Fiche de lecture sur le livre pionnier de Nicolas Kessler : Le Conservatisme américain. Cet ouvrage propose une approche pertinente de l'histoire du conservatisme aux Etats-Unis. L'idée d'un American Conservatism peut sembler contradictoire lorsque l'on pense que les Etats-Unis furent une nation « éclairée » fondée à l'ère révolutionnaire sur des bases républicaines, et qu'ils rejetaient violemment cette « dégénérescence » du Vieux Continent. Pourtant, à partir des années 50 se développe aux Etats-Unis un mouvement dit conservateur qui semble profondément ancré dans la tradition américaine, et qui paraît bien décidé à opérer une contre-révolution, à changer la société américaine. Dans Le Conservatisme américain, Nicolas Kessler dresse un portrait de cet American Conservatism de sa naissance jusqu'à son enracinement dans le paysage idéologique américain. Ainsi, il entend montrer la logique du mouvement conservateur américain, ses heurts et sa capacité à répondre aux attentes de la société américaine.
[...] Revenir à l'isolationnisme ? Doivent-ils intégrer les préoccupations environnementalistes à leurs critiques des erreurs modernes ? Le seul domaine où l'American Conservatism continue à présenter un front uni est celui de la culture face à la lente déréliction du système universitaire et l'hégémonie du politiquement correct, front sur lequel est organisé une stratégie de reconquête culturelle d'autant plus mobilisatrice qu'elle heurte la nouvelle administration démocrate. William Clinton est une cible idéale aux tirs croisés de l'intelligentsia de droite et de la presse, et une Culture War s'organise peu à peu entre les deux mouvements. [...]
[...] Au projet libéral et gnostique (Voegelin : le totalitarisme, qui est la norme du gnosticisme, est le stade ultime de toute civilisation progressiste la National Review proposait un contre-projet politique, économique et moral qui s'y opposait en tout points et formait alors une contre-idéologie. Pour autant, malgré les accusations des libéraux, les conservateurs ne poussaient pas dans l'extrémisme. Par exemple, leur anticommunisme fougueux répugnait les multiples théories du complot nées du maccarthysme. Buckley interdisait aussi à ses amis de collaborer avec l'American Mercury qu'il soupçonnait d'antisémitisme. [...]
[...] Le Conservatisme Américain Nicolas KESSLER Fiche réalisée par Edouard Louf Sommaire Introduction I - Russel Kirk est les premiers pas du New Conservatism . p.3 II - Du New Conservatism à l'American Conservatism : le cercle de la National Review . p.6 III - When Jews turn right . p.8 IV La voie escarpée du néo-conservatisme . p.11 V Succès éphémères et lendemains qui déchantent : les Etats-Unis, pays du conservatisme impossible ? . p.14 Conclusion . [...]
[...] Ainsi, l'essayiste aboutissait à une position qui ne le distinguait plus du fondamentalisme de Modern Age ou de la National Review. IV La voie escarpée du néo-conservatisme Entre néo-libéraux (Podhoretz) et libéral conservateur (Kristol, père du mouvement) l'histoire retint finalement pour désigner les libéraux dissidents le terme de libéral conservateur dont les partisans se rattachèrent définitivement à l'American Conservatism. L'organisation d'un front commun entre la National Review (New Conservatives) et The Public Interest (néo-conservateurs) constitua une issue de secours à la droite conservatrice américaine déstabilisée par Vatican II et par les mutations de la société américaine. [...]
[...] L'union sacrée des mouvements conservateurs réalisée autour de Reagan constitua le ciment d'une solide majorité. Les limites de la révolution conservatrice ne tardèrent pas à apparaître : la coalition rassemblée autour du président était loin d'être homogène et il semblerait que la balance majoritaire penchait plus du côté de l'extrême droite populiste que du côté des conservateurs authentiques, proches de l'American Conservatism. Le reaganisme offrait un curieux mélange de nationalisme et d'idéalisme, de puritanisme et d'individualisme, avec une couche d'hypocrisie protestante Ainsi, Nibet fut le premier à tirer la sonnette d'alarme car contrairement aux engagements pris, Reagan et son entourage n'ont pas changé le statut de l'Etat mais l'ont utilisés pour asseoir une présidence impériale légitimée par la guerre des étoiles et la lutte contre le communisme. [...]
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