Didier Fassin est anthropologue, sociologue, médecin et professeur à l'université de Paris 13. Il est actuellement directeur de l'Institut de Recherche Interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (sciences sociales, politique et santé) ainsi que du Centre de recherche sur les enjeux contemporains en santé publique (Cresp). Il est également Directeur adjoint de la maison des sciences de l'homme de Paris Nord. De plus, Didier Fassin a par le passé été membre du Conseil d'orientation du Groupe d'étude des discriminations de 1999 à 2002, vice président de Médecins Sans Frontières de 2001 à 2003 et vice président du conseil national du Sida de 2004 à 2006 (...)
[...] Didier Fassin nous révèle également le fait que lorsqu'un problème de santé publique est mis à jour, on commence très souvent par chercher une réponse du côté de la culture des sujets. Dans l'exemple du saturnisme, l'auteur met en lumière le fait qu'on a tout d'abord cherché une explication auprès de l'origine génétique des sujets. Cette hypothèse étant vite invalidée, une nouvelle hypothèse a été mise en avant selon laquelle la raison de cette intoxication au plomb serait culturelle. Ce n'est que lorsque toutes les autres pistes ont été explorées que l'on commence à chercher la responsabilité du gouvernement en se tournant vers les politiques de l'immigration et les politiques de l'habitat. [...]
[...] Dans le second chapitre, Didier Fassin prend l'exemple du saturnisme infantile pour expliquer la naissance d'un fait de santé publique. Il décrit alors le cas d'un petit garçon présentant des troubles de la conscience ainsi que des symptômes digestifs qui se révèlent être des indicateurs d'une intoxication au plomb. Didier Fassin enquête alors sur la naissance d'une épidémie à partir d'un cas isolé. Il nous révèle alors qu'un fait de santé publique est tout d'abord un phénomène réel qui va être appuyé par des acteurs sociaux. [...]
[...] Citons par exemple : Critique de la santé publique (avec J.P. Dozon), Balland, Paris ; L'invention française de la discrimination Revue française de science politique 395-415 (2002) ; L'empire du traumatisme. Enquête sur la condition de victime (avec R. Rechtman), Flammarion, Paris (traduit en anglais en 2009) ; When bodies remember. Experience and politics of Aids in South Africa, University of California Press, Berkeley ou plus récemment Inégalité et santé, Paris, La Documentation française, série Problèmes politiques et sociaux Faire de la santé publique (2ème édition) est un essai publié en 2008 aux éditions EHESP faisant 70 pages. [...]
[...] Les deux aspects de la santé publique que sont le réalisme et le constructivisme sont indissociables. L'auteur démontre que les problèmes sanitaires sont en premier lieu des réalités biologiques à partir desquelles on va lancer des investigations et faire correspondre des statistiques. Pour obtenir des statistiques, il faut tout d'abord un consensus sur le seuil entre le normal et le pathologique. Or, comme on le voit avec l'exemple du saturnisme infantile, ce seuil n'est pas fixe, il évolue selon les découvertes faites à propos de la maladie et selon les représentations qu'on s'en fait (pour une même maladie, ce seuil ne sera pas forcément le même dans différents pays). [...]
[...] Dans cet essai, l'auteur se pose la question suivante : Qu'est ce que faire de la santé publique ? Or ce sujet a déjà été traité à de multiples reprises. Didier Fassin fait ici le choix d'une approche descriptive et non prescriptive comme beaucoup l'ont fait avant lui. Il est question ici d'analyser ce qui a été fait en matière de santé publique et ce qui se fait, plutôt que de prescrire ce qu'il faudrait faire. Ce livre est constitué de deux chapitres, eux-mêmes composés de sous chapitres. [...]
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