Analyse de l'ouvrage de Norbert Elias, Engagements et distanciation. L'auteur y aborde une question méthodologique ayant traversée toutes les sciences sociales, à savoir : Peut-on utiliser les modèles forgés par les sciences exactes pour analyser et/ou comprendre les processus sociaux ? Quelle est en fait la pertinence d'une telle démarche ?
[...] 364-385. Jean-Hugues Déchaux, Sur le concept de configuration : quelques failles dans la sociologie de Norbert Elias dans cahiers internationaux de sociologie, vol 294-295. Norbert Elias, Engagement et distanciation Paris, Fayard P Idem, P Idem, P Idem, P Idem. Idem, P. 26-27. Idem, P.27 Idem, P.29. Idem, P.33. [...]
[...] Il s'agit pour lui de prendre en compte non seulement la complexité de la réalité humaine et ses différents niveaux d'intégration, mais aussi d'utiliser une approche qui, eu égard à l'unité d'étude envisagée, combine deux dimensions : le point de vue analytique et la perspective synoptique. Nous partageons le point de vue de l'auteur sur la confusion méthodologique apparue chez bon nombre de chercheurs. A sa suite, nous soutenons l'idée d'une méthodologie en sciences sociales adaptée à la nature de l'objet étudié. A elles seules, les données quantitatives ont aussi besoin d'un complément quantitatif pour leur consolidation. Toutefois, il demeure important ainsi que le recommande Norbert Elias, de ne pas perdre de vue les différentes réseaux ou niveaux d'intégration sous-jacents aux configurations sociales. [...]
[...] Ces textes portent la marque du temps. Néanmoins, allant au-delà de celle-ci, ils mettent en jeu une panoplie de concepts fondamentaux de la pensée de Norbert Elias : les processus sociaux non planifiés, la configuration, l'interdépendance fonctionnelle, le double lien, l'équilibre des tensions, En outre, l'auteur y aborde une question méthodologique ayant traversé toutes les sciences sociales, à savoir : Peut-on utiliser les modèles forgés par les sciences exactes pour analyser et/ou comprendre les processus sociaux ? Quelle est en fait la pertinence d'une telle démarche ? [...]
[...] Et donc de qualifier sans nuance d'objective ou de subjective une attitude humaine s'avère être une erreur conceptuelle lourde de conséquences : elle méconnaît la complexité fondamentale des relations sociales, leur dynamique de configuration et d'interdépendance. Ce qui porte préjudice sur le prétendu caractère scientifique de la démarche analytique. De fait, d'après l'acceptation accordée aux catégories de distanciation et d'engagement, l'attitude scientifique se distingue des comportements non scientifiques ou préscientifiques notamment au travers des propositions relatives des tendances à la distanciation et à l'engagement ainsi que de leurs différentes modalités de fusion. Comme les autres hommes, le scientifique n'est pas au-dessus des impulsions subjectives. [...]
[...] Et comme si tout allait de soi, ces schémas sont directement appliqués à l'analyse des relations entre les êtres humains. Il s'agit d'une transposition mécanique d'un modèle de lecture conçu pour une réalité donnée à une autre qui, nécessairement, n'est pas de même nature. Il convient de parler, ici, d'une généralisation abusive, caractéristiques de nombreuses réponses de contemporains à la demande de distinguer ce qui est scientifique de ce qui ne l'est pas. Une telle généralisation fait courir aux sociologues le risque d'une domination par les modèles dérivés des domaines étrangers à la discipline dont la physique. [...]
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