L'ouvrage que l'on se propose d'étudier est un ouvrage de Marcel Gauchet paru en 1998, La religion dans la démocratie. Ici, le directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales se penche sur le parcours de la laïcité. En effet, dans cet ouvrage philosophico-historique, Gauchet explique et commente la manière dont nous sommes parvenus à un nouveau stade de laïcité. Le rapport entre religion et politique a modifié la démocratie en son sein et ce sont ces transformations que l'auteur veut mettre en avant. S'il fût une époque où les hommes étaient sous l'emprise des dieux, ils se retrouvent aujourd'hui seuls, sous leur propre pouvoir. La question est alors de savoir comment, avec le recul de la religion que l'on observe de siècles en siècles, les hommes envisagent-ils de se gouverner ?
[...] En effet, aujourd'hui la sphère civile s'est autonomisée. On reconnaît une société indépendante de ses mouvements en dehors de la sphère politique. Mais une fois que tous les intérêts particuliers se sont exprimés, n'y a-t-il pas besoin d'un ferme représentant de l'intérêt général dont le rôle serait de trancher ? N'est-il pas nécessaire de recourir à un arbitre impartial et à un garant de la continuité collective ? Sur ce point, Gauchet se penche sur les travaux de Renouvier pour tirer la conclusion selon laquelle il faudrait englober la religion, les religions sans les violenter, depuis un plan qui leur soit supérieur tout en étant ultimement acceptable par elles. [...]
[...] On est donc arrivé à une neutralité de l'Etat et à une société civile plurielle en termes de principes d'organisation. Sphère politique et sphère civile sont désormais bien distinctes et même on n'observe plus de hiérarchie entre les deux. Elles sont simplement différentes l'une de l'autre sans pour autant que l'une soit supérieure à l'autre. Dans nos démocraties actuelles, la croyance a pris une autre dimension. Aujourd'hui, on croit autrement que dans les sociétés traditionnelles. Cela signifie qu'il y a eu une modification de la nature et de la place de la croyance. [...]
[...] C'est la phase libérale et républicaine. Il ne s'agit pas d'une subordination du religieux au politique mais d'une pure et simple séparation de l'un et de l'autre. Ce qui diffère de la première phase, c'est la conception du corps politique. Effectivement, dans la première phase, on a à faire à une conception moniste c'est-à-dire que le religieux et le politique sont dans la même sphère et l'un se subordonne à l'autre alors que dans la seconde phase, à partir du XIX° siècle, il y a d'un côté la sphère publique et d'un autre, la sphère privée, toutes deux biens distinctes. [...]
[...] La croyance était l'option d'une liberté. Elle est le choix d'un individu et celui-ci la conçoit comme vérité unique et exclusive. Mais nous admettons aujourd'hui un pluralisme des croyances. Et sur le pluralisme d'ailleurs, Gauchet note une distinction. Il y a d'un côté le pluralisme de fait c'est-à-dire qu'il y a de fait, plusieurs communautés de croyance et d'un autre côté, il y a le pluralisme tel qu'il est envisagé intellectuellement par chaque individu, c'est le fait que le croyant intègre l'idée qu'il existe d'autres croyances que la sienne et qui sont tout aussi légitimes que la sienne. [...]
[...] La religion dans la démocratie, Marcel Gauchet L'ouvrage que l'on se propose d'étudier est un ouvrage de Marcel Gauchet paru en 1998, La religion dans la démocratie. Ici, le directeur d'études à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales se penche sur le parcours de la laïcité. En effet, dans cet ouvrage philosophico-historique, Gauchet explique et commente la manière dont nous sommes parvenus à un nouveau stade de laïcité. Le rapport entre religion et politique a modifié la démocratie en son sein et ce sont ces transformations que l'auteur veut mettre en avant. [...]
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