[...] A) Mouvement intellectuel et culturel
La méthode philosophique des Américains consiste en ce qu'ils se fient davantage à l'usage de leur raison individuelle qu'à l'autorité d'un maître, chacun étant l'égal de l'autre en intelligence. Cependant, ils nient ou admettent ce qu'ils ne parviennent pas à expliquer rationnellement. A l'origine de ces croyances dogmatiques, le fait qu'il est bien sûr impossible pour un homme de démontrer toutes les vérités, et il admet donc ce que d'autres ont démontré pour lui ou ce que l'opinion commune, désormais seule guide de la raison individuelle, tient pour vrai. L'égalité entraîne donc deux tendances paradoxales : l'une qui encourage l'homme à penser par lui-même, et l'autre qui au contraire fait que cet esprit humain se conforme aux volontés du plus grand nombre dans une nouvelle forme de servitude. Les individus démocratiques aiment ainsi les idées générales car elles leur permettent de passer outre les idées particulières qu'ils n'ont pas le temps d'examiner. Il est possible, particulièrement en politique, de réduire cette tendance en faisant participer les individus de façon effective au gouvernement par l'intermédiaire d'institutions démocratiques. Par ailleurs, l'égalité donne envie aux hommes d'un pouvoir unique, simple et égal pour tous ; la religion remplit cette fonction en instaurant une grande unité et une certaine stabilité, d'où sa progression.
[...] Nous avons vu précédemment que les hommes, indépendants du fait de l'égalité, ne se fient plus qu'à leur volonté et refusent toute autorité dans quelque domaine qu'elle soit, y compris politique. Ils cultivent donc l'amour de la liberté politique, ce qui les porte à avoir le goût de l'indocilité et des institutions libres, loué par Tocqueville. Nous avons également vu que les hommes aspiraient à un pouvoir unique et central, qui soit le même pour tous. Il faut donc mettre en place un système de législation uniforme. Le citoyen, semblable à tous, est noyé dans le peuple dont le droit devient tout puissant. Les habitudes et les sentiments des citoyens démocratiques vont dans ce sens. L'individualisme pousse les hommes à se replier sur eux-mêmes et à s'extraire difficilement de ce confort personnel lorsqu'il s'agit de participer aux affaires publiques. Tocqueville précise par ailleurs que la vie démocratique ne leur laisse que peu de temps et de loisirs pour ce faire, et que c'est pour prévenir et combattre ce type de penchants qu'il a écrit cet ouvrage. (...)
[...] Le souverain intervient notamment dans le domaine de la gestion de l'épargne, non seulement publique, mais désormais privée également. Le pauvre qui a plus de ressources et d'ambitions en société démocratique ne fait confiance qu'à l'Etat ; il va lui confier sa fortune et la gestion de celle-ci. La Justice est également touchée par ce phénomène, le rôle de l'ancien pouvoir judiciaire étant de plus en plus réduit, tendant à devenir un arbitre entre des intérêts publics du fait de la mise en place de nouveaux tribunaux, plus dépendants, qui règlent les litiges entre les citoyens et l'administration publique. [...]
[...] Les habitudes et les sentiments des citoyens démocratiques vont dans ce sens. L'individualisme pousse les hommes à se replier sur eux-mêmes et à s'extraire difficilement de ce confort personnel lorsqu'il s'agit de participer aux affaires publiques. Tocqueville précise par ailleurs que la vie démocratique ne leur laisse que peu de temps et de loisirs pour ce faire, et que c'est pour prévenir et combattre ce type de penchants qu'il a écrit cet ouvrage. En effet, la seule passion politique qui existe encore chez l'individu démocratique est souvent celle de l'amour de la tranquillité, liée à la crainte du désordre matériel. [...]
[...] On voit ainsi que l'état social démocratique va bien au-delà de la simple forme du régime politique puisque l'égalisation des conditions a aussi des implications dans le domaine social. Sous la plume de l'auteur, la démocratie ne désigne plus seulement un type de gouvernement, mais un type de société. Mêlant l'inquiétude à l'admiration, Tocqueville met en avant les risques et dérives liés à l'égalité, non pas pour critiquer la démocratie, mais au contraire parce qu'il en est un défenseur et veut avant tout mettre en garde. [...]
[...] Afin de se procurer ces jouissances matérielles rapidement, sont valorisées les professions de l'industrie et du commerce au détriment de l'agriculture qui décline, bien que toutes les professions honnêtes soient honorables. Le travail est donc réhabilité. Cette recherche du bien-être matériel, commune à tous les individus, fait de la société démocratique une société à la fois agitée et monotone, puisqu'il y a certes des mouvements, des efforts de la part des individus, mais qui sont semblables car ils tendent toujours vers ce même objectif. Mœurs L'égalisation des conditions entraîne un adoucissement des moeurs en donnant un goût du bien-être et l'amour de la paix aux individus. [...]
[...] Cependant, elle ne doit pas trop s'étendre dans des domaines qui ne sont pas les siens, au risque de ne plus être crue : le fait que les prêtres ne participent pas à la vie politique est le signe de la séparation du temporel et du spirituel. Dans le domaine des sciences, de la littérature et des arts, les Américains ont peu progressé du fait de leur religion et de leur entourage (prédominance de l'Europe). Ils ne les négligent pas mais les cultivent à leur manière, chacun apportant sa contribution. Chaque individu américain voulant juger rapidement par lui-même, les Américains négligent la théorie pure. Concernant l'art dans les sociétés démocratiques, l'utile prime sur le beau. [...]
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