Fiche de lecture de l'ouvrage "Le ghetto français : Enquête sur le séparatisme social" écrit par Eric Maurin. Le principe actif de la fragmentation territoriale se trouve dans la réduction à tout prix de l'incertitude des rencontres et de la variété du voisinage, par où se définissait un certain idéal de société urbaine. Les mêmes passions qui poussent à se détourner des qu'est au pouvoir le président à la sécession. Ces constats invitent à repenser les politiques sociales. Les politiques de la ville et du logement menées depuis 20 ans ont atténué quelques symptômes mais n'ont jamais atteint les causes intimes de la ségrégation. Si ces efforts sont restés vains, c'est parce qu'ils s'en sont pris essentiellement aux conséquences visibles de la ségrégation.
[...] Le clivage territorial entre la classe moyenne et la classe ouvrière aurait tendance à se creuser davantage dans certaines communes de la grande couronne. La ségrégation est une tension diffuse, fractale, donnant son visage à l'ensemble du pays. Comprendre son ressort profond suppose que l'on regarde au-delà du déterminisme brutal des infrastructures pour descendre dans l'intimité des résidents, de leur peur et de leurs aspirations. Les déchirures politiques du territoire D'un point de vue idéologique, il y a aujourd'hui autant de distance entre les cadres du public et les cadres du privé qu'entre l'ensemble des cadres et l'ensemble des professions intermédiaires. [...]
[...] Quelques problèmes de mesures : on s'est peu de choses sur ce qui constitue le niveau pertinent pour définir le voisinage social d'une personne d'un enfant. Par qui étant réellement influencé et dans quels domaines ? Comment notre groupe de références évolue-t-il avec nous ? Il est difficile d'avoir une mesure exacte de la fréquence, de la qualité et les conséquences des interactions entre une personne et son voisinage social. Des protocoles expérimentaux ont été mis en place aux États-Unis. [...]
[...] Aider les jeunes adultes. En luttant contre la précarité des conditions de santé et de logement dont souffrent de nombreux jeunes enfants et adolescents, on peut espérer améliorer leurs performances à l'école, mais également les performances de ce qui réside dans leur entourage. Une étude récente de Piketti qui suggère que imposer en ZEP des classes de 18 élèves plutôt que de 22 permettraient de diminuer de les cartes performance au CE2 entre les élèves de sept et les autres. [...]
[...] La qualité des résultats scolaires du colocataire est un aspect du contexte social de l'étudiant qui n'est pas sous son contrôle ni sous celui de sa famille. L'étude révèle des différences de réussite universitaire très significative selon que l'on a la chance ou non d'être le colocataire d'un étudiant brillant. On connaît l'effet du mois de naissance sur la probabilité individuelle d'être en retard. Un enfant grandissant auprès d'enfants en retard à toute chose égale par ailleurs une probabilité de près de 30. Plus élevés d'être en retard en troisième, qu'un enfant grandissant au voisinage d'enfants tous à l'heure. [...]
[...] Une explication paresseuse pourrait mettre l'accent sur les problèmes d'insécurité : les quartiers pauvres sont ceux où se concentre la violence et c'est pourquoi ils seraient universellement fuis. Il n'est pas question de nier la réalité des problèmes d'insécurité et L'enjeu de lieu de résidence va bien au-delà de ces considérations . la capillarité des peurs. Mais il est difficile d'en faire l'alpha et l'oméga des fractures territoriales. Il semble difficile d'expliquer la concurrence pour le lieu de résidence comme une concurrence pour la proximité des meilleurs équipements. [...]
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