton léger, il fini de façon très dure et poignante, incitant à une constante remise en question. [...]
[...] Ce sera en 1944, "Santa Cruz". Dès lors, Frisch exerce le double métier d'auteur dramatique et d'architecte. Max Frisch est un auteur proche de nous, souvent associé à son compatriote Dürrenmatt. Comme lui, il est une figure majeure du théâtre helvétique. Il a abordé des problèmes contemporains, souvent par le biais de sujets anciens ou imaginaires. Max Frisch s'intéresse aux enjeux de la morale ; il se soucie des intentions, des arrière-pensées, de la bonne foi de ses personnages autant que de leurs données psychologiques. [...]
[...] Ainsi, la pièce s'ouvre sur une opposition manichéenne (les maisons blanches de la pure Andorra, les soldats noirs ennemis). Mais peu à peu, alors que se déroule l'histoire, cette opposition devient de plus en plus floue, on ne distingue plus les "bons" des "mauvais" (Les andorrans sont ils si parfaits alors qu'ils marginalisent Andri? Le maître d'école sauveur de juif est il si honnête et courageux ? La Signora noire est elle si intolérante?). La pièce remet donc en question des certitudes, ébranle le calme confort que les individus ont acquis dans "leur" vérité. [...]
[...] Ceux-ci envahissent alors le village, et c'est Andri qui est accusé du meurtre. La pièce s'achève sur la condamnation d'Andri qui devient le bouc émissaire, menant à la folie de Barblin ainsi qu'au soulagement des Andorrans. Andorra est donc une pièce qui traite de la lâcheté, et de ses conséquences. Ecrite en 1957, on ne peut s'empêcher d'associer la symbolique de cette pièce avec le contexte historique : la proximité de la fin de la seconde guerre mondiale. Dans ses œuvres narratives, Frisch a cherché à produire effet de distanciation le jeu dans le récit en effaçant toute illusion réaliste. [...]
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