Fiche de lecture sur l'oeuvre "L'île des Esclaves" de Marivaux. Le document comporte : l'oeuvre intégrale, la biographie de Marivaux, un résumé de l'oeuvre scène par scène, la description des personnages, 3 commentaires composés (scènes 2, 3 et 10). Document de 13000 mots environ au format Word.
[...] Étourdi par nature, étourdi par singerie, parce que les femmes les aiment comme cela ; un dissipe tout ; vilain quand il faut être libéral, libéral quand il faut être vilain ; bon emprunteur, mauvais payeur ; honteux d'être sage, glorieux d'être fou ; un petit brin moqueur des bonnes gens ; un petit brin hâbleur : avec tout plein de maîtresses qu'il ne connaît pas ; voilà mon homme. Est-ce la peine d'en tirer le portrait ? Iphicrate.) Non, je n'en ferai rien, mon ami, ne crains rien. TRIVELIN : Cette ébauche me suffit. Iphicrate.) Vous n'avez plus maintenant qu'à certifier pour véritable ce qu'il vient de dire. IPHICRATE : Moi ? TRIVELIN : Vous-même ; la dame de tantôt en a fait autant ; elle vous dira ce qui l'y a déterminée. [...]
[...] IPHICRATE : Moi, l'esclave de ce misérable ! TRIVELIN : Il a bien été le vôtre. ARLEQUIN : Hélas ! il n'a qu'à être bien obéissant, j'aurai mille bontés pour lui. IPHICRATE : Vous me donnez la liberté de lui dire ce qu'il me plaira ; ce n'est pas assez : qu'on m'accorde encore un bâton. ARLEQUIN : Camarade, il demande à parler à mon dos, je le mets sous la protection de la république, au moins. TRIVELIN : Ne craignez rien. [...]
[...] La contrition d'Euphrosine abolit sa qualité de maîtresse. Sa réplique finale promet à Cléanthis une condition fraternelle. La tirade de Cléanthis marque la supériorité du valet dans la maîtrise du langage. Adressé à des maîtres silencieux, son discours est marqué par une fonction impressive lourde de reproches : questions rhétoriques, effets dilatoires, formes sentencieuses. Le théâtre est ici le lieu d'une utopie sentimentale, dont Marivaux nous dit le prix : le sacrifice sublime que les valets vont faire de leur pouvoir est rendu sensible par la progression dramatique, rythmée par les conseils d'Arlequin. [...]
[...] J'essayai en pareille occasion de dire que Madame était une femme très raisonnable : oh !je n'eus rien, cela ne prit point ; et c'était bien fait, car je la flattais. EUPHROSINE : Monsieur, je ne resterai point, ou l'on me fera rester par force ; je ne puis en souffrir davantage. TRIVELIN : En voilà donc assez pour à présent. CLEANTHIS : J'allais parler des vapeurs de mignardise auxquelles Madame est sujette à la moindre odeur. Elle ne sait pas qu'un jour je mis à son insu des fleurs dans la ruelle de son lit pour voir ce qu'il en serait. J'attendais une vapeur, elle est encore à venir. [...]
[...] Laissez-moi, je n'ai que faire de vous entendre gémir. (Et plus près d'Arlequin.) Qu'est-ce que cela signifie, seigneur Iphicrate ? Pourquoi avez-vous repris votre habit ? ARLEQUIN, tendrement : C'est qu'il est trop petit pour mon cher ami, et que le sien est trop grand pour moi. Il embrasse les genoux de son maître. CLEANTHIS : Expliquez-moi donc ce que je vois ; il semble que vous lui demandiez pardon ? ARLEQUIN : C'est pour me châtier de mes insolences. [...]
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